Sur internet, je tombais alors sur un agent immobilier qui semblait avoir des options abordables dans le nord de l’État. Il m’envoya quatre localisations sur whatsapp et sans même l’avoir rencontré, nous visitâmes quelques terrains. Mais sans aide, nous ne pouvions pas voir les délimitations et tout ressemble à de la jungle. Mon Indien préféré me demanda de n’interagir qu’avec des gens « connus ». Il faut dire que n’importe qui s’improvise agent aujourd’hui et souvent ils ne se déplacent pas avec les clients, ou bien les font payer pour ça. Pire encore, ils prennent 2% de commission, soit le double du reste de l’Inde, et certains ne font pas voir les papiers sans un acompte. Nous avons visité des terrains sur les scooters derrière de gros moustachus, dans des BMW avec des minettes en talons aiguille, avec nombre d’agents qui n’ont que quelques propriétés dans leur escarcelle et tous le même discours sur la démence des prix (et un certain ralentissement des deals depuis quelques mois), l’invasion étrangère sur le marché et la vitesse à laquelle les choses changent. La grande constance, c’est que les agents ne rappellent quasiment jamais, c’est à l’acheteur de les harceler.
Sur ce, une agente immobilière, sur Facebook, proposa à la vente une maison portugaise récemment retapée dans le sud-sud. Le village était pittoresque, figé dans le temps et la maison très belle depuis l’extérieur. Mais l’intérieur me déçut : la seule salle de bain qui tienne la route (et à l’époque la seule dans la maison) est à côté d’une grande cuisine (comme le faisait les colons portugais), les chambres plutôt petites et des portes-fenêtres partout empêchant de mettre des meubles. Surtout, les travaux avaient moins de deux mois et déjà des infiltrations étaient visibles ici et là, et les araignées avaient envahi les tuiles – or le plafond, dans les maisons portugaises, est très haut et difficile à atteindre. Ça sentait le vieux, l’humidité, et aucune des fenêtres n’avait vue sur le (petit) jardin. J’en arrivai alors à la conclusion que ces vieilles bâtisses au charme incroyable représentent trop d’efforts d’entretien pour quelqu’un d’aussi peu connecté à la réalité que moi-même. En fait, toute maison individuelle, ancienne ou récente, me semble tout sauf une sinécure : l’accès à l’eau et à l’électricité n’a rien de gagné, et puis il y a le jardin, avec une nature qui reprend ses droits très rapidement, etc.
Pourquoi ne pas regarder du côté des appartements alors ? En tout cas un de ceux qui offrent des vues incroyables sur les rizières, la forêt, une rivière ou la mer ? C’est plus facile à gérer, à louer et, hormis dans les quelques villes, la nature nous entoure tellement que la verdure continue de sauter aux yeux sans que les serpents s’invitent à l’intérieur. Et puis surtout, cela offre de la compagnie à notre fils. Nous en avons trouvé un pas mal du tout mais… la copropriété était en litige et les parties communes (dont la piscine) à l’abandon. Ça calme. Un autre nous a séduit avec une vue à 360°C sur les rizières et une ventilation exceptionnelle mais le prix était deux fois celui du marché, la résidence microscopique et il manquait des places de parking.
Pour l’instant, nous attendons de trouver la perle rare et que les prix baissent – beaucoup parlent d’une bulle post-Covid qui devrait exploser, mais j’en doute, les prix ont plus que doublé depuis 2020 et augmentent constamment même s’il semblerait que ça commence à se calmer.
À suivre…
Acheter un bien immobilier à Goa