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Réformes de l’enseignement : G. Attal jette de la poudre aux yeux

Publié le 14 février 2024 par Observatoiredumensonge

[Point de vue]

Le discours de politique générale de Gabriel Attal a repris les annonces déjà connues sur l’école : réforme du collège, avec l’instauration de groupes de niveau, réforme de la formation initiale des professeurs, expérimentation du port de l’uniforme, révision de l’échelle des sanctions… De quoi satisfaire, apparemment, une opinion publique qui s’inquiète du déclin de l’enseignement français. Mais au-delà de propos consensuels, si on gratte un peu pour voir ce que cache le vernis oratoire du nouveau Premier ministre, on s’aperçoit que rien ne va changer, sinon en pire.

Réforme du collège, ce qu’on sait

La réforme du collège, avec la création de groupes de niveau en français et en mathématiques, pouvait plaire a priori, avec la perspective d’une sortie du collège unique dont les ravages ne sont plus à démontrer. La nouvelle grille horaire des enseignements, fixée dans un projet d’arrêté qui a fuité, montre (ce dont on se doutait) que cette création se ferait au détriment de dispositifs existants et d’autres disciplines. Le texte supprime, par exemple, l’accompagnement personnalisé et l’heure d’enseignement de soutien ou d’approfondissement en français ou en mathématiques, qui pouvaient être efficaces. L’enseignement des langues anciennes en 4e et 3e est réduit d’une heure. Quant à la demi-heure d’enseignement moral et civique, elle doit s’intégrer dans l’horaire d’histoire-géographie.

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À ce sujet — [EDITO] Discours de politique générale de Gabriel Attal : vous n’avez rien raté

Une fois de plus, le gouvernement déshabille Pierre pour habiller Paul, sans qu’il soit garanti que le niveau scolaire en soit rehaussé. Ce qui est certain, c’est que l’enseignement des langues anciennes, déjà en détresse, sera réduit à la portion congrue et disparaîtra dans de nombreux établissements ; que l’enseignement de l’histoire, déjà restreint, verra son horaire amputé et que beaucoup d’élèves continueront d’ignorer l’Histoire de France. « Il faut que tout change pour que rien ne change » : cette petite phrase caractérise bien, dans le domaine éducatif comme dans les autres, la politique du nouveau gouvernement, qui n’a aucunement l’intention de changer un cap fixé par l’Élysée. Le discours de rupture est un discours de continuité.

Des futurs enseignants mieux formés, vraiment ?

Et que dire de la formation des futurs enseignants ? Constatant, à juste titre, que « les jeunes qui envisagent de devenir enseignant disent que la formation initiale ne correspond pas à leurs attentes et freine leur vocation », Gabriel Attal présentera, « d’ici au mois de mars », une réforme pour construire les « écoles normales du XXIe siècle ». Il s’agit en réalité, sous ce vocable trompeur et conformément aux directives d’Emmanuel Macron, de recruter des enseignants à bac+3, une réforme préparée depuis plusieurs mois par le ministère. Quand on connaît le niveau actuel de beaucoup de licences universitaires, il y a de quoi s’inquiéter. D’autant plus que les ESPÉ, avatars des IUFM, comptent bien mettre encore davantage la main sur les apprentis enseignants.


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