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Camping sauvage : Ah! L'arrache... (Ad nauseam)

Publié le 05 novembre 2018 par Georgezeter
Camping sauvage : Ah! L'arrache...  (Ad nauseam)

... Apres Plouescat, un gros arrêt chez mon ami C. à Morlaix, qui est le roi de la coquille st jacques lorsqu'il se colle aux fourneaux et ensuite pour digérer, allez vaquer vers le petit port du bras de mer de Loquénolé qui vaut l'détour.

Je quitte le Finistère, à souligner surtout dans le nord des rondpoints à foison, des ralentisseurs hauts comme des murailles, des rétrécisseurs de voies, des radars, des... C'est infernal de conduire particulièrement les traversées de village où au lieu de contempler l'architecture environnante, il faut se concentrer sur un gymkhana qui fait souffrir les amortisseurs ...

Les cotes d'Armor, direction le château de Rosanbo à Lanvellec. Bâtisse fortifiée, où des illustres y ont séjourné : Claude Le Peletier, successeur de Colbert, le Maréchal de Vauban, Malesherbes, Chateaubriand. Les appartements meublés permettent d'entrevoir ce que fut la vie du noble gentilhomme Rosanbo, famille qui y vit depuis le 14 ème siècle. Un accessit à la jeune guide, très aux faits de l'historique. Le parc en supplément est splendide. Il est midi, un stop piquenique dans le parc du manoir de Kerallic à Plestin les grèves. Endroit splendide avec ce manoir tout blanc se dressant sur son monticule, et ayant une vue plongeante sur la baie...Sauf que, ce lieu est aussi une résidence vacancesCap France qui entasse des vacanciers dans des sortes de cabanes en préfabriquées des années 70 à l'arrière du parc de résineux... Une verrue au centre d'un visage d'ange.

Lannion, puis entre Trébeurden et Trégastel, je prends la D21 qui m'amène à Ile grande pour m'installer le long de la côte à Porz Gélen. Pour une vue mémorable : prendre le chemin d'an ervillio qui s'arrête lorsqu'on le suit juste devant la plage. C'est tranquille à partir de 20 heures.

Quelle joie de bon matin de se réveiller au son des goélands, et d'un petit crachin salé qui fouette. Deux crêpes sarrasin au jambon plus tard, direction Trégastel et son aquarium marin pour se sentir captain Nemo pendant un instant.

Histoire de profiter pleinement de la journée ensoleillée, je pars en VTT vers l'ile Renote. Je contourne le parc naturel tout au bout et m'installe plage Ti Al Lia. Doigts de pieds en éventail, bruit des vagues...Félicité.

Je comprends vite que chercher un " spot " avec vue sur l'océan est impossible : à partir de là, le littoral est surbâti, toutes les villas font du touche à touche entrecoupées de garages. Il faut donc se " réfugier " dans les terres ou aller au camping. J'opte pour être sous des arbres à la limite du camping Yelloh Village : ça a l'avantage d'être éclairé et d'avoir un bon wifi ( ouais, je sais, je suis toujours connecté, et alors ?). Comme je suis à deux pas de la côte, je dine sur la plage et fais amis avec des jeunes du coin. Il est vrai que je ne parle pas beaucoup de mes rencontres, d'autostoppeurs ou des comme moi en vadrouille, des locaux et locos. L'idée, c'est comme une introspection, de se retrouver avec soi-même, puis de faire des arrêts chez des amis. Ce qui est important dans ce périple ce sont les lieux, les ambiances et surtout ce sentiment de " ne plus être là " de ne dépendre que de soi. Ne compter que sur soi, sortir de son confort.

Perros Guirec... Franchement pas ma tasse de chouchen. Trop de monde, trop de fric, de grosses cylindrées, de taupe-models, de frime, de casino...Bref, une usine à pouristes, en plus embouteillée, enfumée et bruyante...Je file sans demander mon reste.

Cette nuit là je dors sur le parking de la pointe de Plouha, pour que le lendemain je parte faire une rando dans ce qui se nomme : le circuit des falaises. Ca vaut sa journée de marche et VTT. La vue sur l'ile de Bréha est superbe, au loin la baie de saint Brieuc, un seul hic : trop de monde, à faire en janvier. Le soir je vais voir un ami à Pordic et dors au camping municipal, car impossible de s'installer en quelques endroits possibles.

Je remonte vers Paimpol, charmante bourgade où je déjeune en compagnie d'une famille de touriste indienne de Rampur dans l'Uttar Pradesh ; ils sont très étonné d'appendre que j'ai été prof d'anglais dans leur région à moins de 100kms, à Nainital, un ancien lieu de villégiature des britons... Que le monde est petit.

Je visite Guingamp et trouve un coin pour dormir à Binic. Il fait toujours très beau, et les nuits je n'ai même pas à utiliser mon sac de couchage...C'est coté d'azur chez les bretons en ce mois de septembre 18 !

Mon ami de Pordic m'a indiqué un endroit absolument superbe sur la commune d'Yffiniac, la patrie " du blaireau ", ou Bernard Hinault si vous vous rappelez de lui ; typique breton : volontaire et tête de mule. Je vous donne comment y aller.

