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Manifestation : Élisabeth Borne, une vision particulière de l’unité nationale

Publié le 17 novembre 2023 par Observatoiredumensonge

« De la petite poloche », avait éructé le garde des Sceaux Éric Dupond-Moretti, à l’Assemblée. Toute honte bue, il accusait le RN, le 18 octobre 2022, d’exploiter le drame de la petite Lola. Tout est bon contre les partis de Marine Le Pen ou d’Éric Zemmour. Ce 12 novembre, alors que toutes les formations politiques, sauf La France insoumise (LFI), défilaient à Paris et ailleurs contre l’antisémitisme, Élisabeth Borne n’a pu s’empêcher d’envoyer aux Français un message indigne et incohérent, qui en dit long sur ses priorités.

Je marcherai tout à l’heure pour les valeurs de la République et contre l’antisémitisme, car ce combat est vital pour notre cohésion nationale.
Les postures n’ont pas leur place dans ce moment grave.
L’absence de La France Insoumise parle d’elle-même.
La présence du…

— Élisabeth BORNE (@Elisabeth_Borne) November 12, 2023

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« Cohésion nationale » ?

Sa première phrase aurait pu être signée de tous les manifestants, Marine Le Pen et Éric Zemmour ou Marion Maréchal compris : « Je marcherai tout à l’heure pour les valeurs de la République et contre l’antisémitisme, car ce combat est vital pour notre cohésion nationale », lance notre Premier ministre. Fort bien. Elle aurait pu ajouter que cette cohésion nationale est vitale pour la France. Qu’il est de son devoir, en tant que chef du gouvernement de tous les Français, de la protéger, de l’entretenir, cette unité, fût-ce l’instant d’une manifestation. Elle aurait pu se situer dans le sillage du président de la République qui a tenté l’unité, pour une fois remisant ses provocations et ses « envies d’emmerder » une partie de ses administrés. Elle aurait pu songer aux grands principes, ou simplement à ces Français juifs visés par des ressortissants d’une immigration sans frein et qui n’ont pas besoin qu’on jette de l’huile sur le feu. Elle aurait pu avoir, sinon un geste, au moins un silence en hommage à ces Français qui sont venus derrière Marine Le Pen dire, justement, que l’union nationale n’est pas pour eux un slogan vide de sens. Ils aiment la France, leur patrie, leur nation : « la cohésion nationale », pour eux, a un sens.

L’occasion ratée

Les accueillir sans leur cracher dessus, c’était, pour Élisabeth Borne, le temps d’une manifestation, l’occasion ou jamais de taire les haines, de jeter la rancune à la rivière, d’oublier les petits calculs électoraux, les cordons sanitaires stratégiques, les anathèmes, les mots d’oiseaux, les vieilles haines recuites, les manœuvres d’appareil et les réflexes pavloviens d’une gauche (la sienne) qui fait encore la morale, les mains rouges du sang des victimes de l’immigration islamiste. C’était le moment, le temps d’une après-midi, de s’élever, de songer au pays meurtri, de calmer le jeu.

« Les postures n’ont pas leur place dans ce moment grave », dit-elle justement, ajoutant que « l’absence de La France insoumise parle d’elle-même ». Mélenchon a été clair, en effet, ce 13 novembre, allant jusqu’à se réjouir d’un échec de la mobilisation.

Les provocations de Mélenchon passent. Élisabeth Borne pourrait s’inquiéter de l’absence, dans les rangs de la manifestation, de ces banlieues qui ont voté Mélenchon en masse lors de la dernière élection présidentielle. Il y a là une blessure profonde dans l’unité nationale : Borne passe comme zéphyr sur cette déchirure française. « L’absence de La France insoumise parle d’elle-même » ? C’est une condamnation à demi-mot, par défaut.

C’est que le Premier ministre réserve ses piques les plus cruelles à un parti, un seul. Un parti qui a immédiatement décidé de manifester avec tous ses députés, ses élus, ses partisans. Un parti dans lequel le mot d’ordre, décidé très tôt par Marine Le Pen, n’a pas souffert la moindre contestation. Coup de chapeau ? Pas vraiment : « La présence du Rassemblement national ne trompe personne », prend le soin d’écrire le Premier ministre, juste avant la manifestation.

Que devait faire le RN ?

Qu’aurait dû faire l’opposition patriotique en France ? Exprimer son refus de manifester ? Gageons que le jugement de Borne, ministre de Macron depuis 2017 et ancienne directrice du cabinet de Ségolène Royal au ministère de l’Écologie et, donc, largement complice du désastre migratoire et de ses conséquences, ne se serait pas contenté de laisser parler d’elle-même l’absence du RN, comme elle l’a fait pour LFI. On entend déjà les cris d’orfraie, les accusations d’antisémitisme éternel et forcené, les mises au ban, les « infâmes », « infects », « atroce », « terrible » et leur cortège d’indignations feintes, la vertu en bandoulière et la main sur le cœur.

Le RN et Reconquête manifestent : au lieu de s’en réjouir, Élisabeth Borne ne craint pas de piétiner l’union nationale à laquelle elle vient d’appeler pour accuser, toute en silences et en sous-entendus, un parti qui représente aujourd’hui les intentions de vote au deuxième tour d’environ un Français sur deux. Les accuser a minima d’insincérité, au pire d’antisémitisme à peine voilé. Tout de même. Sur la foi de quoi ? Avec ce genre d’apôtre, l’unité n’a plus besoin d’ennemi.

Il faut bien le constater : pour celle qui a pour charge de gouverner la France et ses 67 millions d’habitants, la lutte partisane passe avant le souci de l’unité nationale. Cette unité nationale a ainsi, aujourd’hui, deux bourreaux de premier plan : Borne et Mélenchon.

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