<<Poésie d'un jour
Portrait de Maryse au blouson vert , par → Pierre Ambrogiani
(Collection Maryse Gandolfo) Source Drouot
Je regarde longtemps couler
le sang pâle des nébuleuses
de mon pauvre corps étoilé
Ah ! que mon âme est malheureuse
Et je m’en vais crucifiée
en costume de mi-carême
sans personne à qui me fier
qu’on est malheureux quand on aime
Les réverbères ont un air las
les maisons sont brodées de lune
mon malheur vient de ce que le
couleur de mes cheveux est brune.
Je cherche un étang de rêve
où m’endormir près du couchant
que t’importera si je crève
et que le monde est donc méchant
Je regarde longtemps couler
le sang pâle des nébuleuses
de mon pauvre corps étoilé
Ah ! que mon âme est malheureuse
Octobre 1950
Maryse Gandolfo, Je m’en irai à pas glissés, vers le soleil… Poésie, Livre de gratitude et d’amitié
conçu par Louis Rama et composé par Marc Peyret, Imagineur à L’Isle-sur-Sorgue
avec Hélène Jouanneau infographiste virtuose, 2021, Le Thor.
Marseille 1940-1943, Maryse, passionnée de littérature, écrit. Notations brèves, presque des Haï-ku, des visions, des sensations.
Un regard clair, jeté sur la ville, le port, les marins, les navires. Chanson d’une toute jeune femme à peine sortie de l’enfance à la découverte d’elle-même et du monde.
C’est la guerre et pourtant tout est lumière, légèreté.