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Islamisme à l’école : Les professeurs sont-ils à plaindre ou à blâmer ?

Publié le 02 avril 2024 par Observatoiredumensonge


C’est le compte X de L’Humanité qui a posté ce message édifiant : une enseignante du lycée Maurice-Ravel, celui dont le professeur vient de démissionner, témoigne : « On a envie de montrer que nous n’avons pas peur. » C’est bien, c’est beau, c’est courageux. Pour ne pas laisser gagner les islamistes ? Non. « Car personne ne va renoncer à défendre des valeurs qui doivent pas être laissées à l’extrême droite, à ceux qui attisent la haine. Non ! » Un pari avec des amis ? Caser le mot extrême droite à tout prix ? Las, tout porte à croire que l’explication est à chercher ailleurs et porte un nom : idéologie. Son proviseur, menacé de mort, ne trouve pas d’autre issue que quitter le lycée. La loi française, en la personne d’un représentant de l’autorité à l’Éducation nationale, vient de capituler face au voile islamique et ce professeur a bien vu les attiseurs de haine… ils sont à l’extrême droite. C’est désespérant.

Une enseignante du lycée où le proviseur est menacé de mort après avoir demandé à une élève d’enlever son voile : "Personne ne va renoncer à défendre des valeurs qui ne doivent pas être laissées à l’extrême-droite."pic.twitter.com/Z7snKiu9oA

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L’historien et professeur des universités Éric Anceau se demandait, sur X, il y a quelques semaines, au moment de la colère des agriculteurs, pourquoi tant de Français faisaient montre de solidarité avec les agriculteurs et si peu avec les enseignants ? Peut-être pour cela. On plaint les pompiers en première ligne au feu, un peu moins quand ils sont pyromanes.

Déjà, dans mon collège, jadis, mon professeur de français qui ressemblait à Danielle Mitterrand nous faisait chanter Balavoine, qu’elle trouvait très poétique : « Ton étoile jaune, c’est ta peau, tu n’as pas le choiiiiiiaaa ! » (C’était la génération SOS Racisme). L’Aziza plutôt que La Princesse de Clèves, c’était son choix. J’avais dû aussi réciter par cœur sur l’estrade Le Déserteur, de Boris Vian. Mon père, médecin militaire, détestait et était furieux, mais il ne lui serait pas venu à l’esprit de menacer la prof. Évidemment. Le professeur d’histoire, qui ressemblait à Robert Hue, ne craignait nullement, lui non plus, de m’offenser, pas plus qu’il ne redoutait l’ire de mon père quand il parlait de torture-en-Algérie. Bien tranquille. En toute impunité. Il était un antimilitariste fanatique, faisait passer l’armée pour un ramassis de brutes sanguinaires. Mais ne redoutait pas d’être inquiété pour ses propos. Et il avait raison.

Une génération est passée, rien n’a changé. En première, mon fils a dû faire une fiche de lecteur sur Eldorado, de l’écrivain proche de LFI Laurent Gaudé : une ode aux migrants clandestins.

Bien sûr, il en va des profs comme des autres professions : ils ne sont pas tous à mettre dans le même sac. Citons, par exemple, Jean-François Chemain, ancien cadre dirigeant en entreprise, qui a passé l’agrégation d’histoire avec pour seule ambition de devenir prof de ZEP. En 2011, il a publié Kiffe La France (Via Romana). Il y décrit cette boîte pétrie du choc des civilisations qu’est une classe de collège de « quartier sensible ». Il y dénonce aussi les discours d’auto-dénigrement servis en classe par ses collègues venant encore renforcer un ciment identitaire explosif, nourri de « fierté exacerbée, de préjugés ressassés, de frustration collectivement confite ». Jean-François Chemain, lui, enseignait l’histoire « en vérité ». Un exemple parmi d’autres ? Le sujet des croisades, dont le seul mot générait dans sa classe une véritable fureur collective, entre ignorance, mauvaise foi et naïveté. Il leur explique, lui, l’affaire à sa façon :

« C’est comme si les Américains occupaient La Mecque et interdisaient aux musulmans de s’y rendre : vous feriez quoi ?

-Ben, on irait de force !

– C’est exactement ce qu’ont fait les chrétiens ! ça vous choque ?


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