Mois d’octobre : mois du Rosaire

Publié le 01 octobre 2023 par Crioult

Méditation des Mystères du Rosaire

Le Rosaire est une forme de prière répétitive qui existe depuis le XIIe siècle. C’est à un chartreux, Dominique de Prusse (dès 1409 à Trèves) qu’il faut attribuer l’institution du Rosaire tel qu’on le connaît avec ses quinze mystères et ses cent cinquante « Je vous salue Marie ». Jean-Paul II a rajouté en 2002 cinq nouveaux mystères. Le frère Manuel Rivero, o.p., nous propose une méditation des Mystères.

 

Les mystères joyeux

L’Annonciation. L’ange Gabriel annonce à Marie : « Voici que tu concevras dans ton sein et enfanteras un fils, et tu l’appelleras du nom de Jésus » (Lc 1, 31). Jésus veut dire « Dieu sauve ». Le salut s’accomplit par l’Incarnation. Pour sauver l’homme Dieu se fait homme. Le corps humain et non le Temple de Jérusalem devient la demeure de Dieu parmi les hommes.

La Vierge Marie devient « le buisson ardent » car en elle brûle sans se consumer la flamme de l’amour divin. En Jésus « habite corporellement toute la Plénitude de la Divinité » (Col 2, 9). Comme Jacob à Béthel, nous pouvons nous exclamer : « Dieu est en ce lieu et je ne le savais pas ! » (Gn 28, 16).
Qu’avons-nous en commun avec Dieu ? La vie ? L’amour ? La raison ? L’image et la ressemblance ? Nous avons en commun avec Dieu l’humanité. L’une des trois personnes de la Trinité, le Fils, est homme. C’est cette humanité commune à Dieu et à chacun qui fonde la dignité sacrée de la personne, le dialogue des religions et les droits humains.

La Visitation. « Le Seigneur a renversé les potentats de leurs trônes et élevé les humbles » (Lc 1, 52), prie Marie dans le Magnificat en rencontrant sa cousine Élisabeth. Dieu enrichit l’humanité par la pauvreté de son Fils Jésus. Loin de dominer les hommes par sa force, le Fils de Dieu s’humilie lui-même en devenant fragile comme nous. Son corps humain connaît la faim, la soif, la fatigue, la souffrance… Par son abaissement, il exalte les humiliés qui comptent sur Dieu. Mystère paradoxal qui nous renvoie à Pâques où le Crucifié répand la Gloire de Dieu.

La naissance de Jésus. À Bethléem, Jésus est né dans une crèche. Certains historiens évoquent plutôt une grotte. Une étable n’est jamais un endroit propre et bien éclairé. Notre cœur non plus n’est pas limpide et pourtant Jésus vient y naître par la foi. La naissance de chaque enfant de ce monde n’est jamais très propre. Nous naissons dans le sang et les larmes. Il en va de même de notre naissance à la vie de Dieu qui passe par la recherche de Dieu, le péché et le repentir dans la lumière de la grâce.

La Présentation de Jésus au Temple et la purification de la Vierge Marie (photo). Par trois fois, saint Luc précise l’action du Saint-Esprit dans la démarche de Syméon qui accueille l’enfant Jésus dans ses bras. L’Esprit Saint repose sur lui. L’Esprit Saint l’avertit. L’Esprit Saint le pousse intérieurement à se rendre au Temple.
La vie spirituelle n’est rien d’autre que la vie dans l’Esprit Saint. C’est lui le grand protagoniste de nos journées et de nos victoires spirituelles contre l’esprit du mal. Viens Esprit Saint !

