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Rubén Darío | Melancolía

Publié le 20 juin 2020 par Angèle Paoli

MELANCOLÍA H ermano, tú que tienes la luz, dime la mía. Rubén Darío, MÉLANCOLIE F rère, toi qui possèdes la lumière, dis-moi la mienne. Rubén Darío,
Soy como un ciego. Voy sin rumbo y ando a tientas.
Voy bajo tempestades y tormentas,
ciego de sueño y loco de armonía.
Ése es mi mal. Soñar. La poesía
es la camisa férrea de mil puntas cruentas Cantos de vida y esperanza, Tipografía de Revista de Archivos, Bibliotecas y Museos, Madrid, 1905. Reed. Collection Penguin Clásicos, 2015.
Rubén Darío   |  Melancolía
Je suis comme un aveugle. Je vais sans but et je marche à tâtons.
Je vais sous les tempêtes et les orages
Aveugle de rêves et fou d'harmonie.
Voici mon mal. Rêver. La poésie
Est la camisole ferrée aux mille pointes sanguinaires Chants de vie et d'espérance, XXV, in Azul [1888-1890], suivi d'un choix de textes, José Corti, Collection Ibériques, 2012, page 249. Traduit de l'espagnol (Nicaragua) par Jean-Luc Lacarrière.
Rubén Darío   |  Melancolía
Que je porte en mon âme. Les épines sanglantes
Laissent tomber des gouttes de ma mélancolie.
Ainsi je vais, aveugle et fou, par ce monde amer ;
Parfois le chemin me semble interminable,
Et parfois si court...
Et dans ce vacillement entre courage et agonie,
Je porte le fardeau de peines que je supporte à peine.
N'entends-tu pas tomber mes gouttes de mélancolie ?
que llevo sobre el alma. Las espinas sangrientas
dejan caer las gotas de mi melancolía.
Y así voy, ciego y loco, por este mundo amargo;
a veces me parece que el camino es muy largo,
y a veces que es muy corto...
Y en este titubeo de aliento y agonía,
cargo lleno de penas lo que apenas soporto.
¿No oyes caer las gotas de mi melancolía?


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