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Le journal du professeur Blequin (143)

Publié le 22 octobre 2018 par Legraoully @LeGraoullyOff

Le journal du professeur Blequin (143)Vendredi 19 octobre

15h : Lors de mon cours d’histoire de la bande dessinée francophone, je me mets à évoquer les aventures de Tanguy et Laverdure devant les élèves : pour agrémenter mon propos, j’entreprends de chanter le générique de la série télé inspirée de la BD ! Mais je suis aussitôt interrompu par l’entrée d’une étudiante en retard : je m’empresse donc de féliciter la jeune fille qui a évité à ses collègues le supplice de ma voix ! N’empêche qu’au moins, on ne pourra pas dire que je n’aurai rien fait pour la sortie de l’album posthume de Johnny l’imbécile…

Samedi 20 octobre

11h : Je me rends au centre de soins de ma commune pour y rendre visite à une vieille amie hospitalisée. Manque de chance, j’ai oublié le numéro de la chambre et l’accueil est fermé. Toutefois, au pied du store baissé figure un numéro auquel on peut, est-il écrit, téléphoner. Naïvement, je m’exécute : naturellement, la personne au bout du fil est incapable de me renseigner ; je dois finalement appeler une autre relation, qui est déjà venue et qui me rafraîchit donc la mémoire. Voilà l’hôpital aujourd’hui : on vient apaiser une amie qui souffre et on est accueilli comme un intrus !

11h15 : Me voilà enfin dans la chambre de mon amie nonagénaire, toujours pimpante bien qu’affaiblie. Je comprends enfin ce que doit ressentir le grenadier fidèle quand il vient rendre visite à sa reine bien-aimée en exil…

Le journal du professeur Blequin (143)
Yves Portier-Rethore.

Dimanche 21 octobre

15h30 : Escapade dans les Côtes-d’Armor, plus précisément à Plœuc-sur-Lié où les éditions La Gidouille convient chaque année leurs auteurs pour faire le point sur les publication de cette petite maison qui monte. J’y suis présent en tant que contributeur du dernier numéro de la collection Variations qui, tous les ans, propose un recueil collectif de textes courts consacrés à un sujet imposé. Le patron parait tout content de me recevoir car je représente une nouveauté : je suis le premier, depuis le début de la collection, à leur avoir proposé une mini-pièce de théâtre ! Quand on me tend le micro, je m’explique sur ce parti pris formel puis j’ajoute que j’ai pris la liberté de tuer un champion de cyclisme (fictif, rassurez-vous) dans mon histoire pour la bonne et simple raison que « les grandes compétitions sportives en général et le Tour de France en particulier, ça me casse les couilles », suscitant ainsi l’hilarité générale de l’assistance ! Mais certains ont dû rire jaune : le patron se félicitait de ne pas avoir invité une célébrité locale, championne de vélo de son état, et il s’est trouvé un amateur de sport pour me demander des comptes ; fort heureusement, ce monsieur était assez lucide pour m’approuver quand je lui disais que c’était moins le sport en lui-même qui m’agaçait que l’omniprésence médiatique des grandes compétitions et le business dégueulasse qui les entoure, qu’il s’agisse du Tour de France, de la coupe du monde de foot, des jeux olympiques ou autre. Je repars ensuite pour Brest, fier comme un pou de la forte impression que j’ai faite et je sens que je vais avoir du mal, après cette semaine marquée par deux succès personnels, à me replonger dans l’actualité et son cortège de misères…


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