Notre voyage italien commence par une première étape (plus ou moins) évidente : quitter l’aéroport pour aller au parking de vans. J’ai vu sur le site de l’entreprise qu’il y a une option train + 2 métros + bus, mais avec les valises et la fatigue des vols, tout ceci me semble très ambitieux. Reste le taxi. Des chauffeurs chassant le chaland nous aide déjà à trouver le lieu et font une moue quand ils réalisent à quel point c’est éloigné du centre. L’un d’eux nous propose 80€, un autre nous dit d’utiliser Uber, un troisième nous dit que seul un van conviendra. L’appli nous laisse un peu perplexe, nous proposant l’option d’un Uber pour 65-80€ ou un it.taxi au compteur. Mais pour commencer, il faut quitter les arrivées et monter aux départs.
Nous finissons par trouver une voiture it.taxi. Alors que Petit Samourai demande combien de temps dure le trajet, nous réalisons que l’écran indique seulement quinze minutes. Uber nous emmène à un endroit qui n’est pas celui que j’ai sélectionné sur mon téléphone ! Ce problème rectifié, je suggère à mon Indien préféré de mettre à profit l’heure que nous avons devant nous pour commencer à discuter de notre trajet. « Tu pouvais pas attendre d’en parler, hein ?! », me rembarre-t-il. De fait, si j’avais repéré que nous pourrions aller dans les Pouilles via Naples et la Côte Amalfitaine, j’aurais bien aimé savoir quel serait notre point de chute pour la première nuit.
Je me renfrogne et c’est en silence que nous traversons les Castelli Romani, une magnifique tranche de campagne, les champs flamboyant grâce à la floraison des coquelicots. Je me demande quand même si nous sommes au bon endroit… Mais nous débouchons finalement sur un parking plein de vans et nous nous en tirons pour 105€. Nous découvrons notre Grand California, offrons des mangues à Stefania et Daniel, et discutons de l’Italie, des infrastructures, de la météo. Stefania nous prévient : les routes sont affreusement étroites ici, et il fait très chaud. Elle le répète tellement que je lui laisse le sac avec les vêtements chauds. Dernier conseil qu’elle nous prodigue : acheter la mozarella dans les Caseificio.
Le Grand California prêt au départ!
Je prends le volant, et nous voici sur la Via Casilina, une route romaine médiévale qui nous emporte vers le sud. Bientôt, il faut déjeuner. Vers 14h, un passant très enthousiaste nous recommande la Casa dei nonni, pour un repas italien comme chez les grands-parents italiens ! Nous découvrons à l’occasion, en plus de délicieuses carbonara, que se faire comprendre des serveurs n’est pas gagné : les crostini burrata arrivent sans les anchois promis mais une salade non commandée nous est servie ! Et ce ne sera pas la dernière fois…
Nous faisons ensuite un stop au supermarché, découvrant par là-même que, en Italie, il y a pléthore de marques de magasin. Et puis peu après, il faut trouver un endroit pour la nuit avec l’appli Park4Night. Au vu de l’heure, nous tentons le parking « nature » – un spot repéré par d’autres campeurs, et ne contenant pas d’interdiction de stationner. En revanche, il n’est jamais exclu que le van dérange et qu’on nous demande de bouger. Ne connaissant ni le pays ni l’attitude des habitants vis-à-vis des vannistes, j’aurais bien commencé par un « homestay » comme au Portugal, chez un particulier qui ouvre sa propriété à des gens comme nous. Mais comme nous n’avons rien préparé, il faudra commencer par ce joli spot au bord d’une rivière. Nous faisons une première reconnaissance, puis partons prendre de la hauteur dans le village de Falvaterra, avant de revenir nous garer pour la nuit.
Mon Indien préféré nous cuisine du dal – histoire de bien se mettre à l’heure italienne – tandis que je déballe les affaires et tente de mettre un peu d’ordre. Première découverte : la présence sur la porte-arrière du porte-vélo – dont nous n’avons pas besoin – est extrêmement dangereuse. Je me le prends deux fois sur la nuque, manquant m’assommer, et une fois dans l’œil, évitant l’éborgnage de peu.
Deuxième découverte : les draps du lit double n’ont pas été fournis et la nuit s’annonce froide, or mon gros pull est resté à Rome ! Avec la fatigue du voyage, nous ne prenons pas le temps de nous atermoyer, et je passe la nuit à essayer de coller chaque centimètre de mon corps à celle de mon Indien préféré, quitte à le pousser hors du lit. Je me réveille avec les jambes si douloureuses d’avoir trop tremblé que je bénirais presque les voitures, qui, à 7h30, annonce l’heure du réveil. Notre courte nuit est interrompue par un concours de pêche sportive, cela ne s’invente pas !