Vous avez dit, arc républicain ?

La messe est dite : le front « républicain« , pour faire barrage au RN (Rassemblement national), a bien fonctionné. Une nouvelle fois encore ! Mais les électeurs avaient le choix et ils n’ont pas porté le RN au pouvoir ! Toutefois, la défaite du RN reste tout à fait relative : en nombre de voix et d’élus, le RN est le grand gagnant de ces dernières élections législatives. Il obtient 8,7 millions de voix à lui tout seul (10 millions avec ses alliés) alors que le groupe NFP (Nouveau front populaire), avec toutes ses composantes, LFI (La France insoumise), écolos, PS (Parti socialiste) et divers gauche, n’obtient que 7,5 millions de voix et tout le groupe Ensemble (Renaissance, Modem et Horizon) 7 millions de voix. À l’Assemblée nationale, le RN, est le premier parti avec 125 sièges, Renaissance, est le deuxième avec 99 sièges et LFI arrive en troisième position avec 74 sièges. Le PS obtient 65 sièges, autant que LR (Les Républicains). Les écolos, 33 sièges et les LR d’Éric Ciotti, 17 sièges. En pourcentage, la progression du RN et de ses alliés est très nette. Ils représentent 36 % du corps électoral, la gauche 25 % et la Macronie 23 %. LR et divers droite ne représentent plus que 8 %. Fait notable, la Macronie perd 100 députés. 

Certes, les politiciens de l’arc « républicain« , en se désistant massivement, les uns pour les autres, même pour des fascistes de gauche, ont permis au NFP de devenir le premier groupe avec 182 députés, à Ensemble d’être le deuxième avec 165 députés et ils n’ont laissé au RN et ses alliés que la troisième place avec 143 députés. Mais aucun n’a la majorité et l’équation se révèle déjà insoutenable. La responsabilité de cette chienlit en incombe d’abord à Macron. En prenant la décision de dissoudre l’Assemblée nationale à un mauvais moment, de façon intempestive et irréfléchie, il plonge le pays dans l’expectative. C’était, peut-être, un calcul politicien pour, ensuite, apparaître comme le sauveur de la Nation. Il nous a tellement habitué à toutes sortes d’entourloupes, que cela ne serait pas impossible. Mais les électeurs en ont décidé autrement. Inutile de refaire la séquence du match, tout le monde a compris.

Ce cynique arc « républicain » qui pourrit la vie démocratique, reste encore un faiseur de rois à cause de ses instigateurs. Qui sont-ils vraiment ? Au premier plan, on retrouve tous les faillis, de gauche et de droite, des gouvernements successifs, qui ont abîmé la France et qui en ont fait un pays en dégringolade. Dans tous les domaines ! N’ayant plus aucun argument pour justifier leurs échecs passés, ils préfèrent construire, comme les castors, des barrages. Contre leur principal ennemi, le RN. Qui devient le bouc émissaire de toutes leurs erreurs. D’autant qu’il représente le risque de les envoyer tous au chômage et dans les poubelles de l’Histoire. Et ils savent très bien, ces castors de la politique, que quand de vrais castors construisent un barrage, c’est parce qu’ils ont de toutes parts une eau qui envahit leur territoire. Malgré le barrage, l’eau est toujours là, derrière ; elle peut s’infiltrer par toutes les fissures et un jour, le barrage cède ! Se disent-ils : « Encore un instant » ?

Quant aux profils problématiques de certains candidats RN, dont nous bassinent tous les médias et tous les castors de la politique, il est bon de rappeler qu’ils étaient majoritairement relégués dans des circonscriptions dans lesquelles ils avaient peu de chance d’être élus. En tout cas, cela reste une erreur de casting évidente ! Mais, que dire du parti LFI qui a fait élire un ancien dealer et un triple fiché S qui aurait proféré (une enquête est en cours) des menaces de mort à l’encontre d’une militante féministe ? Sans oublier la flopée de militants sympathisants d’un groupe terroriste, le Hamas, et qui justifient, en toutes circonstances, la violence révolutionnaire. 

En attendant, personne ne sait comment faire sortir la France du bourbier dans lequel Macron l’a plongé. Du sentiment général de la population, ces dernières élections législatives ont été des élections pour rien : elles devaient clarifier les grippages institutionnels, tout au contraire, elles amplifient les cafouillages politiciens ! Qui vont faire tanguer le pays pendant un bon moment. 

Claude Picard

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