<< Poésie d'un jour
" ... la lumière est cruelle comme un sourire à jamais sans visage ... "
Photographie → G.AdC
La vie ne possède rien
pas même la vie
Le chevreuil s’avance
et un seul coup
l’abat dans la neige
La mort seule
ramasse les bois
Il fallait que tout revienne
au premier jour
d’un même élan
que tout soit réuni
la descente de l’eau
l’éclosion de la sève
qu’il n’y ait qu’un seul
un innombrable chant
Et ainsi
si parfaite
est ta douceur, si pure
la lumière de tes yeux
que tu ne me quittes pas
dans chaque mot chaque silence
-qu’il me faut apprendre à la neige
à imiter ta voix
Soudain tu vois
les choses
comme de l’autre côté du mur
comme si le choix
existait
de naître
ne pas naître
le boulevard est beau
d’une lumière sans lendemain
la lumière
est cruelle
comme un sourire
à jamais sans visage
Gérard Pfister, «Autre Matin, V » in Autre Matin suivi de Le monde du singulier,
En couverture Reverdir, Photographie de Marie Alloy,
Le Silence qui roule, 2024, pp.72, 73, 74, 75.
■ Terres de femmes▼
→ Le Livre des sources, Éditions Pierre-Guillaume de Roux, 2013.
■ Voir aussi ▼
→ (sur le site des éditions Pierre-Guillaume de Roux) la page de l’éditeur sur Le Livre des sources de Gérard Pfister
→ (sur le site des éditions Arfuyen) une fiche bio-bibliographique sur Gérard Pfister
→ (dans la poéthèque du site du Printemps des poètes) une fiche bio-bibliographique sur Gérard Pfister