Catadioptres

Publié le 22 août 2008 par Eric Mccomber
Une ou deux fois par jour je fais une balade dans le petit village où je me trouve, avec la Gaxuxa. Je la teste, je m'accoutume à elle, ce sont les derniers stades du dressage, disons. Je m'étais toujours dit que si je remplaçais Rosie, j'appellerais le prochain vélo Modestine, en clin d'œil à R.L. Stevenson et son Voyage aux Cévennes avec une mule. Mais quand je suis arrivé ici avec la Gaxuxa, j'ai su qu'elle n'aurait jamais rien de modeste. Elle est Espagnole comme certaines sont Brésiliennes. Elle est Basque comme certains sont Basques. Elle n'a rien de faux, et surtout pas la modestie, même dénudée de ses collants et de ses colliers multicolores. J'ai sciemment mis la hache dans sa valeur marchande, mais c'est pas pour me vanter de la posséder, que je l'ai achetée, ni pour changer de classe sociale, c'est pour rouler !
Pour la petite histoire, je suis hébergé au pied des montagnes par un couple plus-que-charmant. La mère-grand vit là elle-aussi, qui parait trente ans de moins que son âge et porte le nom de mon premier kik adolescent. Vivent aussi dans cette maison de bois adossée à une petite forêt un ado à temps partiel et un matou à poils complets. C'est un oasis de calme et de bien-être. Je me répare et je me prépare.
Mon prochain objectif est pour l'instant de rallier Berlin avant le froid. Disons entre six et huit semaines. Mon plan original était de descendre au Sud par l'Ukraine pour me planquer des neiges. C'est raté. Je n'ai plus le temps. Si les livreurs collaborent un peu, je remonte en selle samedi. Vamos.© Éric McComber