Prolégomènes
Le sort de l’espèce humaine entre les mains de progressistes faisant fi de la Planète et de la postérité
Nul de censé ne saurait se montrer défavorable au progrès, la science étant un contrepoison contre l’obscurantisme, d’où émerge souvent le fanatisme dogmatique de certaines religions, tel que l’islam. Mais gare aux incompréhensions, aux imprudences comme l’absence de recul autour de recherches sensibles, ainsi les travaux qui œuvrent autour des principes fondamentaux des particules élémentaires, de la biotechnologie cellulaire et des pathologies moléculaires, le génie génétique et tout ce qui touche l’essence de la vie. Le manque d’anticipation pour la mise en œuvre industrielle d’une découverte ou d’une brillante invention peut générer des expérimentations hasardeuses, voire inappropriées pour la Planète et notre civilisation. Gare également aux moteurs pervers du profit et du pouvoir qui induisent la corruption entre cupidité et vanité, d’où l’absence d’empathie et de respect qui desservent l’humanité. Eu égard au mauvais usage que trop souvent la société fait du progrès, ce sont simultanément des pollutions et des accidents que génère ce progrès, au lieu et place d’un mieux-être ou d’une performance espérée.
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En prétendant augmenter l’espérance de vie, c’est majoritairement en nombre croissant que la misère et les violences s’installent dans les pays les moins avancés (PMA : quart et tiers-monde) sous le poids d’une démographie galopante, avec un milliard d’individus supplémentaires pour l’humanité environ toutes les décennies. Pour preuve, selon les données rassemblées par l’ONU, le 15 novembre 2022 le monde aurait atteint les 8 milliards d’habitants, alors que ces mêmes indicateurs antérieurs ne chiffraient que 7,06 milliards d’humains sur Terre fin 2012. À ce rythme de croissance, puisque l’indice de fécondité est toujours supérieur à celui des mortalités depuis ces derniers siècles, une simple arithmétique laisse apparaître que la Planète sera habitée de 17,12 milliards d’humains en 2102. À ce niveau plutôt alarmant des constats, non seulement l’économiste Thomas Malthus avait raison, mais ses schémas encore insuffisants n’auraient jamais pu entrer dans la réalité de nos jours, où tous les verrous prévisionnels ont sauté, y compris ceux de l’Institut national d’études démographiques (INED).
Cette démographie en croissance exponentielle pollue fatalement davantage le biotope, avec des régions en situation surnuméraire qui ne trouvent plus de quoi abriter, vêtir, soigner et nourrir décemment leurs ressortissants. Inutile de nous faire croire que le geste écologique peut ralentir les effets de la pollution ou augmenter la surface des terres arables et le déficit halieutique, car les faits tracent la réalité ; 11 % de la population mondiale se trouve en situation d’extrême pauvreté avec moins de deux dollars par jour pour survivre, et le quart de la population planétaire avec moins du double, puis encore 42,5 % des humains avec guère plus de cinq dollars au quotidien, selon une étude menée par Break Poverty Foundation le 21 juin 2020. L’empreinte carbone humaine est directement proportionnelle à l’inflation démographique, et tout effort écologique s’annihile sous le poids du nombre qui épuise les ressources, et rend caduque le travail des ONG sur le terrain de la pauvreté grandissante dans les pays ou régions les plus déshérités du monde.
À SUIVRE
Daniel Desurvire
Ancien directeur du Centre d’Étude juridique, économique et politique de Paris (CEJEP), correspondant de presse juridique et judiciaire. Daniel Desurvire est l’auteur de : « Le chaos culturel des civilisations » pointant du doigt les risques de fanatisme de certains cultes et de xénophobie de certaines civilisations, auxquels s’ajoutent les dangers du mal-être social, de la régression des valeurs morales et affectives ou de la médiocrité des productions culturelles, dont la polytoxicomanie en constitue l’un des corollaires. L’auteur choisit d’opposer le doute et le questionnement aux dérives dogmatiques et aux croyances délétères » (in, Les cahiers de Junius, tome III, “La culture situationniste et le trombinoscope de quelques intellectuels français” : Édilivre, 2016).
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