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''Croire'', au Moyen-âge

Publié le 22 juin 2024 par Perceval

Elaine s'interroge sur la rencontre entre la philosophie grecque, et la religion chrétienne.

Lancelot propose de voir ce qui s'est passé avec Augustin (354-430), né en Algérie actuelle, il a reçu une formation de lettré romain à Carthage et se passionne pour la philosophie, avant de se convertir en 386. Le néoplatonisme l'a fortement influencé dans sa conception de Dieu.

''Croire'', Moyen-âge
Saint-Augustin (354-430)

Augustin, partage avec Platon le bonheur du philosophe qui a découvert " l'amour de la science et à la vraie sagesse et que, parmi ses facultés, il a surtout exercé celles de penser à des choses immortelles et divines... " : c'est Platon qui parle...

Pour le chrétien Augustin, il n'y a plus qu'une seule vraie philosophie : la philosophie chrétienne. Enrichie par cette première étape qui va des présocratiques jusqu'à Platon ( Aristote, a alors été ''oublié'..), le christianisme est le " "système le plus remarquable. " : idéal de sagesse qui se réalise dans le Christ.

Nous nous interrogions sur ce à quoi on croyait dans l'Antiquité ; et nous pouvons avoir la même question pour le Moyen-âge.

Une formule est traditionnelle : " Credere Deo, credere Deum, credere in Deum. " soit '' Croire à ce que dit Dieu, Croire qu'il est Dieu, croire en Dieu '' ; sachant que: selon la théologie scolastique : " fides quaerens intellectum " c'est à dire que la foi ( première) est en quête d'intelligence.

Dans la liturgie, le Symbole de la Foi, est le ''Credo'' ; en compagnie du ''Pater'' et représentent la connaissance minimale du fidèle. Nous avons un Père ( Dieu), une Mère ( l'Eglise) et une Foi ( par le baptême).

Pour les laïcs, la liturgie ( dogmatique, rituelle, sensible ) reste le vecteur principal de la transmission de la foi.

''Croire'', Moyen-âge

Hors les monastères, et à partir du XIe siècle, naissent les Universités d'où émerge ce que l'on va nommer la scolastique ( de schola = Ecole ), une réflexion sur la relation entre la foi et la raison.

La pensée d'Aristote va profondément influencer la scolastique, mise au point par Saint Anselme (1033-1109), Abélard (1079-1142), et inspirer Albert le Grand et Thomas d'Aquin.

A l'Université, l'enseignement s'ouvre aux textes de philosophie, c'est à dire grecs et arabes. Thomas d'Aquin conciliant, adapte la théologie au modèle aristotélicien, un modèle que l'on estimerait aujourd'hui scientifique.

M.-D. Chenu (1895-1990), avec son livre sur la théologie au XIIe siècle, oùécrit que l'on passe d'une " théologie monastique " ( celle de St Bernard...) à une " théologie scolastique " et que ce passage coïncide avec l'essor de l'Ordre dominicain et de l'Ordre franciscain. Il ne s'agit plus de seulement commenter les textes sacrés, mais de développer une '' intelligence de la foi '' ( recherche des ''causes'' et des ''raisons''..)

Je note également, d'Henri de Lubac, les quatre volumes parus de 1959 à 1964, sur '' l'Exégèse médiévale, Les quatre sens de l'Écriture '' : la théologie et la spiritualité chrétiennes ont été façonnées par la conviction selon laquelle l'Écriture n'a pas seulement un sens littéral mais aussi un sens spirituel ; cette conviction, héritée du Nouveau Testament lui-même et des Pères de l'Église (en particulier d'Origène), a sans cesse commandé la pratique de l'exégèse médiévale.

''Croire'', Moyen-âge

Avec son ouvrage '' Corpus mysticum '' H. de Lubac nous fait remonter au XIe siècle, alors que l'on s'interroge sur l'articulation entre " sacrement " et " réalité ". Si ''sacrement '' s'affaiblit, ''mystique '' s'affaiblit tout autant ; et le ''symbole '' se dévalorise. Pour de Lubac, le " spirituel " est plus réel que le " matériel ".

Cela fait penser à cette phrase du père Teilhard de Chardin : qui voit " le Christ plus réel que toute autre réalité du Monde. "

" Le symbolisme (...) donne maints signes de décadence. Ses racines sont lentement rongées par l'analyse (...) Il devient de plus en plus, au sens moderne du mot, un allégorisme.. " ( H de Lubac)

Ou, comme W. Kasper le formule bien, je trouve : En premier ''Symbole'' signifie une chose qui en un certain sens est ce qu'elle signifie, on comprend désormais dans un symbole ( et donc dans un sacrement) une chose qui n'est pas réellement ce qu'elle signifie...


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