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Petite histoire de la laïcité

Publié le 25 juillet 2024 par Zebralefanzine @zebralefanzine

...à l'attention des Français musulmans roulés dans la farine par les "valeurs laïques".

Pourquoi "roulés dans la farine" ? Parce que l'argument laïc a introduit la polémique politicienne dans l'institution scolaire, rendant la tâche des enseignants plus difficile encore. Moins aisées que la moyenne des familles françaises, les familles françaises musulmanes comprennent en général l'intérêt de la meilleure scolarité possible pour leurs enfants.

L'intérêt des Français musulmans est donc de faire le "dos rond" face à ces provocations politiciennes et de ne pas tomber dans le piège tendu par le RN ou "Charlie-Hebdo" (sous prétexte d'une "liberté d'expression" dont les Français musulmans ne disposent pas), et une "laïcité" cousue de fil blanc ; de faire le dos rond, tout en se défendant sur le terrain judiciaire, ainsi que le font d'autres minorités religieuses lorsqu'elles se sentent diffamées.

La peur des Arabes, puis celle plus politiquement correcte de l'islam, est le fond de commerce du parti de J.-M. Le Pen depuis plusieurs décennies, bien qu'il se soit toujours défendu de tout racisme, invoquant une xénophobie que les lois de l'économie capitaliste ont rendue impossible. Ou bien les lepénistes sont idiots, ou bien ils sont hypocrites, car le besoin de main-d'oeuvre immigrée bon marché est un besoin essentiel de l'économie capitaliste en période de croissance. Si Le Pen avait été un xénophobe conséquent, comme Platon, il aurait dû s'en prendre au fonctionnement oligarchique de la France.

Si le parti de J.-M. Le Pen a longtemps été cantonné à jouer un rôle d'idiot utile dans une partie de poker électorale truquée (le parti socialiste se servant du FN pour affaiblir son adversaire, tandis qu'il créait par ailleurs des associations antiracistes pour donner le change), il semble que ce parti soit aujourd'hui aux portes du pouvoir.

La raison de la progression de la xénophobie sous la forme hypocrite du "principe laïc" est facile à comprendre : si la croissance est favorable à la déréglementation du marché du travail, qui permet de faire pression sur les salaires à la baisse, les crises économiques (2008, 2020) incitent à restreindre les flux migratoires. Il y a donc un risque que le principe laïc se transforme en racisme d'Etat.

C'est bien assez que de réclamer à un Français, issu de l'immigration ou non, de respecter la citoyenneté : lui demander de respecter une égalité, une liberté et une fraternité qui n'existent pas, est parfaitement contre-productif.

La classe politique française ne se paie d'ailleurs pas seulement la tête des Français musulmans avec son principe laïc : en posant l'équation du capitalisme et de la laïcité (le féminisme, en soi, n'a rien de laïc ni de républicain), elle se paie la tête de l'ensemble des Français qui réclament une action politique concrète.

La laïcité a un point commun avec l'islam : elle n'existe pas ; ou, plus exactement, il y a entre deux Français partisans de la laïcité autant de différence qu'entre un musulman chiite et un musulman sunnite. Le principe laïc contribue donc à diviser la société française, bien plus qu'à la cimenter.

L'abandon par J.-L. Mélenchon du principe laïc, qui semble conçu surtout pour diviser l'opinion publique, en particulier la classe moyenne, paraît donc logique ; son soutien à la cause palestinienne l'est beaucoup moins, car le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes est un droit parfaitement virtuel et totalement hypocrite. La France a perdu sa souveraineté diplomatique en 1940 et ne l'a jamais vraiment reconquise : la paix ne se nourrit pas de slogans, mais d'actions politiques concrètes.

Quant à l'éducation civique, c'est une matière pour le moins "problématique" au stade où le capitalisme détruit visiblement la société et des joueurs de football se permettent de donner des leçons de morale aux Français, ce que ni Voltaire ni Rousseau n'avaient prévu.


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