Le Recouvrement de Jésus au Temple. Saint Luc évangéliste souligne que ni Marie ni Joseph n’ont compris la parole de Jésus : « Ne saviez-vous pas que je dois être dans la maison de mon Père ? » (Lc 2, 49). Comme chaque chrétien, Marie et Joseph ont vécu dans la foi et de la foi. Ils ont commencé chaque journée sans connaître ce qu’ils allaient vivre mais ils savaient avec qui ils marchaient. Une autre appellation du Messie, l’Emmanuel, « Dieu avec nous », donne la clé nécessaire pour croire. Nous ne sommes pas seuls dans le cosmos. Le Sauveur fait route avec nous. Croire, c’est marcher avec Jésus.

Quant à Marie, « elle garde fidèlement toutes ces choses dans son cœur » (Lc 2, 51). C’est dans le cœur de Marie qu’est née la prière du Rosaire. C’est dans le cœur de Marie que chaque disciple de Jésus trouve accueil et consolation : « Voici ta mère » (Jn 19,27).

 

Les mystères lumineux

Le baptême de Jésus. « Tu es mon fils ; moi, aujourd’hui, je t’ai engendré » (Lc 3, 22). Ces paroles de Dieu le Père résonnent dans le ciel. Ce sont les paroles du Psaume deuxième (Ps 2,7) qui parlent de l’adoption filiale du Roi-Messie. Entouré de pécheurs, en prière, plongé dans les eaux du Jourdain, Jésus reçoit l’Esprit Saint sous la forme d’une colombe. Messie, en hébreu, et Christ, en grec, sont des mots synonymes qui veulent dire « oint ». Jésus n’a pas été oint d’huile comme les rois en Israël. Il a été oint de l’Esprit Saint. Sur lui a ruisselé en plénitude l’Esprit Saint.

Le chrétien est aussi un autre Christ, oint de l’Esprit de Jésus. Le baptême chrétien représente une nouvelle naissance de l’eau et de l’Esprit.

Les noces de Cana. Marie, la mère de Jésus, n’a pas une foi éthérée. Pour elle, croire c’est faire la volonté de Dieu qui consiste à accueillir Jésus l’Envoyé du Père et à aimer comme il aime. C’est pourquoi, à Cana, Marie dit aux servants : « Tout ce qu’il vous dira, faites-le » (Jn 2, 5). Ce n’est pas en récitant des prières que l’homme entre dans le Royaume des cieux mais en accomplissant la volonté de Dieu. Marie construit sur le roc car elle garde la parole de Jésus dans son cœur et la met en pratique. Ce qui n’est pas bien ne dure pas. L’expérience nous le prouve. Marie demeure vivante et heureuse car elle vit de manière unifiée. En elle, la pensée, le cœur, la parole et l’action ne font qu’un. Aussi Jésus accomplit-il des miracles à sa prière respectueuse : « Ils n’ont pas de vin ». Marie ne dit pas : « change l’eau en vin ». Elle présente les besoins des nouveaux époux qu’elle perçoit de son regard pénétrant tout en laissant à son fils la liberté d’agir selon la pensée de Dieu. Et Jésus manifeste sa gloire.

Jésus à la synagogue de Nazareth. Dans la synagogue de sa ville, Jésus lit un beau passage du prophète Isaïe : « L’Esprit du Seigneur est sur moi, parce qu’il m’a consacré par l’onction, pour porter la bonne nouvelle aux pauvres » (Is 61, 1). En refermant le rouleau dont les dimensions prouvent l’importance de la synagogue de Nazareth, Jésus déclare : « Aujourd’hui s’accomplit à vos oreilles ce passage de l’Écriture » (Lc 4, 21). En Jésus les prophéties de l’Ancien Testament trouvent leur réalisation et leur plénitude.

Aujourd’hui, chaque fois que la Parole de Dieu est annoncée et expliquée, particulièrement au cours de la liturgie, nous pouvons dire avec Jésus : « Aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Écriture ». L’homélie à la messe actualise la prédication évangélique. Le prêtre continue l’œuvre du salut en prêchant l’Évangile et en le commentant de manière à mettre en lumière l’action de Dieu au cœur de l’Église et de l’humanité. Il en va de même pour le témoignage apostolique des baptisés qui annoncent par l’exemple et l’interprétation fidèle des Écritures le mystère de Jésus.

