Magazine Journal intime

Le goût des autres

Publié le 20 juillet 2008 par Mirabelle
Mon cher Victor,
 Le goût des autres

Juste une petite apparition, aujourd'hui, histoire de boire un thé avec toi et de te dire que tout va bien. Aaah ! C'est si rare d'entendre des paroles si positives de ta bouche ! Tu n'as pas un magnétophone, que je t'enregistre ? Coquin ! Non, vraiment, je t'assure, tout va bien... Alors touchons du bois !

Tu sais, c'est drôle, je m'aperçois que j'ai beaucoup changé. Dans quel sens ? Depuis quelques semaines, il me semble que je m'ouvre aux autres d'une manière incroyable. Tant mieux, tant mieux... Pourvu que ça dure ! Je réfléchis beaucoup, aussi, mais sans resasser. Sans regretter. Ca, c'est très important ! Et cela montre que tu as évolué ! Je m'aperçois qu'aujourd'hui, je profite bien plus de la vie qu'à l'époque où j'étais avec lui. Cet homme a  occupé quatre ans sur ma route. C'est long, quatre ans, surtout quand tout se casse la gueule sans prévenir, surtout quand le procédé est dégueulasse. Mais au fond, je me dis que c'est peut être cette trahison qui me permet d'aller bien aujourd'hui. La vie a sans doute voulu t'administrer un joli coup sur le carafon pour te forcer à réaliser que tu faisais fausse route avec ce garçon !

Bizarrement, je crois que je n'ai jamais aussi peu regardé en arrière qu'aujourd'hui. Je sais que cette vie avec lui a existé mais elle me semble tellement lointaine, déjà, au point de me demander si tout ça, c'était vrai. J'ai l'impression de me réveiller d'un songe partagé entre le rêve et le cauchemar. Le rêve pour les débuts, bien sûr, et le cauchemar pour la fin. Il ne fait plus partie de ma vie et je ne nourris plus mes instants de tous les jours des souvenirs vécus ensemble. C'est étrange, mais c'est comme s'il n'existait plus. Comme si son existence s'était figée le jour où j'ai compris. Savoir ce qu'il fait ne m'intéresse pas. Savoir avec qui il est ne m'intéresse pas. Savoir où il est ne m'intéresse pas. Je sais que je n'aurai jamais de réponse à mes questions alors... J'ai cessé de m'en poser. Je crois qu'au bout du compte, j'ai arrêté de me faire du mal, et de me flageller pour une fin dont je ne suis pas responsable. Je sais aujourd'hui que tout cela n'était pas de ma faute. Et que j'ai fait tout ce que je pouvais pour y croire jusqu'au bout.
Pourtant, ma vie n'a pas fondamentalement changé depuis ce mercredi après-midi où j'ai compris la vérité sur lui. J'ai toujours les mêmes amis, les mêmes fréquentations, les mêmes activités... J'ai juste l'impression d'observer ma vie d'un oeil nouveau, de m'ouvrir aux rencontres, d'accepter les compliments, d'aller plus facilement vers les autres... Je profite des petits bonheurs que m'offre la vie au quotidien et je me rends compte, chaque jour, que ma route, si elle est pleine d'ornières, me donne aussi à voir de jolis paysages. Je m'aperçois que je suis forte, plus forte que je ne pensais, et cela me remplit d'une fierté dont je ne me  serais jamais crue capable envers moi-même. J'ai une nouvelle vie qui m'attend, et cela me rend profondément sereine d'écrire sur une belle page toute blanche. Je me sens prête. Je n'ai pas peur. Je vais bien.

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