Magazine Journal intime

Quand le naturel revient au galop

Publié le 11 juillet 2008 par Anaïs Valente
Avis aux âmes sensibles.  Si tout ce qui touche à « pipi-caca » vous révulse ou vous empêche de dormir, ne lisez pas ce qui suit.  Je vous invite en effet à pénétrer dans le comble du sujet tabou, que personne n’ose jamais aborder car il est le symbole de l’anti glamour par excellence.  Ce post pourrait facilement heurter les plus jeunes lecteurs ainsi que les lecteurs très très pudiques, très très naïfs ou très très hypocrites.  Vous voilà avertis.
 
Je veux bien jurer fidélité à un homme pour les siècles des siècles, promettre de l’aimer et le chérir, dans la douleur et l’adversité, la santé et la maladie, la richesse et la pauvreté, jusqu’à ce que la mort (ou le divorce par consentement mutuel) nous sépare.
 
(là je me dis : Anaïs t’as intérêt à garder ton anonymat ma poule, tu es grillée, désespérément grillée).
 
Mais il est une chose que je ne pourrai jamais jurer à un homme : ne pas pêter jusqu’à ce que la mort (ou le divorce pour cause déterminée) nous sépare.  Voilà, le mot est lâché, tout comme le vent, la flatulence, le gaz, la proute (allez-y prononcez ces mots à haute et intelligible voix, il ne sont pas vulgaires ni sales).
 
J’ai réalisé l’ampleur du problème il y a peu de temps, en visualisant un vieil extrait d’une émission de Christine Bravo (Frou Frou), où Thierry Lhermitte avouait « Oui je pête au lit, mais uniquement quand je suis seul ».  A voir la mine horrifiée de Christine et ses accolytes, on aurait dit qu’il avouait aller voir les prostituées chaque nuit lorsque sa femme s’absentait, voire qu’après les avoir « consommées », pour ne pas faire les choux gras de la presse, il les étranglait avec leur string et jetait leurs corps dans la Seine.  Et bien non, il avouait juste qu’il pêtait !  
 
Que celui qui n’a jamais pêté me lance la première capsule de charbon actif.  Parce que la question que je me pose c’est : qui peut réellement se vanter de ne JAMAIS pêter (à part le champion du monde du rôt – qui élimine tellement par le haut que le bas ne lui sert plus à rien) ?  
 
Personnellement, je n’ai pas envie de ressembler à un bonhomme Michelin (qui gonfle, gonfle, gonfle… et finira bien par exploser un jour où l’autre, éparpillant des bouts de chair et de cervelle dans un périmètre de 50 mètres autour de lui).  Oui je l’avoue, je le crie haut et fort, je balonne comme une baudruche à longueur de journée, le statut de Dame Michelin me pend au nez en permanence, et je ne suis pas psychologiquement prête à exploser.
 
J’ai tout essayé, le fameux charbon actif, les yahourts Actif-du-bas censés réguler tout ça (que nenni ma bonne Dame, d’ailleurs Actif-du-bas m’a remboursé mes 173 yahourts, ça sert à ça le « satisfait ou remboursé »).  J’ai également essayé de supprimer de mon régime les aliments à risque : mais outre les fameux haricots, il s’est avéré que je devais supprimer le lait et tout dérivé du lait, le pain, les pâtes, tous les féculents, les boissons gazeuses, les alcools, le chocolat, les œufs, les légumes et fruits, les viandes, les charcuteries, les gâteaux, les biscuits, les lasagnes, les pizzas, bref tout ce qui est gras et/ou sucré et/ou fermenté, ma bonne Dame ! J’avais en effet le ventre plat, je dirais même creux.  Mais c’est pas une vie… d’ailleurs c’est la mort qui me pendait au nez…
 
Cauet a trouvé une solution sympa pour les nuits des ballonnants : se déguiser en Nem.  Soit s’emballer bien serré dans sa couette, comme un nem.  Ce qui empêche tout éventuel vent de s’échapper, et permet un amortissement du bruit et une dissolution lente de l’odeur.  Moi je dis bravo Cauet.  Et j’utilise aussi la technique Nem pour vous écrire les soirs d’hiver.  Elle tient bien chaud, cette technique.
 
Pour terminer sur une note culturelle et rehausser un peu ce billet, connaissez-vous l’histoire de « la Grenouille qui voulait se faire aussi grosse que le bœuf » ? La voici.  
Une grenouille vit un bœuf
Qui lui sembla de belle taille.  
Elle qui n'était pas grosse en tout comme un oeuf,  
Envieuse s'étend, et s'enfle, et se travaille  
Pour égaler l'animal en grosseur,  
Disant: "Regardez bien, ma soeur;  
Est-ce assez? dites-moi. N'y suis-je point encore?  
- Nenni. - M'y voici donc? - Point du tout. - M'y voilà?  
- Vous n'en approchez point." La chétive pécore
S'enfla si bien qu'elle creva.  
Le monde est plein de gens qui ne sont pas plus sages
Tout bourgeois veut bâtir comme les grands seigneurs;  
Tout petit prince a des ambassadeurs;  
Tout marquis veut avoir des pages.

 (La Fontaine)
Moi je refuse de crever comme une grenouille (quand bien même je rêve d’embrasser un crapaud/prince), donc j’assume, je suis une pêteuse devant l’éternel.  Ceux qui sont comme moi mais n’osent pas assumer peuvent me contacter et nous créerons les Pêteurs Anonymes.
 
Et pour la petite histoire inutile, cette fable est mon plus grand traumatisme.  J’ai dû l’apprendre par cœur pour l’école et jusqu’à la veille au soir je n’ai cessé de pleurer car elle refusait de rentrer, pas moyen. Et je pleurais, je pleurais (j’étais déjà une pleureuse à l’époque je sais j’assume aussi – c’est peut-être lié puisque quand on pleure à sanglots on avale de l’air… qu’il faut ensuite évacuer. Yes, je viens de trouver la source du problème). Ma mère m’a envoyée au lit et le lendemain je la connaissais, mais quelle angoisse mamma mia.  Voilà l’histoire inutile du jour.
Je terminerai sur ce dicton maison « qui balonne à midi, pête à minuit ».  Tiens toi le pour dit !
 Dernière illu de Flo.petspt

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