Magazine Humeur

Le journal du professeur Blequin (154)

Publié le 24 novembre 2018 par Legraoully @LeGraoullyOff

Mercredi 21 novembre

9h : Dans l’autobus, la radio est à fond, de sorte que même au fond du véhicule, les passagers subissent RMC et « Les grandes gueules »… On devrait pouvoir dénoncer pour torture mentale le chauffeur qui impose ça aux usagers !

Le journal du professeur Blequin (154)
13h15 : Pendant que tout le monde a les yeux braqués sur des hordes de gros beaufs qui veulent continuer à pourrir la planète à moindre prix et sur un escroc en col blanc qui s’est fait pincer comme un vulgaire porteur de valises, des nouvelles plus qu’alarmantes nous viennent de chez nos voisins : d’abord en Italie, le pouvoir tente de faire « tomber » Médecins sans frontières en accusant l’équipage de l’Aquarius de s’être débarrassé illégalement de déchets dangereux ; c’est évidemment un prétexte pour harceler ceux qui viennent en aide aux migrants, et Salvini se vante d’avoir « mis fin au trafic des immigrés, mais aussi à celui des déchets toxiques », ce qui revient bien entendu au même dans sa tête de facho ! Et en Hongrie, Orban est en train de contraindre à l’exil vers Vienne une Université fréquentée et réputée : quand le pouvoir s’en prend à la culture, les libertés n’en ont plus pour longtemps ! Bref, le populisme montre son vrai visage et ça ne fait réagir personne ! Or, ça ne se passe pas à l’autre bout du monde mais bien chez nous, en Europe ! Combien de temps va-t-on rester sans rien faire, sans même rien dire ? On va attendre que ces dingues provoquent des massacres ? Je donnerais n’importe quoi pour avoir le plaisir d’entendre s’élever une belle et haute voix pour défendre la justice, la liberté, le droit… Ce n’est pas ce fils à papa de Raphaël Glucksmann qui fera le job ! Au secours, quelqu’un !

Jeudi 22 novembre

Le journal du professeur Blequin (154)

18h30 : Et voilà, ça me reprend ! Ce que je lis dans la presse m’angoisse tellement que je me pelotonne dans mon lit, sous deux épaisseurs de couettes, avec le chauffage à fond, et je n’en sors qu’en cas de nécessité… Mais comment font les autres pour vivre en ayant conscience de tous ces périls ? Cela dit, ceux que je ne peux vraiment plus supporter, ce sont les gaziers qui légitiment la montée des « populismes » au nom du « ras-le-bol » des « petites gens » ! On me dit que les politiciens ont failli et qu’ils méritent d’être sanctionnés… Et les enfants mexicains, que Trump fait vivre dans un Auschwitz-sur-Rio Grande ? Et les Indiens d’Amazonie, que les Brésiliens ont littéralement condamné à mort aux dernières élections ? Et les migrants qui restent en rade à bord de l’Aquarius à cause de Salvini ? Et les étudiants et les chercheurs, qui vont devoir fuir de Hongrie comme des hors-la-loi à cause d’Orban ? Ils méritaient aussi d’être sanctionnés, tous ceux-là, peut-être ? Les « populismes », loin d’être l’expression des damnés de la terre, sont l’expression de l’égoïsme du mâle blanc occidental !

Vendredi 23 novembre

17h : Encore une journée qui s’achève, au cours de laquelle je n’ai pas eu le loisir de lire la presse en détail, ce qui n’est pas forcément un mal vu l’état dans lequel me met l’actualité… Je dois être trop sensible pour être un vrai satiriste…


Retour à La Une de Logo Paperblog

Magazine