Magazine Journal intime

Je crois qu'il vaut mieux travailler qu'être en repos.

Publié le 25 juillet 2008 par Dan
http://img128.imageshack.us/img128/190/41ruesaintrome20ba.jpgMardi dernier j'étais en repos. Oufff!!! Pas de chef pour me dire: "Dan faites ceci, faites cela." Pas de téléphone, personne le doigt collé à la sonnette.... Le bonheur!

Direction: Les soldes! Je pars donc en centre ville farfouiller dans quelques friperies. Tout le monde affiche des soldes records mais quand je vois les articles, c'est moche!  Évidemment, je ne trouve rien.

En plus, niveau fringue, je ne suis pas vraiment "facile" à habiller. Ma mère vous en parlerait! Je suis une calamité dans les magasins. Je n'aime pas essayer les vêtements. J'ai des idées très arrêtées sur les vêtements que je cherche et je n'ai pas la folie de l'achat compulsif après avoir flashé sur des chaussettes écossaises en pure laine de mouton. Elles-même, assorties à un slip kangourou à carreaux rouges et bleus, du plus bel effet.
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Mais je me balade. Et cette balade-là, franchement, après être resté toute la semaine sous les néons de l'infirmerie, n'a pas de prix! Je vois enfin le soleil. Je ne savais même plus à quoi ressemblait le soleil. Je vois enfin la lumière. On pourrait me comparer à un petit enfant qui sort enfin à la lumière après des années d'isolement dans un abris anti-atomique, au fin fond du Larzac.

Ma peau ne se souvient même plus de la sensation que procurent les rayons de soleil. Mes poils se dressent sous l'effet de la petite brise qui les traverse. Mes sens exaltent sous les parfums et les sensations multiples que me donne ce monde extérieur. Je passe de magasin en magasin, le sourire aux lèvres, le regard vitreux, la bave aux lèvres, l'air bête!

J'arrive devant une vitrine aux couleurs acidulées. Elle attire mon regard et je m'apprête à rentrer quand patatrak!!!

La personne âgée qui vient de sortir du magasin dans lequel je pensai rentrer vient de se fracasser par terre. Il est tombé à mes pieds. Alors qu'il est toujours allongé à plat ventre sur mes chaussures et les pavés, mon cerveau ne fait qu'un tour et un choix s'impose alors à moi:

- Ne dit rien et file. Personne ne sait ici que tu es infirmier. Et puis franchement des personnes âgées, tu en vois assez la semaine....
- Aide-le quand même! Relève-le! Soigne-le! Démène-toi! Apporte-lui des soins.... allez dépêche-toi....

http://82.img.v4.skyrock.com/829/fireguedin/pics/1203988774_small.jpgIntérieurement, une petite voix me dit: "Putain, ça fait chier!". C'est le signal. Le choix est fait. Je me baisse et l'aide à se tourner pour qu'il arrête de saigner sur les pavés.Il va finir par me tâcher les chaussures.

Après un rapide tour de la personne, il semblerait que le nez soit pété. Ça saigne d'un joli fil de sang rouge fluo. Ça devient presque poétique à coté des couleurs acidulées de la vitrine du magasin.

Il n'a pas mal. Il n'a rien d'autre de cassé. Il saigne abondamment. C'est tout.

Deux policiers arrivent. Je me présente avant qu'ils n'aient l'idée de me demander mes papiers ou de me mettre les menottes, pensant certainement que je suis en train de racketer la personne. Il manquerait plus que ça... d'aller en taule! Je leur explique la situation rapidement et leur donne l'ordre d'appeler les pompiers. Ils s'exécutent sans broncher. Je suis même épaté de voir leur docilité.

Alors qu'un des deux policiers regarde le sang couler par la base du nez de la victime, avec la peau en choux-fleur, largement ouverte, donnant une vue plongeante sur l'os émiété. Il est prit d'un malaise.

Franchement, c'est bien ma veine. Une personne âgée qui s'écrase le nez sur mes chaussures, le policier qui me fait un malaise. Et moi qui suis censé être sur mon jour de repos....putain les boules!!

Une dame qui passait par là, vient m'aider. Elle s'approche du papi pendant que j'allonge le policier sur les pavés, avant qu'il n'ai l'idée de perdre connaissance et de se péter le nez à son tour, sur mon autre chaussure. Elle a une trop bonne idée, la dame qui vient m'aider. Elle demande au papi d'appuyer très fort sur le saignement avec un mouchoir en papier pour stopper l'écoulement. Elle argumente son idée en disant qu'elle à fait son diplôme de premiers secours.

Je me retourne et lui dit froidement mais calmement: "C'est bon, recules... Tu ne touches plus à rien." Elle me regarde surprise. Face à son étonnement, je me sens obligé de me justifier.
- Vous avez déjà eu une fracture?
- Non, pourquoi?
- Ben, quand vous en aurez une.... rappelez-vous d'appuyer très fort dessus.... vous comprendrez la débilité de ce que vous venez de dire!
Elle recule, rouge comme une pivoine, consciente de l'ânerie qu'elle vient de lancer devant l'assistance qui s'amasse tout autour de nous. Elle vient de comprendre l'intérêt du proverbe qui dit: " Quand on ne sait pas, On se tait!"

Dans mon boulot, il n'y a pas de place pour "l'à peu près". Tu ne sais pas,  tu passes la main. C'est comme ça.

Les pompiers arrivent. Ca ne saigne presque plus et mon petit papi à eu plus de peur que de mal. Ce n'est rien et ça s'arrangera sans problème avec du temps.
Je me tourne alors vers le policier qui semble faire la sieste sur le pavé et je me rend compte que son niveau de conscience diminue de plus en plus.

Je suis à deux doigts de lui mettre des claques devant tout le monde. Qui aurait cru ça? Dan en train de gifler un policier.... uh uh....sortez vos appareils photos!! Si je pars pas en taule là....

Les pompiers arrivent trop tôt... zuttt!!! J'étais à deux doigts....Revenez dans 5 minutes!!

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