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Le journal du professeur Blequin (39)

Publié le 06 janvier 2020 par Legraoully @LeGraoullyOff

Le journal du professeur Blequin (39)Lundi 6 janvier

20h : Voilà bien deux semaines que je n’avais pas mis à jour ce journal pas du tout intime. D’un autre côté, je suppose que je n’aurai pas besoin de vous faire un dessin pour que vous vous doutiez de ce à quoi j’étais occupé ces derniers jours ! Et ne me dites pas que vous n’avez pas fait comme moi : même ceux qui clament qu’ils n’aiment pas les fêtes ne peuvent pas s’empêcher de « marquer le coup » ! Ils doivent être au moins des millions, chaque année à se dire « Je m’en passerai bien, mais je ne vais passer la soirée à l’eau minérale et aux biscottes sans sel quand tous les autres se bourrent la gueule ! » Mais là n’est pas le plus important dans ces festivités : en tout cas, pour ma part, je suis déjà nostalgique de toutes les marques d’affection échangées avec mes amis et ma famille durant ces quinze derniers jours : on ne devrait jamais trop se plaindre des gens qu’on aime…

Le journal du professeur Blequin (39)

On a raison de dire que les vacances de Noël ne sont pas les plus reposantes, aussi ai-je limité les activités autant que possible pendant les fêtes. Mais aujourd’hui, je sens que je vais avoir bien du mal à reprendre pied dans la réalité ! Je l’avoue, je ne suis plus très motivé pour faire du dessin d’actualité : dans un sens, c’est un mal pour un bien car ça me dégage du temps libre pour développer des projets plus durables ; n’en déplaise à ceux qui me prennent pour un révolutionnaire, je m’intéresserai toujours plus au dessin qu’à la politique… D’un côté, j’ai le sentiment de trahir ma vocation, mais de l’autre, quand j’ai décidé, durant mon adolescence, de devenir satiriste en découvrant les Guignols de l’info puis Charlie Hebdo, je n’ai jamais signé de contrat précisant que je devrais un jour commenter des menaces de guerre mondiale, des triomphes de l’extrême-droite et une extinctions massive d’espèces ! Pourtant, je sais pertinemment que je ne devrais pas me laisser bourrer le crâne par les annonces de ces médias qui ont tout intérêt à nous faire peur ! Mais rien à faire, je dois être trop sensible pour ce métier…

Le journal du professeur Blequin (39)
Bref, la seule chose qui me fait sourire, c’est de voir Carlos Ghosn s’enfuir comme un vulgaire caïd de troisième zone, comme s’il n’était pas assez déshonoré comme ça ! En fin de compte, tous ces grands patrons sont d’une médiocrité morale et intellectuelle consternante : dès que vous les privez de leur carte de crédit, dès que vous les mettez dans une situation où leur argent ne suffit plus à les tirer d’affaire, ils ne sont plus rien, ils perdent tous leurs moyens. Je dois avoir mauvais fond : rien ne me fait plus rire que la chute de celui qui fut un éternel gagnant ; assister à la descente aux enfers d’un grand patron me fait le même effet que retrouver le beau gosse cool du lycée quand il commence à perdre ses cheveux et à prendre du bide…

Vous l’avez compris, j’ai beau défendre le droit de rire de tout, je me réserve le droit de ne rire que de ce dont j’ai envie. La liberté de dérision, c’est aussi ça. On en reparle demain, ce sera de circonstance…


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