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Le journal du professeur Blequin (5)

Publié le 13 septembre 2019 par Legraoully @LeGraoullyOff

Le journal du professeur Blequin (5)Jeudi 12 octobre

9h30 : Je sors de mon immeuble. Derrière la porte, trois personnes guettaient le moment pour entrer. J’ouvre et il s’avère que les trois personnes en question sont des militants venus distribuer des tracts en vue des municipales… Je leur demande quelle formation ils représentent : c’est La République en Marche… Je leur lance « Heureusement que ce n’était pas le Rassemblement Bleu Marine parce que je vous aurais claqué la porte au nez ! » Bien entendu, je ne l’aurais pas fait, ne tenant pas à me faire tabasser par des skins : j’ai dit ça moins pour sympathiser en plaisantant que pour relativiser le léger agacement que m’a procuré cette rencontre : je n’ai pas à être fier d’avoir aidé des militants, fût-ce involontairement… Cela dit, je reste quand même surpris d’apprendre qu’on trouve encore plus d’un militant LREM à Brest et même en France !

Vendredi 13 octobre

Le journal du professeur Blequin (5)

François Cuilllandre vu par votre serviteur.

 9h : Le couperet est tombé : François Cuillandre, maire de Brest, briguera un quatrième mandat. Autant dire que la partie va être plus difficile que ne le prévoyaient ceux qui se voyaient déjà occuper sa place : très franchement, je ne suis pas sûr que les Brestois aient envie de changer de maire, mais on n’est jamais à l’abri de rien en politique…

11h : Me voilà à Saint-Renan pour présenter à la presse locale l’exposition que j’y proposerai à partir de la semaine prochaine. Je n’ai pas très bien dormi mais il faut croire que ça ne nuit pas outre mesure à mon éloquence puisque le correspondant du Télégramme semble se délecter de mes phrases qui « feront bien » dans son article. Je repense à ce président d’université qui, impressionné par un de mes discours, m’avait suggéré de me lancer en politique : je ne suivrai sans doute jamais ce conseil !

Le journal du professeur Blequin (5)
13h45 : Pour la deuxième année consécutive, je donne cours à la fac sur l’histoire de la bande dessiné francophone. L’année dernière, c’était la première fois, j’avais dû préparer mon cours dans une mini-urgence, je n’étais donc pas très fier de ce cours auquel s’étaient pourtant inscrits plus de quatre-vingt-dix étudiants. Cette année, en revanche, je ne me suis pas fait avoir, j’ai pu remanier mon cours dans des délais raisonnables, je suis donc davantage satisfait de ce cours plus abouti auquel sont inscrits… Quarante-cinq étudiants. Mon cours est deux fois meilleur et j’ai moitié moins d’élèves ! Je dirais bien que c’est décourageant, mais il en faudrait plus pour me gâcher le plaisir d’être payé pour parler de ma passion !

15h : Le cours est fini, j’ai trouvé les étudiants assez peu réactifs par rapport à l’année dernière : je ne sais pas si c’est dû à la fatigue accumulée au bout d’une semaine ou si c’est moi qui les impressionne, mais je pensais qu’un groupe plus restreint favoriserait un surcroît d’échanges. Néanmoins, je repars chez moi, plutôt satisfait non seulement de ce premier cours mais aussi de ma prestation matinale devant la presse. Qu’on ne me dise plus, après ça, que le vendredi 13 porte malheur ! J’aurais presque envie d’aller jouer au loto si je ne trouvais pas ça débile…


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