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Le journal du professeur Blequin (54)

Publié le 15 février 2020 par Legraoully @LeGraoullyOff

Le journal du professeur Blequin (54)Mardi 11 février

10h30 : Aujourd’hui, c’est l’anniversaire de mon père ; en bon fils, mon premier geste, ce matin, fut de lui envoyer un texto pour le lui souhaiter, histoire d’inaugurer son téléphone portable récemment acquis. Aussi, quand j’entends mon propre mobile émettre le son caractéristique de la réception d’un SMS, je m’attends bien évidemment à ce qu’il s’agisse de la réponse que mon papa chéri aura envoyée, les yeux embués d’émotion, à l’attention de son aîné, si attentionné bien que très occupé… C’est Pôle Emploi qui me rappelle que je n’ai pas encore fait mon actualisation en ligne : alors eux, pour casser l’ambiance, chapeau, hein !

Mercredi 12 février

Le journal du professeur Blequin (54)

17h : J’ai horreur d’avoir du soleil en hiver, plus particulièrement quand, par-dessus le marché, il fait doux et les oiseaux pépient sous mes fenêtres… Pour ne rien arranger, la météo annonce que ça va encore se réchauffer. J’étais tellement énervé que j’ai baissé mon volet, ce qui m’a fait travailler dans la pénombre pendant presque quatre heures. Quand je sors pour aller au cours du soir, je constate qu’il pleut : ça me rafraîchit la peau et encore davantage l’esprit ! Je le prends comme une récompense après un après-midi laborieux, ce qui me réjouit d’autant plus que j’ai l’occasion, chemin faisant, de voir un superbe arc-en-ciel… Merci, Zeus !

Jeudi 13 février

10h : Les évangéliques américains disent que Donald Trump est un envoyé de Dieu. Si c’est vrai, alors Dieu est un sacré connard, et vous savez quoi ? Le pire, c’est que ça ne m’étonnerait qu’à moitié… Il parait que Bakounine disait que si Dieu existait, il faudrait s’en débarrasser : si on pouvait commencer par se débarrasser de Trump, ce serait déjà bien !

Le journal du professeur Blequin (54)

17h : Conférence de Christian Mars, auteur du Dictionnaire Iroise. Son intervention est très riche et très intéressante, mais la salle n’est pas pleine à bloc : il y a beaucoup de vent aujourd’hui, ce qui dissuade inévitablement les plus frileux de sortir, et pour ne rien arranger, il y a pas mal de réunions électorales en ville. Pourtant, on apprend plus de choses en rencontrant un auteur qu’en subissant la logorrhée des politiciens, excusez-moi du peu !

Le journal du professeur Blequin (54)

Le dessin par où le drame est arrivé.

Vendredi 14 février

22h30 : Je feuilletais tranquillement de vieilles revues pour m’endormir quand, tout à coup, j’ai repensé à un dessin que j’ai réalisé dernièrement et dont la perspective me semblait laisser à désirer. Comprenant que je ne trouverais pas le sommeil si je ne corrigeais pas mon erreur dans les plus brefs délais, je me décidai à quitter mon lit douillet pour accomplir cette formalité. Une fois la correction faite, je croyais pouvoir quitter mon bureau de dessin avec la satisfaction du travail accompli : machinalement, je soulevai ma trousse pour y redéposer les outils qui m’avaient servi… Et je constatai que cet ustensile indispensable avait le dessous inhabituellement visqueux : c’est alors seulement que je découvris que mon encrier était renversé et avait déjà maculé mon bureau d’un bout à l’autre ! Je fus donc bien obligé de sortir l’artillerie lourde pour sauver ce qui pouvait l’être, ce qui, bien sûr, retarda de plus belle mon retour au lit… Voilà comment je me suis pourri la soirée en déclenchant une bombe à retardement, à une heure où les gens « normaux » se roulaient des pelles ou plus si affinités : si je trouve encore quelqu’un pour me dire que les artistes ont la belle vie, je lui fous de l’encre sur son costume !


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