Magazine Journal intime

Éducation scolaire en ligne, pas si efficace que ça…

Publié le 24 novembre 2020 par Gintonhic @GinTonHic

Au Premier Ministre, aux Ministres de la santé et de l’éducation et à tous ceux qui doivent prendre des décisions difficiles pour protéger la santé et la sécurité des citoyens du Québec en ces temps de Covid-19, merci de nous protéger au mieux de votre connaissance.

Ceci étant dit, permettez-moi d’apporter un nouvel éclairage, j’espère, quant aux cours à distance pour les étudiants.

Personnellement, je ne suis pas convaincue que les cours à distance sont efficaces.

Pourquoi me direz-vous ?

Quoique je n’ai pas de diplôme en enseignement scolaire, j’ai travaillé à titre de formatrice et conceptrice pédagogique pendant 30 ans en formation des adultes en entreprises. Pendant plus de 25 ans, j’ai travaillé à concevoir du matériel pédagogique pour des cours en ligne et à distance.

Pour avoir connu la conception de matériel pédagogique et de formation en présentiel et en ligne et à distance, je peux vous affirmer que les deux sont très différents et en tout. Les outils sont beaucoup plus complexes en ligne qu’en présentiel. Et faut-il savoir les utiliser, ce qui peut prendre plusieurs semaines et mois.

Également, on ne conçoit pas du matériel pédagogique en ligne comme on conçoit du matériel en présentiel.

Et on n’enseigne pas du tout de la même façon en classe virtuelle qu’en présentiel. Les techniques d’animation pour garder l’attention des élèves sont bien différentes.

Ceci étant dit, les connaissances et les habiletés des professeurs qui ont un permis d’enseignement ne sont pas les mêmes qu’un formateur qui désire se développer en formation et en conception de cours en lignes. Leur formation respective se retrouve dans deux baccalauréats différents.

Également, je ne sais pas si vous saviez, mais chaque professeur est responsable de rédiger son propre contenu de cours : théorie, activités d’apprentissage, exercices et évaluations, en fonction d’un cahier de compétence à atteindre. Ceci veut dire qu’il y a autant de cours différents que de professeurs pour une même discipline (ex. 5e année).

Alors, lorsqu’il s’agit de produire du matériel en ligne, chaque professeur doit développer son propre contenu. Ils ne sont pas tous habilités aux nouvelles technologies. J’imagine qu’ils se mettent à plusieurs pour s’aider. Moi, je le ferais en tout cas.
J’entendais aujourd’hui à RDI des étudiants se plaindre qu’ils ne recevaient que des documents en format .PDF pour seule formation à distance. Je ne suis pas surprise. Quand on ne sait pas manier les nouvelles technologies et surtout quand on n’a pas le temps de se virer de bord, c’est ce qui arrive.  Développer des cours en ligne demande du temps pour qu’ils soient efficaces. Vous demandez aux professeurs de se virer sur un dix cennes pour former en ligne, mais cela est impossible à part produire une copie de notes personnelles et de les remettre aux étudiants. Personne ne va les regarder. Aussi bien fermer les écoles. Point.
En gros c’est ce que je voulais mettre en lumière.
Cependant, j’aimerais revenir sur le fait que chaque professeur doit développer son propre matériel. Ce qui veut dire que si j’ai au Québec 25 professeurs de 5e année, j’ai 25 professeurs qui sont payés pour écrire un même cours.
Si j’étais en charge, j’arrêterais ça. Trop de perte de temps. Je créerais des postes de concepteurs pédagogiques qui seraient responsables de développer un seul cours pour les 25 professeurs de 5e année. Ceci permettrait aux professeurs plus expérimentés d’accéder à un poste sans étudiant et de faire profiter à tous les autres professeurs de leur expertise. 
Ceci permettrait également de libérer du temps des professeurs en classe pour assurer un meilleur suivi des apprentissages auprès des étudiants.

Bon j’ai dit.

Merci de prendre le temps de me lire.

Ginette Clairoux
  


Retour à La Une de Logo Paperblog