Mieux vaut en rire pour n’en pas pleurer

Publié le 14 mai 2007 par Stella

Un drôle de site circule chez mes amis blogeurs en ce moment. L’essayer c’est l’adopter, allez voir, surtout pour les délateurs qui y ont écrit, certains ont eu drôlement raison… J’ai par ailleurs constaté, non sans une certaine satisfaction, que le dénommé Bigard y était épinglé. Du coup, je me suis souvenue d’un petit édito d’il y a une paire d’années qui n’a pas vieilli.

Cette année-là, au mois de mai, dans le métro parisien, on pouvait voir d’immenses panneaux publicitaires de quatre mètres par trois avec, sur fond noir, un grand slip blanc à l’intérieur duquel on devinait aisément les attributs virils de son propriétaire. Le slogan : Bigard bourre Bercy. Décodage : Jean-Marie Bigard (« comique » français) remplit (de spectateurs) Bercy (le palais omnisport, dix sept mille places). Pour qui pratique un peu l’argot français, le message était clairement en dessous de la ceinture, voire même en dessous du seuil de respect auquel a droit le simple spectateur qui investit plusieurs dizaines (voire une centaine, s’il vient à plusieurs) d’euros pour se divertir, en direct, avec les blagues dudit Bigard. Mais pourquoi pas. La provocation est, comme la vengeance, un plat qui se mange froid. Le plat était peut-être quand même un peu indigeste, car la RATP nous a assez rapidement débarrassé de l’horreur. Quand je pense que, quelques années plus tard, cette même RATP a osé nous resservir le même triste sire avec, en lieux et place de ses attributs, une moule crue, je me dis que décidément, la c…, la vulgarité et la bêtise ne tuent pas même lorsqu’elles naviguent de conserve.

Amis spectateurs qui restez sur votre faim, allez donc plutôt voir le prochain spectacle de Bruno Amoussou et Sandrine Bulteau lorsqu’ils reviendront sur scène. Ce Béninois et sa Française d’épouse s’empoignent avec un maximum de truculence, d’humour et d’ironie acide, voire décapante. Leurs sujets : les flics, le racisme, la politique, l’amour etc. De l’humour et de la provocation qui font un bien fou, surtout dans les circonstances qui se préparent. Il y a deux ans, leur spectacle intitulé Black and White avait provoqué quelques réactions : des Blancs s’étaient avoués choqués par certains sketches, s’étaient retenus de rire à certains propos. Comme si sommeillait toujours un petit malaise à reconnaître le racisme ordinaire. Le public noir s’était marré franchement. Il faut dire que quand on n’a plus rien à perdre…