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Le journal du professeur Blequin (173)

Publié le 08 février 2019 par Legraoully @LeGraoullyOff

Le journal du professeur Blequin (173)Mardi 5 février

10h : Au moment même où on nous annonce une baisse sensible de la mortalité sur la route, un collectif de motards en colère réclame le retour au 90 km/h… Pas possible, quelqu’un les paie pour s’auto-discréditer !

18h : La journée n’a pas été des plus remplies mais je suis fourbu, je me sens comme un petit sac en papier. Pour tout dire, je suis morose : le temps humide, des gens qui toussent, les autres qui se plaignent… J’ai l’impression d’être au sanatorium !

Mercredi 6 février

10h : Je marche à pied jusqu’à la maison d’une cliente pour lui apporter un exemplaire de mon album. Je ne suis pas sûr que Michel Houellebecq et Guillaume Musso livrent eux-mêmes leurs livres ! Amélie Nothomb, en revanche ça pourrait lui arriver de temps en temps.

Le journal du professeur Blequin (173)

12h : Je lis une déclaration de Stéphane Guillon sur les gilets jaunes : « La pauvreté n’excuse pas tout. Le mauvais goût, ça suffit… Che Guevara en gilet jaune, personne ne le punaise dans sa chambre ! » Cette phrase m’amuse parce qu’elle est bien trouvée, mais elle m’attriste parce que je sais déjà qu’elle vaudra à l’humoriste de se faire traiter de bobo-bien-pensant-parisien alors qu’il voulait seulement faire rire. Depuis les menaces de mort à l’encontre du dessinateur Alex, on sait que certains gilets jaunes n’ont pas d’humour, et ça, la pauvreté ne l’excuse pas non plus !

Jeudi 7 février

12h : Le grand débat niçois sera piloté par un Breton de 18 ans. Un surdoué, alors ? Oui, mais un surdoué qui gaspille son intelligence : il se rêve en « expert-comptable spécialisé dans la fusion-acquisition », il est engagé auprès des Républicains depuis ses 15 ans et considère que Nicolas Sarkozy « reste le meilleur ». Si jeune, si intelligent, et déjà vieux con ! Navrant, n’est-ce pas ?

14h : Les réunions me font chier, mais aujourd’hui, pas moyen d’y échapper : alors, avant même que ça ne commence, je gueule contre autre chose ; ça effraie un témoin, mais, au moins, j’arrive à passer toute la réunion sans hausser la voix, c’est déjà ça de gagné.

Le journal du professeur Blequin (173)
20h30 : J’assiste au spectacle de Juliette au Quartz ; la salle est comble, tout le gratin brestois s’est déplacé. J’aurais sûrement mieux apprécié si je n’avais pas été malade comme un chien, mais bon. Juliette est une VRAIE grande dame de la chanson, peut-être même la seule qui mérite de porter ce titre dans notre pays où dominent les gourdasses ânonnant des kilomètres de bluettes insipides ; malgré ça, elle est incapable de se prendre au sérieux et c’est encore mieux : l’esprit de sérieux est la tombe de la création.

23h : Après le spectacle, j’ai plus d’une demi-heure à attendre pour prendre le bus : comme il fait froid, je me dirige vers le seul café du coin encore ouvert à cette heure-ci. Mais j’avais oublié que le jeudi soir, les étudiants sont de sortie : pour des raisons évidentes, ils se sont rabattus vers ce troquet. J’espérais finir la soirée au calme avec un chocolat chaud, mais je crains ne pas trouver exactement l’ambiance désirée si je me mêle à cette troupe de jeunes en goguette… Alors tant pis, malgré mon état de santé, j’attends le bus dans le froid, préférant encore ça à l’agitation des étudiants fêtards. Quand j’étais étudiant, je n’aimais pas les soirées étudiantes : depuis que je ne suis plus étudiant, je crois que je les déteste carrément.


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