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Carnets de Tanzanie - 1. Partir

Publié le 11 janvier 2024 par Indiansamourai

Si les voyages forment la jeunesse, les empreintes qu’ils laissent sont plus ou moins indélébiles. Je devais avoir une dizaine d’années quand mes parents m’emmenèrent en Tanzanie. Je n’étais alors pas encore habituée à bourlinguer à l’étranger et quel choc se fut… Les éléphants passant entre les tentes la nuit ; l’odeur indéfinissable des maasaïs ; les touristes un peu cons qui tentent la balade digestive après le dîner et qui, dans la nuit noire, se font cerner par des hyènes dont ils ne discernent que le reflet de la lampe dans les yeux, lesquels se révèleront appartenir à… des gazelles apeurées. Ce voyage fut tellement fort que, une fois rentrée en France, je me payai une semaine de nostalgie, pleurant tous les soirs à la pensée des girafes qui me manquaient tant.

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Quand surgit l’idée de passer Noël en famille à Zanzibar – le déplacement se révélant moins onéreux que Goa –, je sautai sur l’occasion de prolonger le séjour et faire vivre une expérience hors-normes à mon fils de 9 ans. Mais préparer un voyage en Tanzanie n’est pas une mince affaire… Faire des safaris, oui, évidemment. Mais lesquels ? Les joyaux (Tarangire, Manyara, Ngorongoro, Serengeti) ou d’autres plus petits, moins connus mais aussi moins chers ? Louer une voiture, utiliser un tour opérateur ou organiser moi-même avec les hôtels ? Dormir dans les parcs nationaux ou en lisière ?

Pour commencer, j’éliminai le saint des saints, le plus beau parc animalier du monde selon National Geographic, le Serengeti (qui devient le Masai Mara dans sa partie kenyane). Très onéreux et trop loin de l’aéroport le plus proche – pour ceux qui ne peuvent pas se payer l’atterrissage sur la piste du parc et qui doivent rouler plus de six heures. A la place, j’optai pour une version miniature du dit parc, le Tarangire, qui a de commun avec son célèbre voisin les plaines interminables, la savane, les baobabs, etc. Ne lui manquent que les léopards et les cheetahs. Nous saurions nous en consoler, j’en étais sûre. Et puis zapper le Serengeti nous permettrait de visiter un autre bijou, le cratère du Ngorongoro – Ngoro-ngoro, le bruit des cloches des vaches maasaïs, un des rares noms de lieu que je n’ai jamais oublié… Là, point d’arbres mais une faune abondante dans un cadre totalement unique.

Cette solution nous laisserait aussi trois jours pour voir un peu de la Tanzanie « hors des sentiers battus ». Je trouvai deux options : Lushoto et Lake Natron. Lushoto, c’était la promesse de forêts, de montagnes, de couchers de soleil magnifiques, de randonnées et de cascades. Mais c’était aussi huit heures de route depuis les parcs et six heures de plus pour rejoindre Dar Es Salaam. Quant à Lake Natron, il promettait, après un trajet éprouvant pour y arriver, une plongée en pays maasaï, un lac rouge et parsemé de flamands roses, les plus vieilles empreintes humaines, et un volcan en activité à escalader. Mon fils étudiait alors les « premiers hommes » et les volcans à l’école, alors Lake Natron l’emporta. Et puis je décidai d’organiser les transports avec les hôtels et sur place. Certes, conduire nous-même nous aurait rendu autonome et fait économiser du temps à trouver des chauffeurs et à négocier, et puis aussi de l’argent – je calculais que, théoriquement, nous économiserions 30% du budget déplacements terrestres. Mais je nous voyais mal négocier les pistes dans les parcs, même accompagnés de rangers. Et puis nous n’avions que six jours sur place, à peine le temps de nous mettre dans la bain que nous aurions à rendre la voiture.


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