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Epitaphe de la nouvelle

Publié le 23 juillet 2008 par Isabelle Debruys
Non, c'est une blague.
En même temps, sans Annie Saumont et Anna Gavalda, on pourrait croire le genre quasiment éteint, en France en tous les cas. Je lisais, encore hier sur un blog, que la nouvelle ne se vend pas, donc, les éditeurs n'en veulent guère.
Ah.
Et si c'était l'inverse?
On m'a dit: renonce, au moins temporairement. Prouve d'abord que tu as du souffle: écris un roman. 150 000 signes minimum, a-t-on ajouté.
Il en faut du souffle, pourtant, pour ne pas le perdre sur un laps de temps si court, car si on s'essouffle, justement, c'est fini: le moindre temps mort est irrattrapable. La nouvelle peut avoir la foulée ample ou brève, elle peut avoir tous les rythmes, elle a souvent un point culminant que l'on place volontiers à la fin (la fameuse "chute") qu'il faut amener sans trébucher et asséner comme par surprise, avec légèreté, presque avec insouciance, l'air de rien, vraiment. Peut-être est-ce cet air de rien qui lui donne l'air de peu. Mais l'écriture de fiction, ce n'est que ça: donner l'air de ce qu'elle n'est pas.
Ce qui en fait un genre à part, c'est sa densité. Ce qui en fait son attrait, c'est sa brièveté. Faire "court" n'est pas faire "moins". Il n'y a pas de "mieux" ou de "moins bien". Il y a des histoires que l'on raconte.

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