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Courbatures matinales…

Publié le 29 novembre 2020 par Ivanoff @ivanoff

Ce matin j’ai enveloppé mon coeur serré dans des mouchoirs brodés de tous les amours, de toutes les amitiés qui festonnent mon âme. J’ai laissé de côté tout ce qu’on peut se dire en comparant son chagrin à celui des autres. On ne se console pas de leur malheur, on ne s’apaise jamais en les confrontant à l’aune du sien…

L’orée du jour mitonne de quoi réchauffer ce drôle d’automne emprisonné. De jolies brumes matinales vont gracieusement s’évanouir sur la rosée posée sur la verdure. Les feuillus frissonnants se sont dénudés derrière les sapins pâlichons, la fraicheur recroqueville les ardeurs, Saint Martin a balayé les cendres de l’été, le soleil ne fait plus aucun zèle…

La beauté du ciel d’azur zébré des voiles nébuleux abandonnés par Morphée brouillent mes yeux, l’harmonie de l’orchestration des saisons, leur façon de s’effacer avec élégance pour permettre à la suivante de s’épanouir à son tour ne lasse pas de me ravir, quel panache que de reconnaitre sa défaite, fut-elle provisoire…

La grâce d’un matin de novembre me remplit du bonheur tout simple d’être là pour en jouir au-delà des tristesses indociles qui parfois s’emparent de mes entrailles. Je ne peux pas toujours museler l’histoire qui m’a modelée. Je l’autorise parfois à en souligner les angoisses, libres d’exister elles en perdent leur occulte puissance. L’eau rageuse déversée par le barrage se retrouve toute apaisée dans la rivière un peu plus bas, l’heure viendra plus tard de ne voir dans ce matin clair qu’une autre raison d’aller de l’avant, tout est affaire de perspective…

Les gouttes de pluie ruisselaient hier abreuvant la terre, chacune d’elles sont un espoir de voir un jour poindre une fleur ou un herbage… Ce matin La nature se trouvait sculptée de givre, les toits blanchis gardaient sur leurs tuiles l’empreinte des oiseaux qui s’y étaient posés.

Je vais aller marcher au bord de l’étang dont l’eau dormante se colore de la lumière du ciel, voilà que le soleil y trempe sa plume, les nuages gommés laissent la page vierge d’écriture, lui et moi allons en calligraphier une nouvelle sans gribouillages ni ratures, ce matin engourdi deviendra un après-midi qu’une embellie aura rendu léger et apaisé.


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