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Terreurs nocturnes ou cauchemars : quelles différences et comment gérer ?

Publié le 15 octobre 2018 par Sergeudb

Terreurs nocturnes ou cauchemars : comment les distinguer ?

Si cauchemar et terreurs nocturnes ont tous les deux une source commune, à savoir un mauvais rêve, leur nature est très différente. Alors, quelles sont les différences et la meilleure manière de gérer les terreurs nocturnes et les cauchemars ?

Le cauchemar est lié à une peur passagère, qui n'est au final pas très profonde mais perturbe l'enfant. La terreur nocturne peut avoir une gravité plus importante en extériorisant un souci plus profond, voire une vraie angoisse. En pratique, la terreur nocturne met l'enfant dans un état tel qu'il peut avoir les yeux ouverts tout en continuant de dormir. Et de ne pas vous reconnaitre lorsque vous essayez de vous occuper de lui. Et pourtant, après un épisode de terreur nocturne, l'enfant n'en aura pas de souvenir. En ce sens, cela peut s'apparenter à une crise de somnambulisme.

Heureusement, ce second type de souci nocturne est assez rare et ne présente pas de dangerosité particulière. Des épisodes peuvent plus favorablement survenir lors de périodes particulières : fatigue excessive, changements dans le quotidien qui perturbent l'enfant, ou notamment lors de pathologies présentant de la fièvre.

Concernant le cauchemar, celui-ci est plutôt lié à l'incapacité de l'enfant à gérer ses émotions liées à son contenu de la journée.

Terreurs nocturnes ou cauchemars : comment réagir/quoi faire ?

En cas de terreur nocturne, la conduite à tenir est de ne pas intervenir. Cela pouvant par ailleurs être difficile en cas de fratrie, notamment si présente dans la même chambre, avec le risque de réveiller tout le monde. Il est important d'en parler avec l'enfant, certes pas directement comme il ne s'en souvient pas, mais tenter de déceler chez lui, par ses propos ou ses actes, une peur/un problème quelconque qui se manifesterait.

Pour ce qui est du cauchemar, il s'agit plutôt de l'expression nocturne de leur journée, et d'émotions que l'enfant peut en ressentir. Toutefois la manifestation du souci est différente, car l'enfant va se réveiller, et se rendre compte de votre présence lorsque vous viendrez le rassurer et vous occuper de lui. Il se rend alors compte que ce qui l'a effrayé n'existe pas, et peut alors être calmé.

En cas de cauchemar il convient évidemment de se montrer calme et rassurant(e), et de vous montrer open à sa peur et le ressenti qu'il a. Une réaction négative, comme le gronder, ne pourrait qu'augmenter le phénomène et faire se reproduire les cauchemars.

Les causes des cauchemars et terreurs nocturnes

Très jeunes, les enfants de 2 ans peuvent exprimer des peurs durant leur sommeil, parfois même en parlant durant le cauchemar. Et à l'inverse il est parfois facile d'entendre son enfant rire pendant qu'il dort, ce qui est très marrant 😉

Il ne faut pas s'inquiéter des cauchemars, car ils permettent à l'enfant d'extérioriser et de se libérer de tensions qu'il rencontre, d'inquiétudes que sa journée a matérialisées dans son esprit. Lorsque l'enfant grandit, il est intéressant de lui expliquer ce phénomène et que le cauchemar, désagréable en soi, agit comme une soupape de sécurité et lui permet d'exprimer des peurs afin de l'en libérer.

Il reste qu'en pratique il peut être difficile de réussir à identifier la cause d'un cauchemar, à cause de la forme que l'origine du cauchemar prendra dans celui-ci. Ainsi, un problème d'ordre conflictuel avec une autre personne que l'enfant, pourra sa manifester dans ses cauchemars sous différentes formes (monstre, animal imaginaire, personnage imaginaire, ...).

Lorsque vous rassurez votre enfant, mieux vaut essayer de rester dans sa chambre et de le consoler en le laissant dans son lit. D'une part, l'endormissement après cette phase de réveil pourra s'avérer plus facile, d'autre part car le sortir du lit voire de la chambre, peut amener l'enfant à demander la même chose la fois d'après. Ainsi, les 5 minutes de télévision pour se changer les idées, ou venir dans le lit de papa/maman est très agréable à l'enfant, et il saura s'en souvenir. Avec le risque que cela devienne (très) rapidement pour lui une habitude, voire un besoin pour réussir à se calmer, ce qui ne serait bon ni pour lui, ni pour vous...

Pour les causes des terreurs nocturnes, outre le simple développement normal de l'enfant, d'autres facteurs de risque existent, tels que :
-fièvre
-RGO (reflux gastro-oesophagien)
-fatigue très importante
-maladies
A noter que les terreurs nocturnes peuvent être rencontrées chez des enfants jusqu'à 12 ans, même si ces cas restent peu fréquents, voire même plus tard.

Un bébé peut-il faire des cauchemars ? Les cauchemars sont-ils les mêmes à tous les âges ?

Les cauchemars vont être de types très variables selon l'âge de l'enfant, et l'on peut distinguer 3 grandes phases dans cette évolution. Le bébé aura plus volontiers tendance à se réveiller et voir son sommeil perturbé, comme les soucis physiques plus particulièrement, comme le nez bouché ou des problèmes digestifs par exemple. Lorsque l'enfant grandit et atteint les alentours des 3 ans, on peut alors commencer à parler de cauchemar à proprement parler. Sa capacité de développement va lui amener à ces âges des problèmes avec le noir assez souvent, ses peurs se matérialisant alors par des cauchemars via son imagination. C'est généralement aux alentours de cet âge qu'apparait la peur du noir, où l'enfant pourra projeter ses peurs dans cette obscurité où il ne sait pas...que rien ne se passe.

Cette phase va durer jusqu'aux environs des 7 ans, où le cauchemar va plutôt se matérialiser par une forme plus réaliste. On arrive alors à des scènes plus concrètes, plus explicites quant aux peurs de l'enfant. On aura ainsi droit à des situations où un cambrioleur réussira à entrer dans la maison par exemple, ou que vous avez oublié votre enfant durant les courses, et qu'il se retrouve seul, complètement perdu. C'est ainsi qu'arrive l'âge de maturité, où l'enfant va doucement mais surement se débarrasser de son imaginaire dans le quotidien et vraiment prendre en compte ce qui est réel. La séparation entre imaginaire et réalité lui permettant de s'autonomiser et commencer à poser les bases de sa personnalité future, en étant mis face à face avec le concret.


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