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Grande désillusion : le tourisme s’effondre à Paris avant les Jeux !

Publié le 06 juillet 2024 par Observatoiredumensonge

La dissolution inattendue et la campagne électorale des législatives ont produit un effet de blast sur toute autre actualité : élections britanniques ? Ukraine ? Nouvelle-Calédonie ? Mayotte ? Mise en place des nouvelles institutions européennes ? Allô, la Terre ? Aucune nouvelle. Ou presque. Même chose pour les Jeux olympiques. Oubliés, élections obligent. Or, il se passe vraiment des choses importantes dans tous ces lieux. Mais pour les JO, l’écrasement du moment semble jouer non seulement au niveau de la couverture médiatique, mais aussi dans le réel, au point que Guillaume Tabard pouvait écrire qu’Emmanuel Macron avait aussi dissous les Jeux olympiques.

En effet, en ce dernier jour de juin, l’heure est déjà au bilan pour le secteur hôtelier et touristique parisien, et ce bilan est plus que décevant. Le Monde parlait d’un « trou d’air » qui devrait « même s’accentuer pendant les trois premières semaines de juillet », si l’on se fie aux chiffres des « arrivées aériennes à Paris, un bon baromètre de l’activité touristique dans la capitale » : selon Corinne Menegaux, citée par Le Monde, elles « sont en recul de 15 % par rapport à la même période en 2023 » ! Une chute encore plus forte pour les hôteliers : « Pour la semaine du 24 au 30 juin, ils enregistrent un taux d’occupation moyen de 63 %, selon les données du cabinet MKG », contre 80-85 % sur la même période, il y a un an. Pour la première quinzaine de juillet, la moitié des chambres d’hôtel sont vides…

Le constat est sans appel. Mais, alors, à qui la faute ? Si Le Monde essaie de tempérer les inquiétudes en rappelant que c’est un phénomène courant pour ce type d’événements dans les villes concernées, les professionnels en colère ne se satisfont pas de l’explication. Le quotidien est bien obligé de reconnaître que « certains hôteliers se montrent néanmoins critiques vis-à-vis de la communication réalisée autour des Jeux, jugée « rebutante » ». Un autre professionnel élargit encore l’analyse : « C’est une période morose. La météo, l’incertitude politique, les tensions sur le pouvoir d’achat… Les gens sont déboussolés, frileux dans leurs décisions de déplacements. Quand ils viennent, c’est du dernier moment. » Le Figaro égrène, samedi, son propre bilan, qui va dans le même sens. Témoignage du directeur général des Bateaux-Mouches : « On s’attendait à ce que l’activité se dégrade, mais pas dans de telles proportions. »

Incontestablement, cette dissolution surprise, incomprise pour beaucoup, a joué dans cette désaffection touristique, autant de la part des Français, pris par deux dimanches électoraux, que des étrangers, inquiets de la situation politique et sécuritaire du pays. Faut-il rappeler que les émeutes qui avaient ravagé le pays, après la mort de Nahel, avaient précisément eu lieu il y a un an ? Et ce ne sont pas les informations données par Gérald Darmanin, cette semaine, sur les risques de troubles lors des deux tours des législatives qui pourraient rassurer les éventuels touristes. Il a dit redouter un « chaos ». Paris pourrait être concerné, mais aussi les grandes villes. Samedi soir, on apprenait par Sud-Ouest que la préfecture de la Gironde, craignant des manifestations violentes dès le soir du premier tour, « a pris un arrêté autorisant les forces de l’ordre à déployer leur dispositif de surveillance par drones dans le centre-ville bordelais entre le dimanche 30 juin, à 17 heures, et le mardi 3 juillet, à 3 heures ». Souhaitons que toutes ces précautions soient efficaces.

Il n’en reste pas moins que les Jeux olympiques, avec l’actualité politique chargée d’après le 7 juillet, seront de toute façon marginalisés. Et la saison touristique et hôtelière nettement impactée : s’il y aura forcément un rebond pendant les Jeux, au mieux, il ne fera que compenser ce qui aura été perdu avant…

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