Dès le petit déjeuner avalé, nous partons au supermarché, craignant qu’il ne ferme tôt en ce dimanche. Equipée d’oreillers et d’une couette, je suis plus sereine.
Nous mettons ensuite le cap pour Naples, via la route côtière. Au bout d’une cinquantaine de kilomètres, la route est cependant bloquée. Nous conduisons un bon moment avant de trouver un quidam disponible pour nous renseigner. Grâce aux applis de traduction, nous comprenons que notre route croise celle du Tour d’Italie et que les vélos ont la priorité. Il n’y a pas d’itinéraire bis pour rejoindre la côte, et il n’y a pas moyen d’éviter l’autoroute pour aller à Naples. Cela semble contrarier mon Indien préféré, et, la fatigue aidant, j’ai du mal à supporter ses sautes d’humeur.
J’avais proposé de trouver un camping en bordure de la ville, et de nous y rendre en bus ou train. Cela présentait le double avantage de ne pas avoir à se garer et d’être sûre que rien n’arriverait à notre véhicule – point sur lequel je n’étais pas du tout, mais alors pas du tout, tranquille. Mon Indien préféré suggère d’aller plutôt d’abord faire une reconnaissance de la ville, et je me retrouve en plein centre, au volant d’un véhicule trop haut pour aller dans les parkings souterrains, à essayer telle ou telle place, avant de finalement me poser, au bout d’une longue heure d’hésitations qui jouent sur mes nerfs. Je remarque par la même occasion que, au volant, les Italiens font ce qu’ils veulent. Un peu comme en Inde, ce qui me va très bien ! Mais je trouve qu’ils le font plus calmement, sans avoir recours au klaxon.
Il faut ensuite trouver à manger, avant que les restaurants ne ferment pour la sieste. Chercher la « bonne » adresse est chronophage, et nous finissons sur une place, au pied de la Porta Capuana. Je trouvais charmante l’idée d’avaler une pizza ainsi, sur le pouce. Mais les clins d’œil insistants d’un émigré pas perturbé par la présence de mon mari me mettent franchement mal à l’aise. Nous décidons ensuite de nous balader dans le centre historique. Nous voyant un peu déboussolés, un Italien s’arrête, nous indique la direction mais nous prévient : c’est beau, mais c’est plein de drogués là-bas, faites attention. Déjà que j’étais loin d’être rassurée, il m’achève. Nous traversons des ruelles sombres, égayées par les draps et les culottes qui sèchent, et les vendeurs de souvenirs, apparemment très inspirés par le piment rouge, décliné sous toutes ses formes.
Naples
Avant de mettre les voiles, je cherche la mer. Un périphérique et des murs nous séparent du port et du bord de l’eau, et nous ne trouvons pas le petit port. Dépitée, je n’insiste pas, nous traversons la ville en sens inverse, traversant des quartiers peu inspirants. Le charme de Naples ne nous a pas sauté au visage, une après-midi sans préparation ne suffisant sans doute pas!
Puis, ayant retrouvé notre van toujours en place et sans une égratignure, nous nous rendons dans un parking pour vans sur les pentes du Vésuve, le Vesuvio Stone. Un vieil Italien nous installe sur une place séparée de deux autres véhicules par de petites haies bien entretenues, rendant cette première expérience moins pénible que prévu : ma vision du voyage en van est très bobo, et elle n’inclut pas d’être traitée comme une sardine…
Camp Vesuvio Stone
Les garçons jouent un peu au foot pendant que je cuisine, nous prenons une douche avec de l’eau abondante et chaude – certains parkings ont quand même du bon – mais chronométrée (cinq minutes et pas une de plus). Nous n’avons pas l’énergie de planifier le lendemain et nous nous couchons. La nuit est moins froide que la veille mais ce n’est pas non plus les grandes chaleurs !