Magazine Journal intime

Drôle de nuit

Publié le 04 août 2008 par Anaïs Valente

J’ai une sale manie depuis plusieurs semaines : m’endormir avec la TV.  Je mets la « minuterie » sur 30 minutes, et je m’endors au son de Grey’s Anatomy, de confessions intimes ou autre bêtise du genre.  Je sais, c’est nul, c’est mauvais pour la santé, ça tue les rares neurones encore en forme et ça abrutit ma cervelle.

Donc j’ai décidé de me sevrer, et depuis deux nuits, terminado la fiesta : je coupe la TV, j’éteins la lumière et je tente de m’endormir comme un bébé docile, dans le noir et le silence absolument absolu.

Par ailleurs, j’ai lavé mon oreiller en plumes, la semaine dernière.  Il est sorti de la machine à laver gorgé d’eau, à tel point que je lui ai offert deux essorages « linge pas délicat » supplémentaires, en vain.  Je l’ai ensuite mis au soleil afin de le sécher plus vite.  En vain.  Une semaine après lavage, il est toujours humide.  Mais le pire n’est pas là.  Le pire, c’est qu’il pue.  Il pue la rage.  Il pue la vieille poule mouillée, au sens premier du terme.  Il pue tellement que je n’ai pu le laisser dans le living, même à l’opposé de mon canapé, tant l’odeur est insoutenable.  Je l’ai donc mis dehors, en attendant de statuer sur son sort.

Vous me direz, quel rapport entre mon sevrage-TV et mon oreiller ?  Patience, j’y viens.

Hier donc, oreiller dehors, moi dans mon lit douillet, en train de regarder la nouvelle série de RTL, Army Wives (que je vous conseille, chuis déjà accro, pour ma part).  Soudain, j’aperçois une fusée blanche à travers ma tenture à demi fermée.   Enfin un gros pétard quoi.  Je m’étonne : un feu d’artifice un 3 août, keskispasànamur ???  Autre fusée blanche, puis troisième, puis quatrième.  Je ne me lève pas pour regarder.  Je me concentre sur mon feuilleton, rageant tout de même sur l’absurdité d’un feu d’artifice si peu de temps après celui du 21 juillet.  Mais soit.  En plus, il semble que les fusées soient toutes blanches.  Même pas original, ce feu d’artifice.  D’une fadeur.  Et bruyant.  Tellement bruyant qu’on dirait… un orage.   Et la pièce tombe enfin dans ma cervelle déneuronée : c’est un orach’, nin un feu d’artifiss’.  Pfff, blonde.  Un orage éloigné, mais un orage tout de même.

Après cette mésaventure passionnante, et qui méritait bien un billet, vous en conviendrez, je décide de faire dodo, et, forte de mes bonnes résolutions, je me love sous ma couette, dans le calme intégral.  Et je m’endors de suite.  Bingo.

Je suis réveillée en sursaut, peu après, par un bruit assourdissant.  Un bruit effrayant.  Un bruit de fin du monde.  D’abord horrifiée, après quelques secondes d’hébétude, je réalise le drame : il pleut.  Oh, ne riez pas, pas une petite pluie fine d’été, pas un chtit crachin d’automne, mais une drache nationale, des trombes d’eau qui se déversent sur ma moustiquaire et ma terrasse.  Impossible de dormir avec un tel bruit.  Mais impossible de me lever pour fermer la fenêtre.  Pas suffisamment réveillée pour agir.  Mais pas suffisamment somnolente pour m’endormir.  Et ça dure, ça dure, ça dure.  Jusqu’à ce que je réalise que ce que j’imaginais comme un événement dramatique et perturbateur de nuit n’est rien à côté de ce que je réalise ensuite, qui, là, est dramatique (cette phrase est mal torchée, je sais) : j’ai laissé mon oreiller sur la terrasse.  Mon oreiller encore mouillé qui pue la vieille poule, souvenez-vous.  (vous voyez qu’il a bel et bien une raison d’être présent dans ce billet, ce pauvre oreiller).  Ma nuit est gâchée.  Il n’est que minuit.  Il va encore pleuvoir des dizaines de minutes.  Et je n’aurai de cesse de songer à mon pauvre oreiller.  C’est pas une vie pour un oreiller ça.  D’autant que je vois mal comment le réhabiliter, vu l’odeur qui n’a pas été lavée par la pluie, croyez-moi…  Si vous avez des idées pour sauver un pauvre oreiller puant encore tout détrempé… je suis preneuse.



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