"Elle veut posséder les effluves de ceux qu'elle croise, mettre en flacon les peaux, les cheveux." Un soir de début décembre, alors qu'on célébrait les éditions du Grand Peut-Etre, Anne-Pascale de ComJ, tout en paillettes et en sourires, me parle d'une lecture époustouflante qu'elle vient de terminer, une réécriture du Parfum de Suskind, par Joanne Richoux aux éditions PKJ.
Je suis décidée à le lire, et elle me fait parvenir ce bijou sombre, une fragrance de papier qui marque dès sa couverture et son intention. C'est une descente aux enfers passionnelle pour Jade, qui ne vit que pour les odeurs, les traces olfactives, les liens laissés par le sillage. L'autrice nous immerge dans l'univers des odeurs et l'histoire des parfums, elle dessine une destinée aussi éphémère qu'incandescente, à travers une Jade-étoile-filante-ravageuse, qui brûle sa jeunesse par tous les sens.
Une écriture animale, puissante, écorchée, à la manière de son héroïne qu'on aimerait sauver mais dont on ne peut que constater l'embrasement. Ce roman enivre et déstabilise, il est sublime et sinistre à la fois dans sa mise en scène de la solitude, l'obsession, les amours dévastatrices
Depuis, je ne vaporise plus mon parfum de la même façon...
Ce roman hante encore longtemps après sa lecture, comme l'œuvre à qui elle rend hommage. Pour les plus aguerris des jeunes lecteurs, pour les grands ados et tous ensuite.
Sillage, Joanne Richoux, éditions PKJ (janvier 2023), 281p., 14,90€
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