<<Poésie d'un jour
"un grand embryon anonyme sauve ton îlot terrifié"
photo: → G.AdC
Dans le reflet mon œil qui se voit n’est pas humain.
C’est autre chose qui me regarde qui n’a ni la forme ni la couleur de
mon œil.
C’est peut-être la terre qui est remontée, la périphérie d’un orbe où
rien n’attend d’être déplacé.
L’œil continue dans la poitrine, les poumons, le long du dos, dans
les mollets puis les orteils, parmi les fourmis et leurs constructions
gigantesques.
Le bref hasard et notre théâtre au complet : tout un champ
de pierres
des carrousels lents
à l’intérieur de nos falaises
et nos collines avec troupeaux.
Tes os d’oiseau quelles élongations ont transformé tes paumes
en serres ?
Avec les récoltes cette année tu t’effaces sans bruit, tous tes gestes
te précèdent.
La sagesse de la terre retourne cette année dans son calcaire.
un grand embryon anonyme sauve ton îlot terrifié.
Raluca Maria Hanea, Disparition initiale, Dessins de Philippe Favier, Éditions Unes, 2023
RALUCA MARIA HANEA
■ Voir sur Terres de Femmes ▼
→ [on se couche sous les bois] (poème extrait de Babil)
■ Voir aussi ▼
→ (sur le site des éditions du Petit Pois) une notice bio-bibliographique sur Raluca Maria Hanea
→ (sur remue.net) Raluca Maria Hanea | sûre la cave
→ (sur remue.net) le site des éditions Unes