Sur l’île de Chorao, une vieille bâtisse entourée de manguiers était en vente à un prix raisonnable. Mais la banque mit trop de temps à nous donner le prêt.
Dans la foulée, nous avons continué à regarder dans ce coin de Goa. Je me suis enthousiasmée pour un grand terrain avec un manguier en plein milieu. A réception des plans, j’ai réalisé que ma notion des distances était catastrophique et que la zone allouée ne représentait qu’un tiers du terrain, et tout en longueur.
Nous avons alors délaissé cette île, après un nombre incalculable de traversées de ferry. Trop éloigné de tout, trop susceptible d’être bientôt recouvert par les eaux. Et nous avons redirigé notre énergie vers le sud, plus près des belles plages. Je me suis emballée pour un terrain près d’une rizière. Mais une hypothèque vieille de soixante ans nous a refroidis, d’autant que le testament du prêtre préteur ne mentionnait pas qu’elle ait été acquittée.
Un terrain encore plus sympa nous fit alors de l’œil. Un peu grand pour nous mais que diable ! Mais ce projet fut torpillé par la présence du générateur d’un hôtel cinq étoiles dont le ronron était clairement audible.
Nous partîmes alors à la recherche d’un appartement avec vue. Cela nous éviterait les emmerdements pour faire construire – qui s’annonçaient énormes, vu combien il est déjà difficile de trouver un emplacement. Et puis cela nous assurerait de la compagnie pour notre fils. Enfin, cela nous permettrait de rentabiliser immédiatement, soit en y habitant soit en louant. Deux appartements mitoyens avec vue à 360° et une ventilation incroyable nous séduisirent – pas besoin d’un jardin quand on voit les rizières et la forêt de partout ! Mais nous n’étions pas prêts à payer plus que 25% du prix du marché…
Un autre appartement aurait pu faire l’affaire, avec une vague vue sur la mer. Refait à neuf, il n’envoyait pas du s rêve mais c’était un bon deal. Sauf que la copropriété n’était pas gérée, la piscine et autres parties communes laissées à l’abandon.
Trouver un appartement qui n’ait pas été construit pour des vacances, avec de petites pièces, de petites salles de bain, une petite cuisine et plus de deux ou trois chambres, se révéla compliqué.
Je découvris ensuite un autre coin de Goa, entre forêt et montagne. Un coin de paradis, « untouched » comme ils disent. Où tu peux avoir un grand terrain pour pas très cher si tu es ouvert à l’idée d’avoir des léopards pour colocataires. Emballée j’étais ! Et puis je me suis demandée d’où venait ce besoin de posséder ? Ne pouvais-je pas juste venir ici de temps en temps ? Louer une chambre d’hôtel, même chère, serait bien plus simple. Je donnai quand même la mission à notre agent immobilier, qui nous trouva six mille mètres carrés tellement beaux qu’on aurait pu passer outre le sanglier énervé qui nous reçut. Le prix au mètre carré était abordable, mais ça revenait cher pour tout le terrain, qui était en plus indivisible. Et puis comment s’occuper de tant de végétation ? Une mousson et c’est Indiana Jones dans cette région tropicale…
J’abandonnai alors l’idée d’acheter un bien immobilier à Goa… Sur ce, un des nombreux agents avec lesquels j’étais désormais en contact nous proposa une maison d’architecte avec vue sur rizière et à cinq minutes à pied de la mer. Je la visitai seule pendant que mon fils et son amie s’ébattaient dans la petite piscine. Ce fut la première maison visitée à me faire fondre, un peu petite mais avec de très beaux parquets en bois récupérés de vieilles baraques du sud. Mais comme tous les acheteurs potentiels depuis deux ans qu’elle était en vente, nous ne n’étions pas prêts à payer un prix largement déconnant. Chacun sa définition d'une vue sympa...
Deux semaines plus tard, je tentai le coup avec une nouvelle annonce sur la marketplace de Facebook et nous visitâmes une belle ruine, sur un terrain de taille respectable, proche de la mer. Avant que nous puissions récupérer les papiers et faire une offre, le propriétaire se mit à faire des siennes, arguant qu’un autre acheteur était soudainement sur le coup. Il n’était pas question que nous nous battions.
Il nous sembla alors pertinent de regarder davantage dans le nord, là où nous vivions pour le moment, et vraisemblablement pour quelques temps. Et il reste de beaux villages un peu préservés, même si loin de la mer et des belles plages du sud. Une superbe maison à un prix abordable nous tenta – nous tente encore – mais son accès est sinueux, pas d’enfants vivent dans ce petit complexe de six habitations, et nous ne savons pas quelle est la distance à l’école que notre fils devra rejoindre dans un an.
Bref, nous restons en location !
À suivre (ou pas)…
Une annonce sur la marketplace de Facebook au milieu des annonces immobilières...