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En France « les Déplacés », en Afrique les « Déguerpis »

Publié le 26 juillet 2024 par Georgezeter
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Sus aux pauvres ! Partout en ce monde, les pauvres sont traités comme des nuisibles. Le capitalisme triomphant ne veut pas de ces masses accrochées à leur bout de trottoir, à leurs bicoques bancales, à leurs échoppes de misère. En l'espace de peu de temps, j'ai pu de visu constater comment le pouvoir, que ce soit en Occident ou en Afrique, veut se débarrasser, envoyer au diable ces sans-rien, sans-dent. Le monde est seulement à la mesure des Macron, quant aux petites gens, eh bien... Qu'ils s'évaporent dans le néant !

En Afrique, les " déguerpis " : Que ce soit à Conakry ou à Abidjan (regarder les vidéos), l'état un matin de bonne heure arrive avec des pelleteuses et rase tout sans prendre en compte les pauvres gens qui vivent là, bien souvent depuis longtemps. Les petites échoppes tenues par des femmes sont rasées, les baraques de guingois aussi, n'en reste qu'un amas de tôles, parpaings et bois entremêlés en un gros tas de décombres qui fait disparaître toutes formes de vies organisées et de voies en terre battue. En un instant, une communauté qui vivait tant bien que mal, ressemble à une zone de guerre. C'est le chaos, où des malheureux ne peuvent que hurler à l'injustice ou bien même se révolter. En ce cas, l'armée est envoyée et comme à Conakry, elle n'hésite pas à tirer sur les protestataires. Tous ces drames humains, au nom du développement, de l'hygiène et d'un tracé de route, tout cela ne tenant aucun-compte du climat : la saison des pluies et ses torrents d'eau, où ces populations sont livrées sans aucune protection. La seule issue est de retourner au village lorsque c'est possible, sachant qu'en ces lieux, il n'y a pas de travail, raison pour laquelle en premier lieu ces déracinés sont partis de la terre de leurs ancêtres. Les familles se retrouvent séparées, les jeunes ne voulant pas s'éloigner et se retrouvant donc à vivre à la belle étoile, d'où, des chances de ne plus être scolarisés et de tomber dans la délinquance. Comme on pourrait dire ici, " on ne fait pas le foutou sans casser des œufs "... Enfin, les états suite à la décolonisation ne veulent pas reconnaître les titres de propriété délivrés à cette époque, s'ensuit donc un pataquès insolvable entre les proprios de droit et l'administration souveraine qui va décider que le titre ne vaut rien, d'où repossession par l'état. À Conakry vu en direct. Un matin de 2021, alors que j'allais au marché de bonne heure, sur toute la rue des deux cotés, les étalages et maisonnettes avaient été tractopéllées sans aucun avertissement. Les habitants pris au saut du lit, et ne pouvant absolument rien préserver de leurs quelques malheureuses possessions. Cela au nom de refaire la voirie et d'améliorer le trafic routier cauchemardesque de la ville. En fait, ce déguerpissement n'a servi qu'à garer les voitures et très peu de travaux furent réalisés...

En France, les " déplacés " : comment faire pour que Paris ressemble à un Picsou city, un Disneyland propret ? En premier lieu, se débarrasser de la plèbe : réfugiés, immigrants illégaux (souvent venant de pays africains susnommés). Mais aussi, des étudiants Français et des étrangers virés du CROUS, des locataires expulsés par des proprio pour cause de faire du fric pendant les jeux, des SDF, des drogués, des prostitués et des clochards. Tout ce beau monde envoyé en villégiature en province, où là, le pedzouille local n'aura qu'à faire avec... On pourrait appeler cela, la transhumance Paris-Province, où le troupeau pourra paitre sans abimer le décor de la capitale. Paris, ville la plus visitée au monde, ville lumière, éteinte. Quant à penser à l'après-jeu ? Une cité dans laquelle le mètre carré se vend entre 10 à 15 mille balles n'a que faire de ces manants. Le bobo va bien sûr s'épancher sur l'injustice de telles mesures, mais en priant le bon dieu immobilier que ces croquants resteront loin-loin de Sa capitale, de SON monde petit bourgeois et de ses états d'âme progressistes LGBT etcetera. Comme aurait dit Gilbert Cesbron, " les riches sont partout chez eux, pas les pauvres.

Warren Buffett a raison : les grands capitalistes ont gagné à plat de couture le combat des hyper riches contre les pauvres. Et connaissant ce que ces grands tourmentés du fric sont capables... Pour eux, ce n'est pas d'éradiquer la pauvreté qui les habite, mais de la faire disparaître... En éliminant ces " inutiles ". Le grand nettoyage est en cours depuis trente ans au moins et s'accélère sur tous les continents. Je l'ai vu ces vingt dernières années en allant aux Philippines, en Asie du Sud-est, en Afrique subsaharienne, en Amérique du Sud, mais aussi aux U.S, à Montréal, à Paris, à Uzhgorod en Ukraine. Le temps des pauvres est compté, et surtout, ne pensez pas que n'étant pas considéré comme l'un, vous vous en tirerez du haut de votre classe moyenne, supérieure. Aujourd'hui, vous versez une larme et passez à autre chose... Mais demain ?

Les hyènes sont connues pour leur cri ressemblant à un rire désagréable (la huée) qui signifie qu'elles ont trouvé leur pitance. Charognardes, elles attaquent en meute, ne font aucun quartier et ne laissent rien de vivant après leur passage, à part des bouts d'os broyés, sanguillonnants. Vous voilà averti.

Vidéo : Reportage : Sur les décombres des commerces et habitations détruits à Adjamé Village 2.

Vidéo : Guinée : un quartier de Conakry rasé par les bulldozers.


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