Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 6,20-26.
En ce temps-là, Jésus, levant les yeux sur ses disciples, déclara : « Heureux, vous les pauvres, car le royaume de Dieu est à vous.Heureux, vous qui avez faim maintenant, car vous serez rassasiés. Heureux, vous qui pleurez maintenant, car vous rirez.
Heureux êtes-vous quand les hommes vous haïssent et vous excluent, quand ils insultent et rejettent votre nom comme méprisable, à cause du Fils de l’homme.
Ce jour-là, réjouissez-vous, tressaillez de joie, car alors votre récompense est grande dans le ciel ; c’est ainsi, en effet, que leurs pères traitaient les prophètes.
Mais quel malheur pour vous, les riches, car vous avez votre consolation !
Quel malheur pour vous qui êtes repus maintenant, car vous aurez faim ! Quel malheur pour vous qui riez maintenant, car vous serez dans le deuil et vous pleurerez !
Quel malheur pour vous lorsque tous les hommes disent du bien de vous ! C’est ainsi, en effet, que leurs pères traitaient les faux prophètes. » Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
Syméon le Nouveau Théologien (v. 949-1022)
moine grec
Hymnes 48, SC 196 (Hymnes III ; trad. J. Paramelle et L. Neyrand, éd du Cerf, 2003 ; p. 135-139 ; rev.)« Heureux, vous les pauvres, car le royaume de Dieu est à vous »
Malheur à ceux qui gardent leur richesse en dépôt ! Malheur à ceux qui veulent recevoir leur gloire des hommes ! Malheur à ceux qui se faufilent parmi les riches au lieu de désirer la gloire de Dieu, la richesse de Dieu, de désirer être unis avec lui et rien d’autre, car vain est le monde et tout ce qui est dans le monde, tout ne sera que vanités des vanités. (…) Malheur, mon âme, à ceux qui désirent la gloire des hommes, car alors ils seront privés de la gloire de Dieu ! Malheur, mon âme, à ceux qui gardent leur richesse entassée, car là-bas ils soupireront après une goutte d’eau ! Malheur, mon âme, à ceux qui mettent dans l’homme leur espérance, car l’homme mourra, et avec lui leurs espoirs, et alors ils se trouveront dénués de tout espoir ! Malheur, mon âme, à ceux qui trouvent ici-bas leur repos, car là-bas ils trouveront éternellement l’affliction ! Dis-moi, mon âme, pourquoi es-tu triste, que recherches-tu des biens de cette vie ! réponds-moi et je t’enseignerai de chacun l’utilité, laisse-toi instruire, apprends ce qu’il y a de bon en chacun. Veux-tu être glorifiée, dis-moi, veux-tu être louée ? Écoute donc ce qu’est l’honneur et ce qu’est le déshonneur. L’honneur, c’est d’honorer tous les êtres, mais Dieu plus qu’eux tous, de gagner pour toute richesse ses commandements et pour eux de souffrir les injures, pour eux les insultes, pour eux de supporter les outrages de toute sorte. Lorsqu’en effet, mon âme, tu t’es efforcée en quelque occasion d’honorer Dieu, de le glorifier, et pour cela tu as été outragée, méprisée, c’est alors que tu as obtenu l’honneur et la gloire qui demeurent, car la gloire de Dieu ne manquera pas de venir sur toi ; c’est alors que tous les anges te loueront, car tu auras honoré Dieu, Dieu qu’ils chantent eux-mêmes.