La Transfiguration. Sur le mont Thabor, les apôtres Pierre, Jacques et Jean sont heureux. Ils sont envahis par le bonheur de la prière qui unit à Dieu. La lumière du Christ qui fait resplendir ses vêtements leur montre la face divine et cachée de leur maître. La présence de Moïse et d’Élie annoncent l’exode, c’est-à-dire « le départ » prochain de Jésus vers son Père. La voix du Père oriente les yeux et le cœur des disciples vers l’alpha et l’oméga, le centre et la clé de l’histoire du monde : « Celui-ci est mon Fils, l’Élu, écoutez-le » (Lc 9, 35).

Pourquoi ne pas partager nos moments heureux vécus dans la foi et la prière alors que nous nous plaignons souvent du silence de Dieu ?

La Cène. Lors de la célébration de la dernière Cène, Jésus manifeste le sens de sa mort. Il va donner sa vie pour le salut des hommes. La mort, instant d’anéantissement, est en réalité le moment le plus sublime de la vie de Jésus : offrande absolue de son corps et de son sang dans l’amour pour la rémission des péchés. L’amour parfait efface la mort engendrée par le refus de croire et d’aimer.

La véritable mort se trouve dans le péché. Le pardon de Jésus représente la résurrection de l’âme offerte à tout homme.

L’Eucharistie, sacrement de l’amour de Dieu, efface le péché : « Voici l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde ».
Les mourants communient au Corps du Christ, viatique, pain pour la traversée de la mort, qui nous fait partager sa résurrection d’entre les morts.

 

Les mystères douloureux

Gethsémani. « Abba (Père) ! Tout t’est possible : éloigne de moi cette coupe ; pourtant pas ce que je veux mais ce que tu veux ! » (Mc 14, 36). À la veille de sa crucifixion, Jésus prie son Père avec les mots de sa langue maternelle, l’araméen. Abba veut dire « papa ». Aucun Juif n’avait osé appeler Dieu « papa ». Ce mot affectueux manifeste l’union intime et filiale de Jésus avec Dieu le Père. Le Saint-Esprit répandu dans les cœurs des baptisés prie aussi « Abba ». La prière de Jésus passe par l’Esprit Saint dans le cœur de ses disciples. Ce n’est pas l’homme qui prie mais l’Esprit qui prie en lui. C’est pourquoi le grand mystique dominicain de l’École rhénane du XIVe siècle, maître Eckhart enseignait : « Nous ne prions pas, nous sommes priés ».

La flagellation. Le Fils de Dieu, le Saint, est fouetté par des soldats qui se moquent de lui. Supplice cruel qui fait resplendir l’amour infini du Christ célébré dans l’Eucharistie : « Le sang versé pour la multitude en rémission des péchés ». Ce n’est pas la souffrance qui sauve mais l’amour qui se dévoile dans l’épreuve. Jésus n’est pas un prophète illuminé ni un révolutionnaire raté. Il donne sa vie librement pour la rémission des péchés. En regardant Jésus, victime d’un procès truqué, nous comprenons la grandeur de Dieu et notre bassesse humaine. Le corps tuméfié du Serviteur souffrant frappe notre conscience, souvent insensible voire anesthésiée. Il ne s’agit pas de plaindre le condamné à mort mais de se remettre en cause dans une démarche de conversion de mentalité et de mœurs.

Le couronnement d’épines (photo). L’ange Gabriel avait annoncé à Marie que son fils Jésus allait recevoir le trône de David, son père : « Il régnera sur la maison de Jacob pour les siècles et son règne n’aura pas de fin » (Lc 1, 33). Le voici maintenant ridiculisé par des étrangers qui l’ont revêtu d’une couronne d’épines et le frappent avec un roseau pour enfoncer les pointes du buisson dans son cerveau. Cependant, Jésus n’a pas l’idée du mal. En son cœur, point de vengeance.

