Méditation du 3ème dimanche de l’Avent, année B: «Gaudete!»
Le père jésuite Adrien Lentiampa Shenge nous introduit à la méditation, avec les lectures du troisième dimanche de l’Avent, de l’année liturgique B.Lectures: Is 61, 1-2a.10-11 Lc 1, 46b-48, 49-50, 53-54 1 Th 5, 16-24 Jn 1, 6-8.19-28
Bien Chers Frères et Sœurs,
Nous voici déjà au troisième dimanche de l’Avent, le dimanche dit de «Gaudete». En ce dimanche, en plein temps de l’Avent, nous sommes invités à la joie. La première et la deuxième lecture de ce jour sont marquées par cette joie. Dans la première lecture, le prophète Isaïe crie: «Je tressaille de joie dans le Seigneur, mon âme exulte en mon Dieu». Et dans la première lettre aux Thessaloniciens, Saint Paul nous lance cette invitation: «Frères, soyez toujours dans la joie (…). Il est fidèle, Celui qui vous appelle: tout cela, il le fera».
Ce dimanche de «Gaudete» nous introduit donc, comme par anticipation, à la joie de la fête de Noël, la joie de la nativité. Il nous rappelle que la rencontre avec le Seigneur est toujours une source de joie. C’est en ce sens que l’Evangile met en évidence la figure de Jean le Baptiste. On se rappellera que, à la salutation de Marie allée à la rencontre de sa cousine alors qu’il venait de concevoir en son sein l’Emmanuel, le Baptiste, que portait Elisabeth, tressaillit d’allégresse: «lorsque tes paroles de salutation sont parvenues à mes oreilles, l’enfant a tressailli d’allégresse en moi» (Luc 1, 44). Le dimanche de «Gaudete» nous dit donc que la rencontre avec l’Emmanuel est source d’allégresse au plus profond de nous.
Pourquoi cette joie à la rencontre de l’Emmanuel, Dieu avec nous? Les premiers versets de la première lecture nous répondent: «L’esprit du Seigneur Dieu est sur moi (…). Il m’a envoyé annoncer la bonne nouvelle aux humbles» (Isaie 61, 1-2). Si, en ce troisième dimanche nous sommes invités à la joie, c’est parce l’annonce de «Celui qui est au milieu» de nous consiste en une «bonne nouvelle pour les humbles, pour les pauvres». Rappelons-nous que le mot «humble» vient du latin «humus» et signifie terre, c’est-à-dire ce qui est «peu élevé, bas, près du sol». L’annonce de la venue de l’Emmanuel, «Dieu-avec-nous», constitue donc une bonne nouvelle pour les humbles, car elle signifie qu’ils sont tirés du bas où ils sont, de l’argile où ils ont été tirés, pour être élevés jusqu’à la vie même de Dieu qui, en Jésus-Christ, se place au milieu de nous. Nous tressaillons d’allégresse à l’approche de la Nativité, car elle annonce notre participation à la vie même de Dieu, en devenant enfants à travers l’Enfant de Dieu qui nous est né. Nous sommes habités par la joie, car célébrer Noël, c’est annoncer la guérison de ceux qui ont le cœur brisé par le désespoir d’un monde sans issu; c’est annoncer la délivrance des captifs du péché; c’est affirmer la libération des prisonniers de l’égoïsme.
Dans cette allégresse de l’attente de ce temps de bienfaits accordée par le Seigneur, nous sommes invités à être témoin de la présence de Dieu parmi nous, comme le fut Jean-Baptiste. Comme lui, nous sommes invités à devenir «la voix de celui qui crie dans le désert: Redressez le Chemin du Seigneur». Comme lui, nous sommes appelés à être de ceux qui reflètent la lumière de celui qui, par sa naissance parmi nous, est venu dissiper les ténèbres dans le monde.
Pour cela, nous devons toujours tenir présente cette recommandation de Paul aux Thessaloniciens: «N’éteignez pas l’Esprit, ne méprisez pas les prophéties, mais discernez la valeur de toute chose: ce qui est bien, gardez-le; éloignez-vous de toute espèce de mal» (I Thes. 5, 19-22). Ainsi, le Dieu de la paix, dans sa bonté et sa miséricorde, nous rendra lui-même dignes de sa présence.
AMEN.