La phénoménologie , est une attitude philosophique qui peut prendre plusieurs visages. Elle reste vivante et laisse sur le côté, le structuralisme et même l'existentialisme, même si certains auteurs en viennent, comme Maurice Merleau-Ponty mort trop tôt ( en 1961) mais qui reste dans la mémoire des jeunes philosophes qu'il a inspirés.
On retient sa brouille avec Sartre, qui n'acceptait pas sa critique de l'URSS à propos de son impérialisme... Certains, comme Jean-Toussaint Desanti (1914-2002), ont tenté une convergence entre marxisme et phénoménologie.
Lancelot et Elaine citent encore, les derniers Merleau-Ponty ( 1908-1961) (Le Visible et l'invisible, 1964 ; L'œil et l'esprit, 1961), - Paul Ricoeur ( 1913-2005) avec Philosophie de la volonté II, t. 2, La Symbolique du mal, 1960 ; De l'interprétation. Essai sur Freud, 1965), - Michel Henry ( 1922-2002) (L'Essence de la manifestation, 1963) et Emmanuel Lévinas ( 1905-1995) (Totalité et infini, 1961).
Pour tenter de comprendre la méthode phénoménologique, je propose de procéder par la spirale, en effet il est nécessaire de tourner autour pour tenter l'approche..
Réalisons d'où nous partons :
Descartes fonde son raisonnement par l'attitude du doute, ''je doute de tout !'' Le monde ne serait-il qu'un songe, ou la suggestion d'un génie ; dans ce cas, que resterait-il ? Il resterait 'moi'' qui doute. '' Je pense, je suis...
Cette expérience est reprise par Husserl, comme l'évidence de l'expérience vécue, à partir de là on doit tout pouvoir reconstruire... Une fois que nous avons porté notre attention à cette expérience présente, d'être là face au monde. On peut tenter de le décrire de façon très fine. Husserl propose de décrire non pas les choses qui sont censés nous entourer, mais ce que l'on vit des choses
Avec Descartes, si le monde est à distance,.il est naturel à l'homme de vouloir se " rendre comme maîtres et possesseurs de la nature ".
Nous partons d'un dualisme, c'est à dire que la chose est telle qu'elle m'apparaît, elle est pensé comme objet.
Husserl nomme l'objet : ''phénomène''. La chose qui m'est donnée, comme objet, que mes sens situent hors de moi , possède un ''en-soi'' dont je ne sais rien. Je ne connais que son phénomène, sa représentation que m'en donne les sens.
Avec Husserl et la phénoménologie, il s'agit de supprimer la distinction entre ''phénomène'' et ''chose en-soi''
A l'opposé de Descartes, le cogito du phénoménologue est un " être au monde ". Il appartient au monde et doit apprendre à voir le monde.
Un " phénomène " c'est, d'après le grec, " ce qui apparaît ".
On nous dit que ce qui compte, ce n'est pas le paraître, mais l'être. Pourtant le philosophe nous dit : c'est l'apparaître qui compte ; il n'est pas simple apparence, il est l'être vrai. En effet, il ne s'agit pas exactement de ce qui apparaît, il s'agit plus exactement de l'apparaître comme tel, de la manière dont le phénomène apparaît, de la manière dont il se montre, se révèle, se manifeste, de la manière dont il se donne à voir.
Comment cela peut-il se faire ? Comment l'objet pourra ne pas être déformé par les idées, les préjugés, les désirs... ? Comment pourra t-il apparaître dans la vérité ( de son être, si on peut le dire ainsi...) ?
Le phénomène serait l'être même de l'apparaître, et non l'objet.