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La façon de traiter Trump dans les médias français est non seulement partisane mais carrément dégueulasse.
Par Anna Morel
Trump : la couverture honteuse de l'establishment médiatique
L'ancien président républicain Donald Trump est passé miraculeusement entre les balles lors de son meeting en Pennsylvanie, ce samedi 13 juillet. Dès le lendemain, le publie une une dont on sait qu'elle restera pour longtemps dans les livres d'histoire, tant l'image, emblématique, est lourde de portée symbolique. Donald Trump, entouré des services secrets, la joue ensanglantée, le poing levé, bravant la foule du regard, et un ciel bleu où flotte en fond le drapeau américain. Jusqu'alors, il était l'incarnation de l' American Dream, l'homme d'affaires milliardaire qui était devenu le 45 e président des États-Unis. Depuis, il est pour la droite américaine une légende qu'aucune tentative de mise en échec n'a su faire tomber. On peut apprécier ou non le personnage, une chose est certaine : au-delà des clivages partisans, l'homme est combatif et sa réaction, qui atteste d'un sang-froid et d'une rage de vaincre inextinguible, force l'admiration au-delà de ses partisans.
Traitement médiatique déshonorant d'une certaine presseMais le milliardaire républicain, même blessé, ne suscite pas de trêve au sein de l' establishment médiatique américain. Car en ce jour noir (au-delà du drame humain ayant frappé la famille du pompier Corey Comperatore, mort en héros en se jetant sur sa femme et sa fille pour leur servir de bouclier humain et du coup de tonnerre politique), c'est une certaine déontologie journalistique qui a été bafouée.
Le directeur général de Tesla et PDG de SpaceX et de X (anciennement Twitter) Elon Musk est immédiatement monté au créneau pour dénoncer " la machine de propagande " ignominieuse des " médias traditionnels " qui n'ont pas eu l'obligeance de révéler ce qu'il s'est pourtant passé, samedi soir, à Butler : une tentative d'assassinat contre le candidat républicain et ancien président Donald Trump. À la lecture des premiers titres des journaux officiels, un mot d'ordre semble avoir été transmis : proscrire les termes de " tentative " et d' " assassinat ".
Le Washington Post, CNN, le New York Times, ABC News, NBC News, USA Today... tous se sont alignés sur la même ligne idéologique : celle d'un establishment américain qui, de notoriété publique, est farouchement hostile au trublion Donald Trump. Pendant plusieurs heures, pas de tentative d'assassinat en vue mais " de forts bruits "ayant retenti et fait sursauter l'ancien président, comme titre ABC News ; " une fusillade " ayant blessé l'ancien président républicain, selon le Washington Post. L'Amérique et le monde entier avaient tout de suite identifié la tentative d'assassinat, mais n'a vu qu'un " accident ".
La haine que Trump suscite au sein des rédactions américaines n'est plus à prouver. En atteste l'article du qui titrait, le 1 er juillet dernier, non sans provocation : " La Cour suprême donne a Joe Biden l'autorisation légale d'assassiner Donald Trump ". Pourrait-on imaginer un tel titre en inversant l'ordre des noms ? C'est aussi , qui se demande si le fait d'avoir survécu à un coup de feu suscitera pour Donald Trump la sympathie du vote noir. Un article controversé, retiré depuis, comme le révèle le New York Post ...
À ce sujet - [EDITO] À 78 ans, Donald Trump a bluffé l'Amérique... et le monde entier
En France, Libération s'est illustré dans l'indignité, avec une une qui ferait presque oublier que Trump vient d'échapper à un assassinat politique, puisqu'on y voit un Donald Trump, le sang aux lèvres, accompagné d'un titre des plus accusateurs : " Donald Trump: A History of Violence ". À se demander si la victime de l'assassinat raté ne sera pas en vérité le bourreau et le principal instigateur de la haine portée à son encontre.
Une haine recuiteQuelques années plus tôt, en 2017, Laurent Ruquier, présentateur de l'ancienne émission On n'est pas couché, avait également distillé sa haine à l'égard de ce " gros Blanc élu à la tête " des États-Unis, sans que l'Arcom ne trouve rien à redire. " Dire de but en blanc que Trump est con n'est pas faux, mais c'est réducteur ! Il est aussi incompétent, raciste, misogyne, vulgaire et menteur [...] S'il continue comme ça, la CIA ne devrait pas tarder à lui organiser une petite balade en décapotable à Dallas ", s'était-il exclamé à l'antenne, goguenard. L'humoriste Florence Foresti avait, elle aussi, surenchéri sur ces paroles de tolérance et d'humanisme en confessant, sur France 2, souhaiter la mort de Donald Trump : " Je pense qu'il va se faire descendre, j'ai décidé qu'il allait se faire descendre. "
Donald Trump a, en effet, failli " se faire descendre ". " Je devrais être mort ", a confié l'ancien président, ce dimanche 14 juillet, au New York Post. De son propre aveu, comme de celui de son médecin, c'est " un miracle ". Ce qui est moins miraculeux, en revanche, c'est l'état de la démocratie américaine, malade et à bout de souffle ; un constat inquiétant, que le diktat de l'idéologie, de l'establishment et des lobbies aggrave, alors même que Joe Biden a tenté de calmer le jeu.
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