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Perles du brevet : en rire ou en pleurer ?

Publié le 14 juillet 2024 par Observatoiredumensonge

Les traditionnelles perles du bac ou du brevet… On en rit chaque année, et une journaliste a même pu écrire, dans un article : « On aurait presque envie de devenir professeur pour pouvoir rire avant tout le monde ! » Mais qu’ils deviennent professeur, il y a des places à prendre ! Toutefois, je ne suis pas sûre qu’ils sortiront des corrections hilares. Même si je suis une lectrice de Rabelais et que, comme Beaumarchais, « je me presse de rire de tout, de peur d’avoir à en pleurer », j’avoue que je suis de plus en plus scandalisée par ce que je lis, ou horrifiée, ou désespérée, en tout cas plus vraiment amusée. Je vous laisse donner votre avis dans les commentaires qui sont toujours un lieu d’échange intéressant.

Plusieurs points ressortent. D’abord, la pauvreté dramatique du vocabulaire de ces candidats et leur absence inquiétante de maîtrise de la syntaxe du français, ce qui rend toute communication difficile. Ensuite, leur inculture crasse : ils n’ont aucune idée du rôle d’une infirmière de guerre et ils la font, pour la plupart d’entre eux, participer activement aux combats, voire dézinguer des hordes d’ennemis en mode Call of Duty ou World War Z, à grands coups d’arme automatique. Cela laisse rêveur. Harmonie et joie seront la marque de la société de demain. Dans tous les cas, nos jeunes vont devoir développer rapidement un certain nombre de compétences de base quand ils seront sortis des griffes de l’Éducation nationale.

Le sujet invitait les candidats à raconter l’accident par lequel Marguerite, infirmière durant la Première Guerre mondiale, a été défigurée et a perdu l’ouïe. Ils devaient aussi réfléchir aux raisons pour lesquelles elle s’était engagée au service des autres.

Voici ce qu’ils ont écrit. Toutes les citations viennent de copies différentes, appartenant toutes au lot que j’avais à corriger. Mes collègues ont lu à peu près la même chose, sauf quelques-uns qui semblaient avoir de meilleurs lots.

« Je vit des hommes sautées par la puissance des obus ; des membres de leur corps se décrochait tel une fleur lorsqu’on enlève ces pétales. J’était à la recherche d’un corps encore en vie, là je vois un homme tombait devant moi, je cours, le retourne sur le dos, je vois qui lui manque un avant bras alors je lui demande où est-ce qu’il l’avait perdu il me pointait du doigt où était son avant bras alors je cours et je le récupère. »

« Je rentra dans la tranché et vu un camarade au sol mort je pris sont fusil le charga et alla le venger, je me coucha au sol à côté d’une pile de soldat mort puis j’attendait qu’une personne passe. 3 jours plus tard j’ai tiré sur plus de 200 personne et je me senti mal donc je me reposa dans les tranché sautéraine puis après une petite heure de repos je decide de re aller au combat mais cette fois-ci je prenna une mitrailleuse et tira sur les maison ennemi. » 

« Tous a couvert !!! dit Ulisse, sauf que Marguerite n’entends pas, Penanster n’a pas eu le temps de lui dire en langue des signes. Marguerite prena une balle entre les deux yeux et tomba au sol, Weil et Penanster cri : « Couvrez nous, Marguerite c’est pris une balle y faux qu’on aille a l’infirmerie vite !! » Arriver a l’infirmerie Marguerite fût un très gros dodo et parta au paradie… »

« Puis à des moments j’aller a l’hopital pour les aidé a soignée les soldats, il avait beaucoup de soldats brulée ou il leur manquait un bras, une jambe. Il en avait même qui était sourre ou qu’il avait qu’un seule yeux. »

« Je suis obliger de sauter tout les 10 mètre ou même de les evite mais avec les quelconque balle d’arme qui saute de partout je pouvait m’en prendre une et finir par mourrir et c’es pas ce qu’il faut ni perdre la vie. »

« J’espère sortir de cette zone et sortir en entière, car je tourne ma tête a droite il y a pas de sortie a gauche la même devant rien du tout plus j’avance plus j’ai peur de me faire mal. proche de la fin de la zone je me prend une grosse deflegation puis trou noir je me retrouve sur un lit je trouve sa bizarre que je n’entend plus rien… la guerre finit ? combien de temp je suis là ? »

« Les gueule cassée son enormement J’en voit plein je tourne ma tête de chaque coté et il y a que sa la guerre, cela me fait mal je voit plein d’amis ou de proche combattre pour notre france et cela et normale mais me dire qui revient peut etre jamais ou qui seront pas entier cela et du a l’imaginer, si j’avais les droit pour combattre, je le ferait. »

On leur demandait aussi de décomposer l’adjectif « insupportable » et d’en donner la signification. Voici la proposition d’un candidat : « Une chose qu’on ne supporte plus et qu’on en a marre ». Un autre : « Le sens du mot insupportable est que la situation devient chiante, c’est nul, on ne veut plus rester dans la situation. »

Une description d’image ? « Oui, l’image reflète bien le texte car on y voit deux personnes blessées, un en habit de guerre et l’autre en tenue d’infirmière. On voit le paysage derrière où ça à l’air d’être le bordel… » Il avait pourtant presque une bonne orthographe, celui-là…

Une dernière, pour fêter l’arrivée des vacances. Dans le texte, le visage de Marguerite était comparé à un « parterre de roses dévasté ». On leur demandait d’expliquer l’image : « La figure de style dans cette phrase est un poème elle est particulièrement adaptée pour décrire le visage de Marguerite car Marguerite est une fleur. » C’est mignon, quand même…

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