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1966 - Fléchigné – La lignée de Lancelot

Publié le 12 juin 2024 par Perceval

1966 Fléchigné lignée Lancelot

Lancelot a suivi, avec beaucoup d'intérêt, Elaine dans ses études d'Histoire. C'est le prétexte d'approfondir quelques personnages de notre lignée, tant de fois racontés par Anne-Laure de Sallembier ; ils les ont amenés sur les traces de Roger de Laron, près de Limoges ; à Versailles, ils ont visité les lieux de la petite Ecurie du Roi, où se tenait l'école des Pages qui a permis à Jean-Léonard de la Bermondie d'être officier dans les Gardes Françaises. Emigré, ils l'ont suivi jusqu'à Coppet où résidait Germaine de Staël.

En 1830, Charles-Louis de Chateauneuf, nous a ramené à Limoges, au Collège Royal ( Gay-Lussac) et monter ensuite à Paris, avec ses salons et ses cercles littéraires.

Tout le long, la quête de nos aïeux est restée liée aux images que l'on se faisait du Moyen-Age. Au milieu du XVIe siècle, la littérature médiévale perd de son influence. Seule la littérature de colportage a contribué à la survie de motifs épiques et médiévaux. En Angleterre, Malory a maintenu comme survivance nationale les référence mythiques de la dynastie Plantagenêt . En France, Jean Chapelain a défendu le roman de chevalerie ; mais les Lumières renvoyaient le Moyen-âge dans ses obscurités ! En opposition, les romantiques vont glorifier le gothique et ressortir tout un bric à brac médiéval.

Il est bien difficile aujourd'hui de retrouver, au-delà d'un imaginaire médiéval qui n'est pas inintéressant, la profondeur et la singularité d'une période toujours mal connue et qui fascine encore des jeunes gens, comme Elaine, qui se lancent dans cette étude. Lancelot en est d'autant plus ravi ; qu'il ne pouvait espérer mieux pour continuer cette quête et transmettre à sa fille le goût de cette recherche.

1966 Fléchigné lignée LancelotRené Bansard(1904-1971)

Lancelot a la surprise en ce printemps 1965, de voir arriver dans la cour du domaine de Fléchigné un homme qui marche tenant son solex et qui se dirige immédiatement vers la fenêtre à droite de l'entrée principale, le visage tendu vers le linteau et les yeux fixés sur le blason.

Lancelot s'approche, l'homme - sans autre cérémonie - demande si la sculpture est récente ?

- Je l'ai toujours connue, elle apparaît déjà sur une photo de mon grand-père, devant cette même entrée avec ses enfants...

- Oh, veuillez m'excusez... Je suis René Bansard, j'habite à La Ferté, à une cinquantaine de kilomètres je pense...

- Et vous êtes venu en vélo-solex ?

- Ah oui, je me déplace toujours avec pour observer avec minutie les alentours de Lassay-les-Châteaux. Je suis historien amateur. Vous êtes le propriétaire du domaine ?

- Oui, je suis Lancelot de Sallembier, résident à Fléchigné.

1966 Fléchigné lignée Lancelot

- Vous avez dit '' Lancelot '' ? !

- Ah oui... C'était important pour ma mère... Vous observez le blason, vous connaissez ?

- Bien sûr, il est en lien avec Lancelot précisément, et Saint-Fraimbault : deux personnages qui sont l'objet de mon étude.

- Pendant la première guerre, nous avions recueilli un vieux prêtre, l'abbé Degoué, un érudit dont j'ai eu la chance de recevoir les enseignements lors de ce conflit. Il fit des recherches sur ce blason, et effectivement, il le conduisit jusqu'à Saint-Fraimbault, un ermite de la région...

C'est ainsi grâce aux fruits de la rencontre entre Lancelot et René Bansard, que je pus recueillir de précieuses informations sur les liens qui existent entre les romans arthuriens et la Basse-Normandie, informations dont j'ai rendu compte précédemment ( cf le Tome 4)...

Lancelot revoit René Bansard (1904-1971) un passionné d'archéologie, et de la ''Matière de Bretagne'' sous les hospices de l'historien Jean Frappier, professeur à la Sorbonne, avec cette particularité du besoin de trouver des traces de cette mythologie sur le terrain. Les travaux de Ferdinand Gaugain ou d'Alphonse-Victor Angot, prêtres et historiens mayennais l'ont conduit jusqu'à Saint-Fraimbault ; et ce fut alors le point de départ d'une recherche ponctuée d'incroyables intuitions qu'il tente encore de vérifier sur le terrain.

1966 Fléchigné lignée Lancelot

Ce qui était autrefois et ce qui sera à l'avenir (IAS) Société Internationale Arthurienne

1966 Fléchigné lignée Lancelot

René Bansard invite Lancelot et Elaine à l'accompagner pendant le VIIIe Congrès arthurien international qui se tient cette année de 1966 à Caen, du12 au18 août. M. J. Frappier, en est le président depuis les débuts de la Société, et l'animateur infatigable avec son collègue J.-Ch. Payen.

Tous les trois resteront bien discrets, lors de ce congrès qui a choisi comme centre d'intérêt : la fée Morgue ou Morgane. Il n'y eut pas moins de trente communications, et surtout l'opportunité de rencontrer des savants de toute nationalité.

Il y avait là Eugène Vinaver, qui publia en 1947 une nouvelle édition de '' Le Morte d'Arthur'' de Malory, basée sur le manuscrit de Winchester (XVe siècle), accompagnée d'une étude critique.

Je rappelle que Thomas Malory, vers 1469 ( en prison...) a entrepris une reconstitution de l'histoire du Roi Arthur, dans son entièreté. Cette version est la plus populaire dans le monde anglo-saxon.

1966 Fléchigné lignée LancelotXavier de Langlais

Lors du Congrès de Caen, Lancelot retrouve un écrivain breton, Xavier de Langlais, qu'il avait croisé à la fin de la guerre, dans une ferme de Mayenne. Il est accompagné de Jean Markale, tous deux enthousiasmés par l'engagement de l'abbé Gillard, recteur de Tréhorenteuc, à la restauration de son église, dédiée au Graal. Ils engagent chacun à s'y rendre et à promouvoir Brocéliande et particulièrement la forêt de Paimpont comme le support de la légende arthurienne.

Xavier de Langlais a commencé l'écriture et l'illustration d'un cycle arthurien, avec en 1965, la publication du Roman du Roi Arthur. Suivront Lancelot (1967), Perceval (1969), La Quête du Graal (1971), et La Fin des temps aventureux (1971), postface de Jean Frappier.


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