Le portement de la croix. 
Sur le chemin du Calvaire un homme, Simon de Cyrène, aide un autre homme, Jésus. Au début c’est par devoir. Les soldats romains voyant le condamné ployer sous le poids de la croix ont demandé à Simon qui revenait des champs, fatigué après une journée de travail, de porter la croix. « Pas de chance ! », a-t-il probablement murmuré dans son esprit. Pourtant au fur et à mesure qu’il partage le poids de la croix avec le prophète de Nazareth, Simon découvre un mystère qui le bouleverse et le rend même heureux. Au contact avec Jésus, alors qu’il peine à soulever le bois, Simon sent monter en lui la grâce. Il est en train d’aider le Fils de Dieu lui-même. Jamais Dieu n’a été aussi proche que sur le Calvaire en partageant la souffrance d’un condamné à mort, Jésus.

Ce que nous faisons aux malades, aux prisonniers, aux étrangers, aux affamés, c’est à Jésus lui-même que nous le faisons.

La mort de Jésus en croix. Sur la croix, Jésus crie. Moulu par la souffrance, il n’arrive pas à respirer. Cloué au bois, son corps sent la mort s’approcher. Il se sent même abandonné par son Père : « Éli, Éli, lema sabachtani ? », c’est-à-dire « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » (Mt 27, 46). Au moment où son être va subir la déchirure de la mort, Jésus hurle dans une horrible solitude à la recherche du Père. Judas l’a trahi. Pierre l’a renié. Les chefs des prêtres, les anciens et les scribes, hommes religieux de son peuple, l’ont condamné pour blasphème et imposture. Triste et abandonné, Jésus ne sent pas la présence de son Père. Mais sa confiance en lui demeure intacte, pure, parfaite : « Père, en tes mains je remets mon esprit » (Lc 23,46).

Au pied de la croix les badauds pensent qu’il appelle Élie, le prophète. Parlant araméen, leur connaissance de l’hébreu semble rudimentaire au point de confondre les mots. Mais Jésus ne se tourne pas vers un prophète si grand soit-il mais vers son Père qui l’a envoyé pour une mission : « Tout est accompli » (Jn 19, 30). Il ne dit pas « tout est fini » mais tout est accompli dans le don absolu de lui-même pour le salut des hommes.

 

Les mystères douloureux

Gethsémani. « Abba (Père) ! Tout t’est possible : éloigne de moi cette coupe ; pourtant pas ce que je veux mais ce que tu veux ! » (Mc 14, 36). À la veille de sa crucifixion, Jésus prie son Père avec les mots de sa langue maternelle, l’araméen. Abba veut dire « papa ». Aucun Juif n’avait osé appeler Dieu « papa ». Ce mot affectueux manifeste l’union intime et filiale de Jésus avec Dieu le Père. Le Saint-Esprit répandu dans les cœurs des baptisés prie aussi « Abba ». La prière de Jésus passe par l’Esprit Saint dans le cœur de ses disciples. Ce n’est pas l’homme qui prie mais l’Esprit qui prie en lui. C’est pourquoi le grand mystique dominicain de l’École rhénane du XIVe siècle, maître Eckhart enseignait : « Nous ne prions pas, nous sommes priés ».

La flagellation. Le Fils de Dieu, le Saint, est fouetté par des soldats qui se moquent de lui. Supplice cruel qui fait resplendir l’amour infini du Christ célébré dans l’Eucharistie : « Le sang versé pour la multitude en rémission des péchés ». Ce n’est pas la souffrance qui sauve mais l’amour qui se dévoile dans l’épreuve. Jésus n’est pas un prophète illuminé ni un révolutionnaire raté. Il donne sa vie librement pour la rémission des péchés. En regardant Jésus, victime d’un procès truqué, nous comprenons la grandeur de Dieu et notre bassesse humaine. Le corps tuméfié du Serviteur souffrant frappe notre conscience, souvent insensible voire anesthésiée. Il ne s’agit pas de plaindre le condamné à mort mais de se remettre en cause dans une démarche de conversion de mentalité et de mœurs.

