...est abstentionniste !
On ne s'étonnera pas de ce propos dans une gazette satirique. Pour ceux qui l'ignoreraient, trompés par leurs profs d'éducation civique, c'est une doctrine constante de la presse satirique depuis la fin du XIXe siècle : élections, piège à cons. "Charlie-Hebdo", en rappelant cet adage dans les années 70, n'a rien inventé ; du reste il perpétua une tradition anticléricale, car le scrutin est avant tout un rituel, désormais (le symbole de l'urne est plus abstrait que celui de la Vierge Marie, mais néanmoins transparent).
Qu'est-ce qui a changé dans la République depuis la fin du XIXe siècle ? Rien ; le gouvernement des cons par quelques petits malins un peu moins cons. Il est bon que la jeune génération en prenne conscience : si elle demeure infantile, au stade du suffrage universel, elle ne pourra que geindre.
Voter pour des irresponsables, c'est être irresponsable soi-même. Félicitons les jeunes députés macronistes qui ont refusé de faire un second mandat, après avoir découvert que le parlement français n'a aucun pouvoir (un prof d'Histoire aurait pu les prévenir avant, pour leur éviter de perdre leur temps).
Souvenez-vous de l'irresponsable François Hollande, qui pendant toute la durée de son mandat a prôné l'Europe comme une garantie de paix ; tout le temps qu'il prêcha, la CIA creusa des bunkers en Ukraine. S'il le peut, F. Hollande briguera de nouveau les suffrages de ces cons de Français, pour la bonne raison qu'il est irresponsable. Les politiciens sont comme les chanteurs de variétés, ils n'arrivent pas à raccrocher - ils carburent au narcissisme quand vous croyez qu'ils font de la politique.
On s'abstiendra d'abord pour ne pas tremper dans la démagogie ; la démagogie, c'est toujours dégueulasse, mais en période de crise capitaliste, ça tourne vite au pogrom : si la race n'est pas le prétexte, ce sera la religion ou n'importe quoi d'autre. Le XXe siècle, il faudrait le connaître comme on ne l'enseigne pas à l'école !
D'Europe, le 9 juin, il n'est pas question ; Mme Von der Leyen a bien les choses en main, de ce côté-là. L'enjeu pour E. Macron est de préserver son avenir et celui de son parti : il est prêt à toutes les facéties, y compris à prôner lui aussi l'Europe comme le meilleur moyen de préserver la paix pendant que les missiles de Poutine et ceux de Joe Biden transforment l'Ukraine en champ de ruines.
Le parti de Jordan Badella est celui de la police et de l'armée. C'est le rôle immémorial assigné aux crétins d'extrême-droite en France de veiller sur les cartels et leurs immeubles qui, en période de crise, se sentent menacés. Il ne faut pas chercher plus loin la soudaine dotation dont bénéficie Le Pen d'un arsenal médiatique digne de ce nom. Voter police est-il français ? Ce n'est pas Brassens.
R. Glücksmann est un agent de l'OTAN, et il en fait à peine mystère. Que dire de plus ? Que la France est un des seuls pays au monde qui possède des journaux satiriques dirigés par des espions opérant pour le compte de puissances étrangères, et ce au moins depuis 1970.
Que dire du démagogue Mélenchon, enfin, dont le jeu est peut-être le moins transparent, quoi que le narcissisme soit à présumer de toute la classe politique française, y compris les dames. Les vraies républiques ont toujours progressé contre le narcissisme. Un Arabe sera tenté de voter Mélenchon, qui est pratiquement le seul à ne pas insulter les Arabes directement ou indirectement. Bardella a dit qu'il préférait les Ukrainiennes : c'est de son âge, mais pas très poli pour sa colistière.
Ce qui me plaît chez les Arabes, c'est qu'ils sont rarement écologistes : ils n'ont pas les moyens de gober cette chanson-là, et la délicatesse qu'on devrait aux taureaux de corridas, tandis qu'on aplatit les Palestiniens comme des cloportes. Mais le vote existentialiste, ça reste un vote con, un vote narcissique. Les Arabes doivent montrer l'exemple aux vieux Français de souche qui se font dessus en s'imaginant que la civilisation pourrait mourir avant eux.