Magazine Journal intime

Karl

Publié le 19 novembre 2023 par Barbu De Ville @barbudeville

Source photo: Archives Néomédia

Ce soir, dans le ciel de l’assomption by the sea, il y a une étoile filante qui brille. Un cowboy est mort avant l’ombre. Je ne sais pas si l’Amérique pleure ce soir, mais une chose est sûre, Karl Tremblay aura marqué notre imaginaire collectif.

À bout de souffle, à bout de vie, le guerrier chantant assit devant des milliers de personnes sur les plaines d’Abraham. Il demande de l’aide à son public pour fredonner la toune. Il est humble, beau et grandiose. Il est à hauteur d’homme.

Égoïstement, je pleure la fin d’un groupe mythique en quelque sorte, je ne suis qu’un humain après tout. La voix d’une génération s’éteint, la mienne aussi, la génération X. celle avec une clé dans le cou en revenant de l’école.

Les étoiles filantes jouant à travers les haut-parleurs de ma radio dans le trafic, moi qui ai entendu cette chanson des milliers de fois, elle résonnait de façon différente en ce soir mélancolique. Je fredonne la toune avec lui. C’est comme si la francophonie était en deuil d’un membre de sa famille. Le soleil va aller se coucher comme à l’habitude pour faire place à la nuit, comme d’habitude. Demain la terre va continuer de tourner, mais peut-être pas de la même façon. En tous cas, elle va être moins poétique notre toute petite planète.

J’ai le spleen, je me dis qu’il ne faut pas essayer de comprendre la vie c’est plus grand que nous. Nous sommes peu de choses, presque rien, sauf certains soirs comme celui des plaines d’Abraham! On vit, on meurt entre les deux ont fait du bruit. Karl aura eu une fin à sa hauteur, à sa grandeur d’âme. Un peu partout on lui rend hommage, dans toutes les sphères de la société, du premier ministre jusqu’au aux plus pauvres! Je l’imagine en haut où je ne sais pas où un sourire fendu jusqu’aux oreilles et quelques larmes.

C’est peut-être ça finalement l’infini, les albums des Cowboys qui vont perdurer dans le temps c’est son infini. Ce soir je prendrais deux minutes pour maudire la vie, lui dire qu’elle injuste parfois,que Karl avait juste 47ans et la vie devant lui, au-delà des cowboys il ne verra pas ses enfants grandir. Attache ta tuque avec de la broche, car la vie c’est une longue montée vers le haut pis après ça descend sur un hostie de temps.

Il aura marqué son époque à sa façon tout simplement. Les rideaux sont tombés pour la dernière fois. Karl est parti la tête haute.

Et il est peut-être finalement rentré les pieds g’lés,Juste à temps pour Passe-Partout…


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Barbu De Ville 1226 partages Voir son blog