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Le journal du professeur Blequin (157)

Publié le 02 décembre 2018 par Legraoully @LeGraoullyOff

Le journal du professeur Blequin (157)Vendredi 30 novembre

9h45 : J’arrive en bus à Brest où semble régner une certaine agitation : l’entrée de l’avenue Foch est filtrée par la police. Renseignement pris, il s’agit d’une manifestation de lycéens. Ouf, il n’y a donc pas que les gilets jaunes ! Allez-y, les jeunes, faites entendre votre voix, ne laissez pas le monopole de la contestation à des vieux croutons haineux et accros à la bagnole ! Ce n’est cependant pas une raison pour ne pas vous ranger sur le trottoir quand il y au bus juste derrière vous : car oui, j’ai vu un de vos camarades adopter cette attitude dangereuse… Ne prenez pas de risques inutiles non plus !

Le journal du professeur Blequin (157)

16h : Décrochage de l’exposition « Segalen voyageur » : je suis obligé de libérer la salle en quatrième vitesse, celle-ci ayant été réservée à la dernière minute pour un cours prévu le lundi matin… Il parait que ce genre de problème d’organisation est monnaie courante depuis le début de l’année. Ne supportant ni la désorganisation ni les changements de dernière minute, je manque de péter un câble ! Une conclusion au goût amer pour une initiative que tout le monde s’accorde pourtant à trouver heureuse…

Le journal du professeur Blequin (157)
Samedi 1er décembre

10h45 : Il fait gris, il pleut, il y a du vent… C’est typiquement un temps à se prélasser à l’intérieur, pas à aller faire le zouave dans les rues avec un gilet jaune hideux sur les épaules ! Maintenant, si tous ces pauvres gens, qui souffrent tellement derrière le volant de leurs Volkswagen et de leurs Alfa Roméo climatisées, veulent ajouter une crève carabinée à tous leurs problèmes, c’est leur affaire ! Pour une fois, ils sauront ce que c’est d’être trempés jusqu’à l’os comme les piétons qu’ils éclaboussent pour se marrer ou (pour les plus nombreux) parce qu’ils s’en foutent…

Dimanche 2 décembre

Le journal du professeur Blequin (157)

10h50 : Quand elle était adolescente, l’actuelle Miss Tahiti, qui a toutes les chances de remporter le concours Miss France cette année, pesait 80 kilos et se faisait traiter de « monstre ». N’ayant pas le sens des proportions, j’avoue que je n’arrive pas à visualiser ce que représente 80 kilos pour une fille de 18 ans : c’est peut-être au-dessus de la moyenne mais ce n’est pas une raison valable pour rejeter et insulter une personne ! De surcroît, étant amateur de femmes rondes, je trouve la « grossophobie » aussi cruelle qu’absurde… Quand on est victime de harcèlement scolaire, on a généralement le choix entre deux options : soit on fait front et on reste fidèle à soi-même et à sa différence malgré les lazzis et les quolibets, soit on s’efforce de « s’intégrer » c’est-à-dire de devenir banal(e) faute d’avoir le courage d’exhorter les autres d’être plus tolérants, tel un noir qui essaierait d’être moins noir faute de demander aux blancs d’être moins raciste… Bref, je ne suis pas sûr que le parcours de cette jeune femme de 23 printemps, au demeurant charmante, soit porteur d’un message des plus sains pour les jeunes Françaises : s’affamer pour se conformer aux critères de beauté imposés par les médias est souvent dangereux. Une raison supplémentaire pour boycotter les concours de beauté !


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