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Le journal du professeur Blequin (174)

Publié le 12 février 2019 par Legraoully @LeGraoullyOff
Le journal du professeur Blequin (174)

Dessin réalisé après l’annonce de la mort de René Pétillon.

Vendredi 8 février

16h30 : Jean Pétillon, le frère du dessinateur décédé l’an dernier, est venu à la fac de lettres de Brest pour nous donner son point de vue sur la vie et l’œuvre de son défunt frangin : quand il dit qu’il préfère les planches des années 1970 qui grouillaient de détails, je ne suis pas d’accord ; personnellement, ces dessins m’ont toujours angoissé ! J’ai moi-même eu une période où je ne concevais pas l’humour autrement qu’ainsi (je venais de découvrir Maëster et j’étais sous son influence), mais ça m’est vite passé. Je préfère donc les travaux plus tardifs, ceux où René Pétillon s’est révélé être un satiriste de génie avec peu de moyens… Au-delà de cette considération esthétique, Jean Pétillon a eu bien du mérite : on sentait bien qu’il n’était pas habitué à cet exercice mais il s’en est bien tiré et a permis de faire le point sur la carrière de son frère, révélant des aspects que le grand public ne connait pas ou mal. Ainsi, saviez-vous que la chambre minable qui sert de bureau à Jack Palmer n’est autre que la chambre que Pétillon occupait lui-même au début de sa carrière, quand il galérait à Paris ? Et saviez-vous qu’il dessina rarement Le Pen pour la bonne et simple raison qu’il voulait que le dessin reste un plaisir pour lui ? Dommage qu’il n’y ait pas eu plus de monde à cette présentation…

Samedi 9 février

15h : La journée est déjà bien avancée et je n’ai encore rien fait, ce qui est rare venant de moi ; mais j’ai passé la semaine à aller par monts et par vaux dans la pluie et dans le vent malgré un rhume tenace et une gorge irritée : là, je me soigne enfin !

Dimanche 10 février

14h : Je ne savais pas que les orages d’hiver pouvaient être si violents ; la foudre est tombée tout près de la maison familiale au petit matin, privant le foyer d’Internet. Heureusement, mes parents m’ont ramené quelques BD de la maison de ma défunte tante, dont deux albums des Scènes de la vie de banlieue de Philippe Caza. Désolé pour le coup de vieux que ça va donner à certains : j’avais découvert Caza quand il travaillait pour Siné Hebdo et je n’avais qu’une vague idée de ce qu’il avait fait pour Pilote dans les années 1970. Les Scènes de la vie de banlieue constituent en quelque sorte le chaînon manquant entre les séries S.-F. de ses débuts et ses travaux satiriques plus tardifs : quand je lis l’épisode où il reçoit la visite indésirable d’un représentant de l’armée française tout fier de montrer son nouvel uniforme, je me dis que Caza serait en droit d’intenter un procès à Shigeru Miyamoto, le créateur de Super Mario ! Blague mise à part, un dessin animé basé sur l’univers Mario et réalisé par Caza, ça aurait de la gueule – d’un autre côté, ça ne pourrait pas être pire que le navet dont la sortie, en 1993, avait coûté sa carrière au couple de branquignols arrogants qui l’avaient réalisé.

Le journal du professeur Blequin (174)

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