Le couronnement d’épines (photo). L’ange Gabriel avait annoncé à Marie que son fils Jésus allait recevoir le trône de David, son père : « Il régnera sur la maison de Jacob pour les siècles et son règne n’aura pas de fin » (Lc 1, 33). Le voici maintenant ridiculisé par des étrangers qui l’ont revêtu d’une couronne d’épines et le frappent avec un roseau pour enfoncer les pointes du buisson dans son cerveau. Cependant, Jésus n’a pas l’idée du mal. En son cœur, point de vengeance.

Le portement de la croix. 
Sur le chemin du Calvaire un homme, Simon de Cyrène, aide un autre homme, Jésus. Au début c’est par devoir. Les soldats romains voyant le condamné ployer sous le poids de la croix ont demandé à Simon qui revenait des champs, fatigué après une journée de travail, de porter la croix. « Pas de chance ! », a-t-il probablement murmuré dans son esprit. Pourtant au fur et à mesure qu’il partage le poids de la croix avec le prophète de Nazareth, Simon découvre un mystère qui le bouleverse et le rend même heureux. Au contact avec Jésus, alors qu’il peine à soulever le bois, Simon sent monter en lui la grâce. Il est en train d’aider le Fils de Dieu lui-même. Jamais Dieu n’a été aussi proche que sur le Calvaire en partageant la souffrance d’un condamné à mort, Jésus.

Ce que nous faisons aux malades, aux prisonniers, aux étrangers, aux affamés, c’est à Jésus lui-même que nous le faisons.

La mort de Jésus en croix. Sur la croix, Jésus crie. Moulu par la souffrance, il n’arrive pas à respirer. Cloué au bois, son corps sent la mort s’approcher. Il se sent même abandonné par son Père : « Éli, Éli, lema sabachtani ? », c’est-à-dire « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » (Mt 27, 46). Au moment où son être va subir la déchirure de la mort, Jésus hurle dans une horrible solitude à la recherche du Père. Judas l’a trahi. Pierre l’a renié. Les chefs des prêtres, les anciens et les scribes, hommes religieux de son peuple, l’ont condamné pour blasphème et imposture. Triste et abandonné, Jésus ne sent pas la présence de son Père. Mais sa confiance en lui demeure intacte, pure, parfaite : « Père, en tes mains je remets mon esprit » (Lc 23,46).

Au pied de la croix les badauds pensent qu’il appelle Élie, le prophète. Parlant araméen, leur connaissance de l’hébreu semble rudimentaire au point de confondre les mots. Mais Jésus ne se tourne pas vers un prophète si grand soit-il mais vers son Père qui l’a envoyé pour une mission : « Tout est accompli » (Jn 19, 30). Il ne dit pas « tout est fini » mais tout est accompli dans le don absolu de lui-même pour le salut des hommes.

 

Les mystères glorieux

La Résurrection. Ressuscité d’entre les morts, Jésus n’apparaît pas à Pilate ni aux grands-prêtres mais uniquement à ses disciples. Sans tambour ni trompettes, sans tonnerre ni éclairs, dans la discrétion des rencontres personnelles, Jésus se manifeste aux apôtres. Il communique avec eux à travers les plaies de sa Passion : les saints stigmates de ses mains et de ses pieds. Thomas, l’incrédule, celui qui veut toucher pour croire, est invité à mettre sa main dans le côté transpercé du Sauveur.

Notre Dieu est discret. C’est au quotidien qu’il vient à notre rencontre non pas en dehors des souffrances mais dans la douleur qu’il a expérimentée dans sa propre chair.

