Avant que viennent les mots à ajouter aux photographies, il me faudra le silence. Faire le tri dans tous ceux qui se bousculent encore de tout ce que j’ai vu, senti, entendu les dix derniers jours.
Entre vagues, brume, vent, frais, anses, golfe, rochers, barachois, bleu du ciel, bleu de la baie.
Entre déceptions, plaisirs.
Entre guédilles, galvaude, pêcheur, cafés.
Entre autoroutes, piste cyclable, mauvais état des routes.
Entre conversations, écoute, lecture à voix haute d'Un animal sauvage de Joël Dicker.
Entre Chandler, Maria, Carleton-sur mer, Mont-Joli, Sainte-Flavie, Rimouski, Saint-Casimir.
Peut-être qu’après avoir nommé les plus marquants, ne retiendrai-je que les images et les odeurs de bord de mer, que l’accueil du préposé à l’accueil du motel à Saint-Flavie, que les très bons services des gens du camping de Pabos, que les yeux fermés de ma compagne de voyage, toujours aux prises avec cette greffe de cornée qui n’en finit pas de guérir, que les émotions de mon amie nouvellement retraitée.
Peut-être déjà tout ça n’est que souvenirs parce que Mika retrouvée, le gazon à couper, la revue Lettres Québécoises numéro 193 à lire, le costume à aller chercher pour la rencontre du 15 juin à Ripon occupent tout mon présent.
Déjà d’autres images, d’autres sons, d’autres odeurs, d’autres plaisirs.
Finalement les mots seront ceux-là.