Traverser Yffiniac direction Hillion, à gauche route des grèves, à la fin, tourner à gauche et aller au bout. Il y a un parking pour 5 voitures, mais dès 19 heures il n'y a plus personne ; toute cette belle vue rien que pour moi, toute la baie de st Brieuc sur des kms, seulement troublée par le vol des oiseaux...Nombreux et variés. Le matin, pour se mettre en forme un parcours cyclocross de 5 km qui sillonne entre les fougères, les rocs le long de la cote. Pas âme qui vive. J'ai dormi là une semaine, sans être une seule fois dérangé. Ca m'a permis de visiter à 30 km à la ronde. Saint Brieuc n'est pas une belle ville, mais a la particularité d'être très vivante le soir : la vie nocturne est sympa, des bars, des pubs, des restos où des jeunes et moins jeunes s'amusent ; c'est à signaler car bien souvent tout le monde se barricade en fermant les volets à l'heure des poules. Je suis resté aussi deux nuits au camping mentionné dans la première partie : Camping de Bon Abry pour ceux aimant le calme calm et les voisinages olé olé : y'avait un bus de 50 places d'un mec qui se préparait à faire un tour du monde avec...

Lamballe est okay, saint Jacut sur mer, avec les ruines du château fort de Guildo sont à voir. Dans ce périmètre on trouve de bonnes crêperies, des antiquités, des marchés aux fruits et légumes, des chapelles, des églises, et des habitants qui lorsqu'on va vers eux sont sympas et accueillants.

Je quitte cette belle région avec au cœur l'envie d'y revenir un jour et de dormir encore près de ces plages immenses au sable dur comme de la pierre, ces criques secrètes et ces abers rocailleux.

Dinan, ville fortifiée, belle, mais la cohue de touristes me mit en fuite rapidement. Vient ensuite Saint Malo...Qui sera le crève cœur de mon périple...Je m'en explique.

La dernière fois où je suis venu c'était en 2001. La cité des corsaires portait encore bien son nom. Des bars un peu glauques, des gens rudes, des marins (des vrais), et des habitants simples, brut de coffre et sans chichi. C'était le port bonne franquette. Tout y était abordable...Presque 20 ans ont passé, les mêmes ont vieilli, l'immobilier s'est envolé, donc chacun de nos jours a un patrimoine en centaines de milliers pour les plus humbles, la ville est squattée par des parisiens en mal de mer, des étrangers aimant les haubans qui sifflent, mais de leur 15 mètres au ponton, c'est à peine s'ils font les 3 sorties obligatoires par an : un bateau de nos jours est un statut social, non pas la porte ouverte à l'aventure de la fortune des mers. Les commerces sont branchouilles, les commerçants ont changé, ils sont des fournisseurs d'authenticité bretonne, avec des magasins à thème...Bref, du sans âmes plein de sous, mais à des prix qui explosent le triste porte monnaie de la ménagère de moins de 50 ans... Où le peincul dans mon genre.

Je me suis fait il y a longtemps tout un ciné à propos de ce port. Trois tomes de " Ces Messieurs de St Malo " par Bernard Simiot avaient fait de la cité de la compagnie des indes, des régatiers, des corsaires du roi, des aventuriers des mers, LE port de la grande aventure, des félons anglais bombardant les murailles, et des " pétasses de St Malo " qui selon la légende étaient des femmes de qualité qui avaient su se montrer avisées et indépendantes : des féministes avant l'heure... D'où certainement ma déception de constater ce luna-park sur Malo. Je n'ose imaginer la cohue, le business à outrance pour le départ de la route du rhum...Repose en paix Alain, et que ton cercueil Manuréva garde ton âme, heureuse et fier ; car " là haut " en surface, c'est rideau.

Je me suis éloigné de la cote et ai planté mon campement en plein champ, sous un château d'eau. Ce qui est intéressant lorsque pas habitué à la campagne c'est que les coqs dès potron minet chantent de tous les points cardinaux, ce n'est pas désagréable d'ailleurs sauf que j'ai découvert que certains chantaient vraiment faux.

Rennes, mon coup de cœur ! Dès l'arrivée je sens la vie qui bat. J'ai un truc pour apprécier une ville, ca vaut ce que ca vaut mais c'est comme cela que je fonctionne : A Rennes, le gens se regardent, se dévisage, ne baissent pas les yeux. J'ai tendance à fixer les personnes par simple curiosité, et bien souvent c'est mal pris. Surtout et amusez vous à l'observer, la plupart de nos contemporains sont tellement absorbés par eux même, qu'ils ne regardent et ne voient plus personne : comme dans un aquarium, des regards de noyés... Et bien, dans la cité bretonne, ça matte de partout, et donne le sentiment d'exister, de ne pas être anonyme. C'est donc sur cette belle impression que j'ai visité de long en large et en travers avec mon vélo, et ce pendant deux jours. Il y a foultitude de choses à voir, je ne vais pas vous dresser un guide complet. Le soir ca brasse, ca vit, ca bouge. J'ai fait plusieurs rencontres intéressantes...Et voila, c'est la fin, mais pas la fin, kenavo bro ; La vie continue pour toujours !


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