J’aspire à tout ce beau désordre,me disait l’arbre en rêveet sur sa large main ouverteje lisais la brève sentencede nos années enfuies -l’arbre nous aurait bientôt oubliés…Ta sève n’était qu’impatience,a murmuré le ventà l’écoute de cet instantde pure adolescenceoù soudain l’animal jaillit,et le cheval hennit -on eût dit que tremblait le temps…Les mots étaient insuffisants:le mot seul de racine,ou le verbe de revenirvers l’arbre ou vers le vent;revenir au défi du temps:le désordre de l’arbreme suggérait la permanence -revenir au silence…Picture: Snow owl (Nyctea nyctea), by John James Audubon.