Magazine Journal intime

Confinement - 4 avril 2020

Publié le 02 avril 2020 par Anned

Dès qu'il a été clair en janvier (?) que l'Occident ne pourrait rester totalement à l'écart de ce qui se passait en Chine, partout dans les médias, hommes politiques comme scientifiques ont implicitement diffusé le message d'un virus "visible", c'est à dire provoquant des symptômes nets et sans équivoque. Donc un virus qu'on pourrait contenir, parce qu'on pourrait identifier les malades et les personnes de leur entourage potentiellement contaminées.

Etait-ce du déni ? Ou le sentiment de toute puissance d'une humanité qui se prend pour Dieu ?

Pour ma part, je ne réfléchis pas comme tout le monde. Et j'ai tendance à relever des détails qui échappent au plus grand nombre. J'ai tout de suite remarqué une information retrouvée ici et là, et à laquelle personne ne semblait attacher beaucoup d'importance : la proportion de personnes contaminées et contaminantes, mais asymptomatiques. Donc invisibles. J'ai d'ailleurs à ce moment là envoyé un certain nombres de réactions et commentaires pour le souligner sur les sites d'information que je consulte habituellement, et sur leurs réseaux sociaux. Cela n'a pas semblé rencontrer beaucoup d'écho. Un peu comme s'il s'agissait d'une vérité dérangeante.

J'ai encore en mémoire ce que ma famille et moi avons vécu en 2009 lorsque la grippe H1N1 a sévi en Amérique du Sud où nous résidions alors. Je suis à peu près certaine que ce virus a alors circulé parmi ma tribu. La moitié de la famille n'a présenté aucun symptôme, et l'autre moitié des symptômes que le médecin appelé pour Petite Soeur a attribués à autre chose. Un peu comme si la fièvre, les courbatures et autre nez encombré étaient trop bénins, trop banals, donc pas à la hauteur de l'inquiétude que le virus suscitait, et donc pas à prendre au sérieux. C'est sûr, une corne vert fluo poussant au milieu du front, cela aurait facilité le diagnostic. Mais 38° de fièvre, non mais allo, quoi ?

Pourtant les signes abondent qui le confirment : la lutte contre le nouveau coronavirus, c'est un peu comme contrer avec une écumoire le mouvement d'une dune poussée par le vent. Pour quelques grains de sable effectivement repoussés, combien passent au travers des trous (les faux-négatifs) ? Et surtout combien sont dispersés par le vent (les asymptomatiques) ? C'est terriblement dérangeant pour une humanité sûre de sa toute puissance, qui cherche à tout contrôler, principe de précaution en bandoulière. Est-ce qu'une partie de la colère du monde médical en France n'est finalement pas de la frustration d'avoir été aussi vite débordé par ce virus qui n'a pas voulu rentrer dans les cases qu'on lui avait préparées ?

C'est là qu'il devient "pratique" et "confortable" de croire en Dieu. Car notre foi est d'abord conscience de notre petitesse. Mais aussi et surtout confiance et espérance.

Petitesse comme celle éprouvée un jour en Amérique du Sud, penchée au-dessus du vide alors que j'admirais depuis une terrasse d'observation, la puissance terrifiante de l'eau se fracassant dans la Gorge du Diable des Chutes d'Iguazu. S'il m'était donné, à moi minuscule fourmi, de pouvoir contempler tel spectacle en ayant conscience de mon insignifiance, alors Dieu était vraiment grand, et je pouvais me reposer en Lui, me suis-je dit.

En attendant, dès la mi-février, dans mon entourage direct ici à Francfort, circulait un syndrome grippal qui donnait notamment à certains une toux violente. Il paraît que je me fais des idées, que l'hypothèse d'une épidémie silencieuse de Covid-19 comme il semble qu'il y ait eu en Italie est totalement à écarter pour l'Allemagne. Comme s'il était inimaginable que le séminaire professionnel de Münich ou le carnaval de Heinsberg aient propagé comme le vent des "grains de sable" asymptomatiques.

Autistiquement vôtre,

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