L’Ascension. Le mystère de l’Ascension inspire les peintres d’icônes. Quarante jours après sa résurrection, le Carême de la joie, Jésus monte au Ciel glorifié dans son corps et dans son âme. La glorification du corps de Jésus à la droite de Dieu le Père représente le but et l’accomplissement de la vocation de l’homme à partager la vie de Dieu.

Le corps humain atteint par la maladie et la mort atteindra aussi la résurrection dans le Christ. Jésus, le Fils de Dieu, est descendu du Ciel pour que nous y montions. Il a pris notre nature mortelle pour nous rendre participants de son immortalité. Il a connu l’écartèlement de l’âme et de la chair dans sa mort pour unifier notre chair et notre âme dans la résurrection. Il a goûté l’amertume de l’isolement dans la Passion et dans la mort, pour nous associer à jamais à la vie de son Père et de nos frères dans la communion des saints bienheureuse jusqu’au point de former « un seul corps et un seul esprit dans le Christ » (Prière eucharistique III).

Monté au Ciel, Jésus nous prépare une place pour que là où il est nous soyons aussi avec lui.

La Pentecôte (photo). À Jérusalem, l’Esprit Saint descend sur les Juifs de la diaspora rassemblés pour célébrer l’alliance du Sinaï entre Dieu et Israël. Ces Juifs venus de « toutes les nations » (Ac 2, 5), vont recevoir l’esprit sous la forme de « langues de feu » pour proclamer les merveilles de Dieu à toute la terre. « Le salut vient des Juifs » (Jn 4, 22), c’est pourquoi saint Luc prend soin de faire partir l’annonce du salut de Jérusalem, la ville sainte, centre du monde pour les Juifs.
Par le don de l’Esprit Saint, l’Église va grandir petit à petit au rythme des voyages missionnaires et des persécutions. L’Église, « le Christ répandu et communiqué », va se développer par l’annonce de l’Évangile. Les chrétiens, habités par « la langue de feu », symbole de l’Esprit d’amour, vont proposer le salut aux pays du bassin méditerranéen et dans le monde entier.

La Trinité s’est humanisée dans l’Incarnation de Jésus et elle continue de s’humaniser au fur et à mesure que le Corps du Christ, l’Église, se développe par la foi et les sacrements.

L’Assomption de la Vierge Marie et son couronnement comme Reine de la création. La Vierge Marie, la mère de Jésus, la Mère de Dieu, n’a pas connu la corruption du tombeau. Glorifiée dans son corps et dans son âme, elle annonce la glorification de toute l’Église. En Marie, nous pouvons contempler notre propre mystère. Le chrétien comprend le mystère de Dieu et son propre mystère en regardant la Vierge Marie. Comme dans un miroir très pur nous voyons en elle l’image de l’Église appelée à devenir l’Épouse du Christ sans tache ni ride, pure et immaculée, heureuse de partager l’amour de son Époux, le Christ.

Au Ciel, la Vierge Marie, la toute sainte, intercède pour son peuple, l’Église et l’humanité, comme le faisaient les reines en Israël. Cause de notre joie, par sa prière auprès de son Fils Jésus, le seul médiateur entre Dieu et les hommes, l’humanité reçoit la grâce de la résurrection.

Au Ciel, la Vierge Marie comme une maquette fait entrevoir l’avenir de l’Église, la Jérusalem nouvelle, éclairée par la lumière du Premier-né d’entre les morts.

Le Jugement dernier. Au dernier jour, nous serons jugés sur l’amour. L’amour sera notre passeport pour entrer dans la vie éternelle. Ce n’est pas celui qui dit « Seigneur, Seigneur ! » qui accédera au Royaume des cieux mais celui qui aura partagé avec les malades, les faibles, les migrants, les détenus…
Chaque jour, le Christ nous donne rendez-vous en la personne du pauvre. La vie éternelle est déjà commencée pour l’homme qui élève son âme vers Dieu et qui se penche vers son prochain.

 

En savoir +

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